Zoom : Woody Allen et sa typo

par Astrid GIRARDEAU
publié le 12 février 2008 à 16h38

Après avoir parlé du rapport de Stanley Kubrick avec la typographie Futura Extra Bold , Christian «Kit» Paul s'est penché sur le cas de Woody Allen. Dans un article intitulé «Is this fetish or brand identity?» (Est-ce du fétichisme ou une marque d'identité ?), il raconte l'histoire de la fonte utilisée dans toutes les bandes-annonces de Woody Allen, la Windsor.

Tous les films du cinéaste new-yorkais commencent en effet par une même introduction : un jeu de typographie blanche sur fond noir sur un morceau de musique classique ou de jazz. Pour Paul, l'utilisation d'une ouverture «unique et implacable est totalement louable» , d'autant qu'elle fait désormais «partie de la marque de fabrique de Woody Allen au même titre que ses dialogues névrotiques et ses lunettes.»

La typo utilisée est la EF Windsor Elongated (ou Condensed pour certains), créée en 1903 par Eleisha Pechey pour la fonderie anglaise Stephenson & Blake, puis vectorisée et numérisée par plusieurs fonderies dont Elsner+Flake.

Pourquoi Woody Allen a t-il choisi cette typographie dont l'effet général est la convivialité et la chaleur» selon Fonts.com. ? La légende veut que Ed Benguiat, l'un des plus grands typographes de la fin des années 70, et Woody Allen prenaient leur petit déjeuner dans le même diner du New Jersey. Un jour, Woody Allen lui aurait demandé conseil pour une bonne typographie, et Benguiat lui aurait suggéré la Windsor qu'il appréciait particulièrement. Et le jeune cinéaste l'aurait suivi presque religieusement.

Son utilisation apparait dans la bande-annonce d' Annie Hall en 1977. L'année suivante, Woody Allen va lui être infidèle en utilisant la News Gothic-ish sans serif pour Intérieurs , pour finalement y revenir, et ne plus la lâcher, en 1979 avec Manhattan .

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