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#1 Re : Silence, on joue » Silence on joue ! «Jurassic World Evolution», «Milanoir», «Splatoon 2» » 10-09-2018 15:34:31

C'est intéressant mais ça me paraît un peu jouer sur les mots.

la boulimie est une dépendance, c’est-à-dire qu’on considère qu’elle est un problème grave mais un problème qui se résoudra en traitant le patient… La nourriture elle même n’est pas incriminée et des milliards d’êtres humains sur la planète en consomment sans avoir de rapport assujettissement à sa consommation.

C'est loin d'être aussi tranché, en particulier sur le sucre, où il y'a un véritable débat scientifique pour savoir s'il s'agit oui ou non d'une substance à considérer comme addictive. Et puis il y'a ce passage :

Alors qu’une vrai addiction se soignera plutôt avec des cliniques de réhabilitation et des traitements d’éloignement, selon Vanessa, la première chose à faire quand quelqu’un joue trop c’est de se demander « C’est quoi “trop” ; et pourquoi ? ». Puisque toutes les dépendances sont connectées à des problèmes personnels, il faut les trouver et les explorer. Et si parfois une consultation s’impose, ça n’est pas toujours la première chose à faire de dire à des gens qui peuvent être malheureux qu’ils sont en fait malades.

En gros, on n'a pas forcément besoin de cliniques ou de sevrage...mais c'est quand même comme ça que se soignent les dépendances au JV. Pas la meilleure manière d'illustrer une différence fondamentale.

J'ajouterais que là où le lien entre mal-être et dépendance/addiction au JV existe et est clairement noté...je n'ai pas l'impression que ce soit fondamentalement différent dans le cas des AUTRES addictions, que ce soit à la meth, à la clope, à l'alcool ou au sport. En général, une personne qui a une vie saine et équilibrée a des chances très faibles de se retrouver dans un centre d'injection à se piquer ou à se mettre à planquer des flasques de Jack Daniels dans les tiroirs de son bureau. Et il me semble aussi que l'addiction à la cigarette commence très souvent à l'âge caractéristique du mal-être, ie l'adolescence.

le jeu excessif existe (quoiqu’il soit vraiment rare) et il est souvent confondu complètement avec le jeu d’argent qui par essence implique l’argent : un élément de la vraie vie, non fictif, non trivial et souvent en grandes quantités (et qui est donc autrement plus grave).

Tout à fait d'accord avec cette conclusion, sauf que c'est un peu difficile de séparer JV et argent. L'industrie évolue naturellement vers plus de monétisation, puisque ce sont les projets les plus rentables qui obtiennent le plus souvent des suites ou des copies. C'est assez illusoire de penser qu'il est possible de voir la plus grosse industrie culturelle du monde évoluer en s'éloignant du portefeuille des consommateurs-joueurs. C'est un peu comme dire que "cette voiture n'est pas dangereuse, mais ses roues le sont, donc arrêtez de l'accuser" - il y'a peu de chances pour qu'elle évolue jusqu'à ne plus avoir de roues.

Bref, ça me paraît plus sémantique qu'une véritable démonstration d'innocuité, même si j'ignorais la différence entre dépendance et addiction, j'essaierai de ne plus les confondre à l'avenir.

#2 Re : Silence, on joue » Silence on joue ! «Jurassic World Evolution», «Milanoir», «Splatoon 2» » 14-08-2018 19:24:11

L'addiction est un trouble qui peut relever au moins en partie de la neurologie. Il y'a aussi des problèmes d'épilepsie et des troubles de l'attention qui peuvent se développer en cas de pratique excessive et/ou dans de mauvaises conditions.

Je n'essaie pas de dire que le JV est aussi nocif ou dangereux que l'alcool, en particulier en cas de consommation excessive. Mais toute activité, quelle qu'elle soit, peut être dommageable si pratiquée trop intensément, le sport y compris (quand on voit les cas de plus en plus fréquents de décès subits de gamins en centres de formation ou de jeunes adultes professionnels). J'imagine la situation comme un rapport bénéfice/risque de chaque activité, et le JV pour moi est nettement mieux placé que les psychotropes (car moindre bénéfice et surtout risque très, très supérieur) mais moins bien que les sports divers (risque souvent moindre, et bénéfice plus clairement avéré).

