Le jeu est assez proche des jeux "d'aventure" de notre adolescence (on se souvient des "monkey island", "gabriel knight", ...) si ce n'est qu'il n'y a plus ici d'énigme à résoudre (fini les assemblages d'objets loufoques, voire franchement tirés par les cheveux) mais simplement des actions à effectuer rapidement.
Il est peut être encore plus proche de "dragon's lair", ce jeu d'arcade d'il y a presque 20 ans ou on orientait un dessin animé en choisissant au bon moment la direction du personnage (un chevalier débile). Ce type de jeu n'avait pas vraiment marché en raison du caractère linéaire et répétitif.
L'orientation variable que peut prendre le jeu en fonction des choix effectués n'est pas une nouveauté non plus; on se souvient notamment de "blade runner" (le jeu), aux fins multiples, et qui pour moi est clairement l'
"ancêtre" de heavy rain.

Les deux vraies questions posées par ce "heavy rain" sont
1. Est-ce un jeu ? Et qu'est ce qu'un jeu ?
Ou est-ce un film interactif ? Ou peut-être plutôt d'un "objet multimédia" encore inclassé. Au fond, il n'y a véritablement pas de "gameplay". il suffit de reproduire les commandes apparaisssant à l'écran. Est-ce suffisant pour en faire un jeu ? Ou est la limite avec, par exemple, un film dont le DVD proposerait plusieurs fins différentes ?
2. Pourquoi ce "non-jeu" est il aussi passionnant ? Après l'avoir terminé, je confirme, heavy rain est passionnant, dur dur de décoller de son écran ! 

En fait Heavy Rain n'a rien inventé mais vient de placer la barre très très haut grâce à une superbe technique (graphismes époustouflants, musique...) qui se met parfaitement au service du talent scénaristique de David Cage. Au final ca donne une vraie immersion et quelques scènes, comme celle de la gare, vraiment hypnotisantes !

Concernant "l'avenir du jeu vidéo", discuté dans l'article, il est clair que le futur du jeu ne passe pas par des clones de Heavy Rain. C'est même avec une certaine angoisse que l'on imagine devoir jouer à un sous-Heavy Rain, dont le scénario serait foireux, vu qu'à part l'histoire, on ne retient pas vraiment grand chose (les gesticulations grotesques pour arriver à pousser sur "X","O",le carré,"R1","L2" en même temps au milieu de la centrale électrique ?).
Par contre, la ou on se met à rêver c'est en imaginant une telle qualité technique et scénaristique dans un jeu proposant de véritables interactions ou une liberté d'action (non, je ne parle pas de GTA4, plutôt d'un imaginaire "dark age of camelot 2")