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Libération

@chavez : l’homme qui valait 2 millions

par Julie Pacorel
publié le 6 septembre 2011 à 17h36

«Eh mon ami, tu es mon 2 millionième abonné ! Et moi, à présent, ton quatrième. Comment ça va ?» L'heureux internaute numéro 2 000 000 à suivre le compte Twitter @chavezcandanga s'est vu interpellé par Hugo Chávez lui-même. Le gouvernement vénézuélien a rappelé que le leader de la gauche sud-américaine est le deuxième chef d'Etat le plus suivi au monde sur Twitter, après son ennemi juré Barack Obama (qui frôle les 10 millions d'abonnés).

Cet outil politique ne pouvait échapper au président le plus bavard d'Amérique du Sud, qui peut parler plus de sept heures d'affilée à la télévision. Ici pas question de faire long, les tweets étant limités à 140 caractères. Mais la rapidité d'utilisation en a fait l'instrument de communication préféré de Chávez , à l'heure où son cancer l'empêche de passer de longues heures devant les caméras. Il a même utilisé le réseau social pour gouverner à distance, depuis Cuba, en juin, lors de son hospitalisation. Aujourd'hui «El Comandante» renseigne, jour après jour, ses abonnés sur l'évolution de sa maladie. «Salut ! Hier c'était un jour d'examens. Les résultats sanguins sont très bons» , a-t-il écrit lundi dernier depuis l'hôpital militaire de Caracas, où il subissait sa troisième cure de chimiothérapie.

Sur un ton toujours très familier et direct, le Vénézuélien se sert régulièrement de Twitter pour nommer ou congédier un ministre. Il utilise aussi son compte pour recevoir les doléances de ses concitoyens. A une mère de famille qui lui demande de l'aide pour un crédit, Chávez répond : «Salut Magalyse. Crois-moi je veux t'aider. Tareck, appelle-la immédiatement.» Tareck Assaimi, le ministre de l'Intérieur et de la Justice, sait ce qui lui reste à faire… On en oublierait presque que Chávez avait qualifié le réseau social, en février 2010, d' «instrument du terrorisme» alors que ses opposants l'utilisaient massivement pour le critiquer. Aujourd'hui plus de 80% des utilisateurs vénézuéliens de Twitter suivent l'activité de leur président. Même ses plus farouches détracteurs…

Paru dans Libération le lundi 5 septembre 2011.

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