Un des problèmes, c'est que le terme "jeu vidéo" est devenu extrêmement vague du fait du développement du média. L'alcool ou le cannabis ont une réalité chimique qui permettent des études précises, mais le "jeu vidéo" en tant que tel s'est diversifié à des niveaux qui se rapprochent plus du sport que d'un neurotoxique précis. Du coup, je comprends que les gens qui pratiquent - je dis ça sans sarcasme aucun - un JV "sain et de qualité" soient gênés quand leur activité est amalgamée à des pratiques qui le sont beaucoup moins. On ne sait pas si on parle de jeux "type World of Warcraft", ou "type Fortnite", ou "type Skyrim", ou "type Smash Bros", ou "type Clash of Clans", ou "type Fate: Grand Order", ou "type League of Legends", ou "type Journey".

Mais je pense quand même qu'il vaut mieux prévenir que guérir, et qu'en établissant officiellement les risques liés à la pratique addictive du jeu vidéo, au-delà de quelques hurluberlus qui hurlent contre l'industrie dans son intégralité, il y aura une évolution progressive vers un meilleur contrôle des pratiques et aspects qui sont le plus responsables des comportements addictifs. Les lootboxes, les gachas, les récompenses journalières, et même pourquoi pas (à mon sens) certains achievements/succès qui récompensent une pratique parfois excessivement intense, ou des systèmes de classement qui titillent un peu trop la fibre compétitrice.

A moyen-terme, la conséquence principale ne sera pas à mon avis un recul de la pratique du JV, mais plutôt un assainissement global, qui à son tour rejaillira positivement sur l'image du média dans son ensemble.

Et ce pourquoi j'ai réagi à ton post c'est que dans mon entourage (professionnel essentiellement), l'impact qu'a eu cette étude sur les gens jouant peu ou pas (une majorité quoiqu'en disent les études), est que désormais dans leur esprit le JV rend addict.
Et justement ces mêmes personnes comparent la clope avec le JV: pour ne pas être addict à la cigarette il ne faut jamais commencer, idem pour le JV...

Je connais aussi des gens comme ça - ma mère, pour ne pas la nommer, ne voit pas de différence fondamentale entre la pratique de Dofus, de Candy Crush ou de Mass Effect.

A mon sens la publication de cette mise à jour médicale est une très bonne occasion pour montrer aux sceptiques et aux mal informés la diversité du JV dans son ensemble.

Les cas extrêmes d'addiction au JV existent, et sont très médiatisés (et leur vision a probablement contribué à une forme de réticence). S'opposer à l'officialisation médicale de l'addiction au JV donnera l'impression d'être dans le déni, mais admettre cette réalité tout en expliquant qu'il ne s'agit pas d'une généralité s'appliquant à tous les jeux et à tous les joueurs pourrait avoir des conséquences positives. Ce n'est pas certain de marcher, mais c'est en tout cas bien plus simple si l'on souhaite établir un dialogue. Je ne pense pas qu'il soit très difficile de démontrer que tous les JV ne sont pas identiques dans leur genre et dans leur pratique.

Par exemple avec un parallèle avec le sport. En disant qu'il existe des sports dangereux - alpinisme, base-jump, BMX, moto-cross, VTT de descente, ultra-trail... - et d'autres qui ne le sont pas du tout - jogging, aviron, golf, tai-chi. Et puis d'autres qui peuvent être dangereux ou risqués - le rugby, la plongée. Et que pour le JV, c'est pareil, qu'il existe une échelle d'addictivité allant de Papers, Please à Clash of Clans avec une myriade de stades intermédiaires.

Ce n'est pas garanti. J'ai fait ma thèse sur un conflit, et même avec les arguments les plus pondérés ou en cherchant réellement à comprendre les points de vue des différentes parties, il n'est pas toujours possible de dialoguer ou de parvenir à des avancées. Mais donner l'impression que l'on nie ou minimise des faits, même s'ils sont rares ou exceptionnels, c'est quasiment l'assurance de braquer l'interlocuteur "de l'autre camp".

Je réalise d'ailleurs qu'il y'a un vrai parallèle avec ma thèse, puisqu'on avait dans un camp ceux qui disaient "300 brebis tuées par an, c'est inadmissible", et de l'autre "300 brebis tuées par an, sur 600.000, c'est négligeable par rapport aux autres causes de mortalité".

