Qui a dit que le data journalism était forcément chiant comme la pluie ? Peut-être bien nous, un jour, pour troller des collègues. En vrai, ça peut être sympathique parfois. Prenez la dernière réalisation du site BoxOfficeQuant (BOQ), un site branché «films et statistiques» . Avec sa Sequel Map (cartes des suites), BOQ se pose la sempiternelle question : les suites sont-elles mieux ou pire que les films originaux ?
Quelques mots sur la méthodologie avant de s'intéresser au résultat. Pour leur réalisation, les matheux cinéphiles de BOQ ont pris soin de ne pas inclure les remake ou reboot dans leur travail, et n'ont focalisé leurs efforts que sur les deuxièmes volets quand bien même il s'agirait d'une trilogie (exit Le Parrain III ou Le Retour du Roi par exemple). Les données utilisées pour illustrer leur graphique proviennent des sites Rotten Tomatoes , dont les notes permettent de juger de l'accueil critique et public d'un long métrage, et du site TheNumbers.com pour les chiffres d'entrées aux Etats-Unis. Et voilà le résultat (cliquez sur l'image pour la voir en grand format) :
Quelques repères pour s'y retrouver. La donnée la plus simple à interprêter du premier coup d'œil ou presque, c'est que peu de suites sont jugées meilleures. Les rares sequels ainsi jugées sont situées dans la partie au dessus de la ligne horizontale. On y trouve par exemple The Devil's Rejects, Les Valeurs de la Famille Adams, Hellboy II et autres Batman, le défi .
Mais le plus intéressant (et c'est toute l'originalité du visuel, mais aussi sa relative difficulté d'appréhension initiales), reste le placement desdites suites (symbolisées par des cercles dont le diamètre est proportionnel à leur succès au box office US) sur les abscisses et ordonnées de la chose. Ainsi, un film située au sommet bas du losange correspond à un film dont la suite frôle le 0% de score sur Rotten Tomatoes alors que l'original approchait des 100% (grosse baisse qualitative donc, on peut ici donner l'exemple de Speed II ou du Loup Garou de Paris , il est vrai pathétique face à son homologue londonien réalisé par John Landis).
Une suite située sur la ligne horizontale illustre une égalité entre film original et sequel , mais plus le film est située vers la droite, comme sur la capture ci-dessous, plus les deux films se distinguent par leur bonne réception :
On constatera ainsi que seuls deux combos film-suite atteignent le score de 100% pour l'original et sa suite : il s'agit les deux premiers Toy Story et...les films français Jean de Florette et Manon des Sources ! Quitte à verser dans le chauvinisme, on aurait préféré y trouver les deux derniers OSS 117 , pourtant sortis (en catimini, certes) outre-Atlantique... Peut-être pour une version actualisée, sachant que pour le Tomatometer pris en compte par BOQ, les premières aventures de l'espion navrant recueillent 75% d'approbation, et sa suite à Rio 80%.