#3 Re : Silence, on joue » Silence on joue ! «Jurassic World Evolution», «Milanoir», «Splatoon 2» » 08-08-2018 19:02:27

Déjà, on est pas sur le 18-25, donc le ton condescendant et passivement agressif est franchement dispensable.

stonga9 a écrit :
Sinek a écrit :

Toute activité peut être sujette à l'excès, mais quelle activité est plus répandue à travers toutes les classes sociales et classes d'âge que le jeu vidéo ?

Le sport? J'ai dans mon entourage professionnel plusieurs addicts à la course à pied (trails et cie), l'un d'eux a plaqué femme et enfants car ils lui ont mis comme ultimatum de courir moins souvent, l'autre est tombé en dépression après une blessure au tendon d’Achille.

Certes mais la croissance du nombre de sportifs est plus lente que celle du nombre de joueurs de JV- et je ne crois pas qu'il y ait de chiffres pour caractériser un numéro 1 quoi qu'il arrive. Et étant donné que le JV se pratique sur Smartphone également et que les jeux concernés ne sont pas les moins addictifs (gachas...) leur pratique est logistiquement plus aisée car accessible à tout moment de la journée sans bouger de chez soi ni du bureau, ce qui aggravé les risques liés à l'addiction.

stonga9 a écrit :
Sinek a écrit :

je ne vois pas qui aujourd'hui nierait les dangers présentés par une consommation excessive d'alcool.

Comparer un produit chimiquement hautement addictif, cancérogène et neurotoxique avec le jeu video c'est osé! (pourtant je picole de temps en temps, personne n'est parfait)

Le JV peut causer des risques neurologiques, pourrir la vision, est potentiellement addictif, et est fortement lié à tous les problèmes de santé causés par une sédentarité excessive. La comparaison me paraît logique.

Les deux ont aussi ceci en commun qu'ils peuvent faciliter le contact social à dose modérée et le pourrir complètement en cas d'excès. Oh, et leurs défenseurs les plus zêlés se hérissent immédiatement dès qu'on pointe du doigt les dangers qui y sont liés même quand on prend le soin de nuancer ses propos, pour revenir à une dichotomie "pro/anti" sur laquelle il est bien plus aisé d'argumenter.

#4 Re : Silence, on joue » Silence on joue ! «Jurassic World Evolution», «Milanoir», «Splatoon 2» » 03-08-2018 09:55:00

Mais le problème pour moi est ailleurs : le "pourquoi maintenant" des chroniqueurs, je l'entends comme un pourquoi pointer du doigt ces excès là plutôt que d'autres ? Des comportements excessifs/déviants/pathologiques, on en observe dans de nombreux domaines (je citais le bodybuilding ou le tatouage parce qu'il y a là une forme d'évidence immédiate, on peut en ajouter plein...).

Probablement parce que contrairement au bodybuilding, au tatouage ou à la construction de Tours Eiffel en allumettes, le jeu vidéo est la première industrie culturelle au monde, est universel, et est pratiqué par certains depuis un très (trop) jeune âge. De plus, avec la démocratisation des téléphones portables, il peut être pratiqué à n'importe quel moment et n'importe où. Un accro au bodybuilding aura du mal à aller se faire un fix de développé couché dans les toilettes de sa boîte.

Toute activité peut être sujette à l'excès, mais quelle activité est plus répandue à travers toutes les classes sociales et classes d'âge que le jeu vidéo ? Aucune. De fait, même si les cas d'addiction sont rares, ils concerneront tout de même des millions de personnes à travers le monde, et deviennent donc un problème de santé publique qui mérite d'être désigné comme tel.

J'y vois aussi une forme d'hypocrisie qui ressemble à celle qui entoure le débat sur le canabis... Dans un pays où l'alcool est célébré comme une culture et un art de vivre, on interdit le canabis parce que dangereux pour la santé... Les jeux vidéo restent soumis à la question, sont toujours objet de doutes et suspicion quand d'autres pratiques ne sont jamais remises en cause...

Je suis tout à fait pour la légalisation du cannabis personnellement. Mais puisqu'il est question de l'alcool - il est célébré en France, certes, et pas que en France d'ailleurs, mais qui aujourd'hui nie encore le fait qu'une addiction à l'alcool constitue une maladie cliniquement reconnue ? J'imagine que quasiment tout le monde ici consomme de l'alcool au moins de façon occasionnelle, pendant des soirées, ou des évènements, voire à table pour accompagne un bon plat. Pourtant, je ne vois pas qui aujourd'hui nierait les dangers présentés par une consommation excessive d'alcool.

Le jeu vidéo, c'est pareil. Pour une très grande majorité des gens, c'est récréatif et sans conséquences négatives. Pour une poignée, c'est addictif, et ça touche parfois d'ailleurs des personnes connues - une rumeur persistante veut que WoW soit la raison pour laquelle Andreï Kirilenko n'a pas eu une carrière NBA digne de son talent.

J'ai l'impression que la réaction négative à cette publication n'est pas liée à l'existence d'addictions, mais à l'utilisation médiatique qui en sera faite. Seulement, voilà : ceux qui pensent que les JV c'est le mal ne seront jamais convaincus du contraire. C'est comme espérer convaincre un électeur de Trump de l'importance des valeurs humanistes, ça n'arrivera pas, et ces gens continueront à exister et à crier haut et fort leur opinion, aussi erronée soit-elle.

Mais à l'inverse, l'officialisation médicale de l'addiction aux jeux vidéos ne va pas soudain rendre des gens méfiants vis à vis de leur pratique, car ceux qui jouent savent que cela existe. Le monde va continuer à tourner comme avant, mais les personnes souffrant d'addiction seront mieux informées, mieux prises en charge, et iront peut être plus facilement consulter des spécialistes afin de se soigner. Je ne vois que des conséquences bénéfiques.

#5 Re : Silence, on joue » Silence on joue ! «Thimbleweed Park», «Mass Effect Andromeda», «Kafka» » 22-04-2017 21:39:58

Red a écrit :

Certes, mais ça ne sera pas une surprise non plus de voir que le contexte de sortie d'une œuvre est cruciale à son appreciation. On pourra citer des exemples comme No Man's Sky, Diablo III, mais aussi Gorges Lucas (et ses retouches 3d) ou Galilée.

Justement, je trouve qu'il est intéressant de réfléchir à la valeur d'un jeu vidéo au moment de sa sortie, parce que le contexte de la critique est très différent de celui des films ou des bouquins. Les livres sont figés une fois publiés, quant aux films, les "Director's Cut" et autres versions longues/alternatives ne peuvent pas être appréciées en salle car réservées aux DVD/BluRay et donc à la sphère privée - ce qui, en général, signifie qu'il existe un délai minimum incompressible entre la sortie "originale" et les modifications.

Que l'on apprécie ou non la pratique, les jeux vidéo sont des produits évolutifs de nos jours, à la fois à travers les patchs visant à corriger les défauts qu'à travers les DLC (payants ou non) qui ont pour but d'améliorer l'expérience. Puisqu'on parlait de la trilogie originale Mass Effect, il faut rappeler que le 3 avait été bien voire très bien reçu par la critique, puis avait subi un des retours de bâton les plus violents jamais vus de la part des joueurs à cause de la fin de l'histoire, avant d'être corrigé par Bioware au point de restaurer son image dans l'esprit d'une partie des déçus d'origine, puis amélioré via divers DLC de qualité variable. On avait, en gros, plusieurs objets : le jeu sorti jour 1 et sa fin, disons, un peu torchée, le jeu avec le DLC Extended Cut qui améliorait grandement les trous béants du scénario, et enfin le jeu un an après quand sortait l'excellent DLC Citadelle. Et la critique n'a noté que le jeu J1, et encore, elle s'est trouvée en profond désaccord avec de nombreux fans.

Dans ce cas, il est intéressant de s'interroger sur la véritable valeur d'une critique de jeu.

Red a écrit :

Le moment où arrive un jeu, c'est le moment où il rencontre son public, faut assumer. Quand bien même le temps nous fera relativiser, cela ne retirera en rien la claque du dernier Zelda et la déception de cet Andromeda, à défaut d'être parfaitement justes.

Mais est-ce toujours vrai à une ère où les accès anticipés et les sorties de versions clairement beta sont légion ? Ou plutôt, les critiques sont-elles toujours pertinentes dans leur forme actuelle (à la sortie, le plus rapidement possible)  ? Surtout que la variété d'investissement entre les jeux vidéo et les autres médias critiqués est bien plus importante. Certains "petits jeux" ont une durée de vie de quelques heures, d'autres en nécessitent deux ou trois dizaines, quand d'autres offrent encore du contenu alors que la soixantième ou la soixante-dixième heure sont largement passées. Doit-on leur accorder le même temps? Parce que dans le cas d'Andromeda, juger les huit premières heures revient à noter Le Seigneur des Anneaux sur les trente premières minutes dans la Comté.

En plus, à l'ère des réseaux sociaux où tout le monde peut donner son avis sur tout et consulter l'avis de tout le monde, l'évolution de la qualité d'un produit jouera sur le fait de rencontrer son public, de le conserver, ou au contraire de le perdre malgré une bonne impression initiale. La sortie de contenu additionnel de qualité exceptionnelle ou au contraire constituant un foutage de gueule complet résonne énormément - Citadelle a fait énormément pour réconcilier les fans déçus initialement par Mass Effect 3 avec la trilogie, par exemple.

Ce débat n'est pas réservé à Andromeda, hein. Mais je trouve qu'il est intéressant. C'est amusant de voir que dans Canard PC, on a maintenant presque plus de pages sur les versions anticipées que de "vrais tests" de jeux.

#6 Re : Silence, on joue » Silence on joue ! «Thimbleweed Park», «Mass Effect Andromeda», «Kafka» » 21-04-2017 20:44:18

allensan a écrit :

les kerth, les angora et les replicateurs

Alerte Stargate big_smile

Je pense que cet Andromeda est un objet intéressant pour discuter de la critique de jeu vidéo, de sa pertinence et de sa signification, surtout si on le met en parallèle de Dragon Age Inquisition. Je n'ai pas (encore) joué à DAI, mais à sa sortie les critiques étaient très largement positives et vantaient ses mérites, pourtant, quelques années après, ce qui semble ressortir le plus souvent de l'expérience DAI c'est le manque de variété des ennemis, la répétitivité des quêtes, et son existence semble globalement susciter l'indifférence. Or le manque de variété ou d'originalité, dans un RPG actuel, ne peut commencer à ressortir qu'après un temps de jeu conséquent quant on considère leur durée de vie moyenne souvent supérieure à 50 ou 60 heures.

Andromeda m'a donné l'effet inverse. On arrive dans une histoire banale, manquant de souffle, face à des ennemis anonymes, avec des coéquipiers fades, forcés d'explorer une première planète sans intérêt, avec une carte remplie de signes de quêtes type MMO, et tout ça ne considère même pas la qualité graphique très moyenne. Ce n'est qu'après un temps de jeu conséquent qu'on voit arriver les missions bien fichues, que les coéquipiers dévoilent leur personnalité, qu'on en apprend plus sur la menace qui pèse sur la galaxie, qu'on peut participer à des arcs scénaristiques vraiment sympathiques sur des planètes bien plus originales, et qu'on réalise que même si, en termes de contenu, les fetch quests sont, ben, des fetch quests, elles sont toutes doublées, et un très grand nombre permet de mieux connaître l'univers ou l'histoire de divers PNJ (ce qui est plus élégant que les conversations sans fin).

Quelque chose d'assez symptômatique de l'incapacité du jeu à donner accès à ses atouts: avant de quitter Eos, la première planète, j'ai décidé de finir toutes les quêtes visibles sur la carte - un paquet. L'une d'elles ressemble absolument à toutes les autres, et pourtant elle se conclut par un des affrontements les plus épiques de la saga, digne des meilleurs combats de la trilogie originale (Tela Vasir, le Clone, le proto-Moissonneur). Rien ne permet de la distinguer des banalités du type "aller au point A, tuer X ennemis, récupérer objet Y", et si on décide qu'on n'a pas envie de faire toutes les quêtes, alors il est tout à fait possible de passer complètement à côté. Personnellement, il s'agissait de la dernière quête planétaire restante, et je l'ai abordée dans un état d'esprit d'agacement certain parce que je n'avais qu'une envie, c'était de me tirer d'Eos. Pourtant ce (premier) affrontement est peut-être le plus mémorable en termes de gameplay.

Du coup, il serait intéressant de voir comment l'opinion sur ce jeu évoluera au cours du temps - et tant qu'on parle de mars 2017, de voir ce qu'il en est de Zelda qui a été accueilli comme le messie absolu. Et d'étudier la corrélation entre la réputation "J+1" et "J+365" d'un jeu.

#7 Re : Silence, on joue » Silence on joue ! «Thimbleweed Park», «Mass Effect Andromeda», «Kafka» » 20-04-2017 16:01:57

RogerHanin a écrit :

Mais si on est vierge de Mass Effect, si on doit le prendre pour un objet brut, standalone, sans affect modifié par notre expérience de la saga, est-ce que c'est l'excellent jeu que tu décris ou juste une bonne expérience un peu entendue avec quelques inspirations méritantes?

Je ne le qualifierais pas d'"excellent", loin s'en faut. Mass Effect 2 était "excellent", mais les problèmes d'Andromeda sautent bien trop aux yeux pour qu'il puisse prétendre à l'excellence. Cela étant dit, quitte à se lancer dans la série, je pense qu'Andromeda est une meilleure porte d'entrée que Mass Effect 1. Au contraire, pour un joueur qui n'a jamais touché à l'univers, je dirais que commencer par Andromeda, son aventure à petite échelle et son côté "série B" pourrait permettre d'apprécier d'autant plus la trilogie Shepard et son souffle épique. Le lore y est d'ailleurs présenté de façon nettement plus élégante et organique que ce n'était le cas dans Mass Effect 1 où Shepard se servait de chaque nouvelle race d'alien comme un kiosque à informations (Tali en particulier était, d'un point de vue fonctionnel, un codex qui marche).

Le "toujours plus" est un problème récurrent dans les sagas, car le lecteur/joueur/spectateur s'attend à ce qu'il y'ait une surenchère permanente qui éclipse en intensité ce qui venait avant. De ce point de vue, Andromeda est clairement une déception parce qu'il aurait été impossible (ou très raté) de tenter de surenchérir sur la menace des Moissonneurs et les aventures de Shepard. Mais en considérant les quatre jeux comme faisant partie d'un univers Mass Effect, alors Ryder et ses colons est sans doute le meilleur moyen d'y mettre un pied et de voir si on accroche ou pas avec les krogans et les asari.

Après, je ne recommanderais pas d'y jouer en l'état à un joueur qui débute. Autant attendre que des patches améliorent le rendu visuel et corrigent un certain nombre de bugs, et que ne sortent des DLC qui devraient inclure certains éléments importants de l'univers ME pour le moment absents d'Andromeda.

#8 Re : Silence, on joue » Silence on joue ! «Thimbleweed Park», «Mass Effect Andromeda», «Kafka» » 19-04-2017 23:35:49

J'ai trouvé les chroniqueurs (tous les chroniqueurs) trop durs avec Andromeda. Je ne vais pas nier ses nombreux défauts, mais je pense que ce jeu se bonifie très nettement avec le temps (qui correspond environ à la durée de jeu de la trilogie originale dans son ensemble, soit +de 75h), que ce soit en découvrant des planètes plus intéressantes que la Tatooine 2.0 par laquelle on doit commencer, en apprenant à connaître des coéquipiers qui ont l'air de sortir tout droit d'une galerie de clichés mais se révèlent chacun à leur manière assez voire très intéressants (avec une mention spéciale pour Drack - il arrive dans l'équipe de la manière la plus artificielle qui soit, mais son histoire personnelle inclut justement ces réflexions profondes dont Joël déplorait l'absence), en jouant des missions de loyauté qui vont du très bon à ce que Bioware a écrit de mieux - la mission de Liam est un régal absolu, peut-être la meilleure heure de jeu que Bioware ait jamais imaginée, que ce soit sur le plan du gameplay, du rythme ou de l'écriture - et en appréciant des combats qui deviennent de plus en plus nerveux et dynamiques au fur et à mesure que les pouvoirs se débloquent, culminant dans certains affrontements résolument épiques. En prime, la fin du jeu est extrêmement satisfaisante, et même si elle n'atteint pas les sommets de Mass Effect 2, on en ressort avec une impression de contentement et un sourire, ce qui est une franche amélioration par rapport à Mass Effect 3, même après le patch.

Le problème c'est que tous les défauts apparaissent dès le début du jeu, et il faut une forme de volonté pour passer outre et continuer à donner une chance au jeu. On a l'impression que Bioware voulait que MEA se ramasse des notes pourries tant l'expérience doit être mauvaise pour un testeur qui doit y passer 10 ou 15 heures - en gros, il expérimentera tout le pire, et rien du meilleur. Mais je persiste à penser que ce jeu fonctionne si on le considère comme une série B au ton plus léger, le "Gardiens de la Galaxie" là où la trilogie originale était plutôt "The Dark Knight". Et en tant que premier épisode d'une hypothétique nouvelle trilogie, il constitue une fondation bien plus agréable que ME1. Si Bioware décide que, comme pour ME2, la suite sera focalisée sur les personnages et sur une histoire à une échelle plus réduite, alors toutes les pièces sont là pour retrouver la qualité du second épisode.

#9 Re : Silence, on joue » Un peu de Silence ! » 10-03-2017 16:22:56

je ne vois pas en quoi quand on va plus à droite (en excluant bien sûr le FN) on devient plus raciste, sexiste, etc... et je ne vois pas en quoi la présidentielle actuelle montre quoi que ce soit dans ce genre.

--aparté politique--

Ben à l'heure actuelle, si on prend les candidats à la présidentielle, ceux qui sont contre l'avortement, contre le mariage homosexuel, ou pour une sécurisation/fermeture des frontières s'appuyant sur une rhétorique parfois vraiment xénophobe, ce sont les candidats "de droite" - Fillon, Dupont-Aignan, Le Pen. Si Hamon ou Mélenchon peuvent dire des âneries, elles ne sont pas sexistes, racistes, xénophobes ou homophobes. Et la primaire de la droite a montré que la droite de Fillon catholique, conservatrice et disons "méfiante" vis à vis de l'immigration et des étrangers était en majorité par rapport à la droite de Juppé qui est plus progressiste. Sans compter que si tu cherches à faire un florilège des propos homophobes, sexistes ou racistes des politicien-ne-s, tu auras une majorité d'élus de droite comme Bernard Debré, Gilbert Collard, le taré de Béziers ou Jacques Myard (ainsi, bien sûr, que Baupin ou Montebourg, parce qu'être "de gauche" n'a jamais empêché d'être con). Macron prouve que le clivage droite/gauche tend à être obsolète, puisque la droite dit qu'il est de gauche du fait de ses positions sur les sujets de société, et la gauche dit qu'il est de droite du fait de ses idées économiques.

--/aparté, désolé--

Personnellement les questions de société et la représentation de la diversité des cultures font partie de ce qui me passionne le plus dans la fiction, en particulier dans la fantasy et la SF qui peuvent s'affranchir des lois de la nature pour raconter ce qu'ils veulent. Je pense quoi qu'il arrive que ça mériterait bien plus qu'une pastille de cinq minutes pour être discuté - même si arriverait la question "avec qui?", parce que le cast de SOJ, bien que d'une indéniable qualité, ne m'apparaît pas vraiment comme idéal pour évoquer des questions de diversité ou de représentativité (ça se voit d'autant plus maintenant qu'il y'a l'image big_smile).

#10 Re : Silence, on joue » Un peu de Silence ! » 10-03-2017 13:51:48

Je ne me risquerai pas de juger à quel degré il faut prendre GTA V.

Mais d'une manière générale, les jeux sur la pègre ou les gangsters évitent de politiser leur propos parce que, mal écrit, cela pourrait aisément passer pour de la glorification de leurs actions.

Dans AC2 on pouvait payer des mendiants ou des filles de joie pour distraire des gardes, je sais pas si c'est ce à quoi tu fais référence big_smile

#11 Re : Silence, on joue » Un peu de Silence ! » 10-03-2017 12:08:52

Mais Sinek, ta caricature (que je ressens comme étant très premier degré) de :
droite = individualisme, racisme, sexisme, bellicisme, extrémisme religieux est assez consternante.

Sur le plan des valeurs humaines, je suis désolé, mais plus on va vers la droite et plus ces idées deviennent prépondérantes, on a même une élection présidentielle en ce moment pour le démontrer. Ce qui ne veut pas dire que la gauche en général soit exempte de racisme ou de sexisme, mais la plupart des grands courants politiques de ce côté n'en font pas des piliers de leur programme.

De plus, je ne parlais pas d'extrémisme religieux, juste de pratique religieuse. Je n'ai évidemment pas de chiffres pour le démontrer, mais j'ai l'impression que la croyance religieuse dans les jeux est fréquemment représentée à travers des cultes à tendance intégriste ou sectaires, ce qui pour le coup serait plutôt une vision de gauche de la chose qui ne correspond pas à la réalité où la religion est en grande majorité pratiquée par des modérés.

Mais entre ce qu'on a pu voir pendant 5 ans en France (avec LMPT par exemple et les mouvements connexes) et ce qui se passe aux USA, je suis désolé, je ne vois pas comment nier qu'aujourd'hui le sexisme, la religion ou le racisme sont des valeurs véhiculées par des partis politiques représentant "la droite". Ce qui ne veut pas dire que tous les gens de droite sont sexistes, racistes ou intégristes. Ni même les partis, parce que de l'autre côté du Rhin on a un exemple de "droite" résolument plus progressiste que la notre. Mais si on se restreint à ce clivage, alors de telles valeurs se retrouvent naturellement associées à la droite.

Et puis pour être sérieux sur le sujet, je trouve ça assez perturbant qu'on veuille tout analyser (les jeux video, les séries, les films) sous le prisme d'un clivage politique daté.

Peut-être que plutôt que de parler de "gauche" et de "droite", Erwan aurait dû parler de "conservateur" ou "progressiste". Ton avis sur la vidéo aurait-il été différent ? En tous cas, personnellement, le commentaire "apolitique donc de droite" me paraît bien moins élégant que "apolitique donc conservateur" qui reflète assez bien la réalité actuelle de nombreuses luttes pour (ou contre) les droits civiques - c'est notamment le propos liminaire des Sad Puppies qui considèraient justement que la fiction apolitique devrait être mise en avant au détriment de la fiction "politisée".

Enfin des artistes marqués à droite peuvent produire des œuvres de gauche (en reprenant vos critères datés) et inversement , exemple : Céline, Eastwood,..

Justement, ces deux exemples sont considérés comme "de droite", mais pas, autant que je sache, "conservateurs". Eastwood est libertarien, pas républicain. Quant à Céline, j'avoue que son antisémitisme a tendance à cacher le reste de ses idées politiques, que j'ignore, et qui permettraient de la placer sur une échelle de progressisme/conservatisme.

#12 Re : Silence, on joue » Un peu de Silence ! » 09-03-2017 18:18:06

Comme je commence à connaître ta façon de penser il aurait été utile de rappeler que ta gauche = extrême gauche.

La douleur t'égare, Thierry.

Par définition, 95% des jeux si ce n'est plus récompensent une forme de domination ou une autre et les incluent dans leurs objectifs. Même un MOBA avec des stratégies d'équipe a pour but ultime d'être au-dessus de l'équipe d'en face. Par essence, il n'est pas égalitariste dans sa structure. Dans leur majorité, les jeux vidéo se jouent seuls, et la victoire solitaire ne fait pas exactement "idéal de gauche".

Maintenant, au-delà du simple aspect de récompense du joueur qui est difficilement séparable du jeu vidéo - et du jeu en général, parce qu'au poker ou à la belote aussi il faut battre ses adversaires - je ne suis pas certain que les propos présents soient particulièrement politisés dans leur ensemble. Certes, Call of Duty est beaucoup plus "visible" que Spec Ops: The Line, mais Battlefield a apparemment récemment réussi à ne pas glorifier la Grande Guerre et tentait de montrer que si d'un point de vue du gameplay on peut s'y éclater, d'un point de vue humain c'était pas la même limonade. Etant un grand fan de Bioware, qui est quand même un éditeur qu'on peut qualifier de proéminent, j'ai du mal à trouver que les propos qui sont présentés dans leurs jeux sont "de droite" - Dragon Age Inquisition inclut un personnage transgenre, des personnages LGBT y existent de façon proéminente depuis KOTOR, Mass Effect dans son intégralité récompense systématiquement l'approche tolérante et conciliante au détriment de la confrontation et du racisme, y compris dans le cas d'allégories à peine voilées de conflits se déroulant en ce moment, et les effets néfastes du bellicisme et les horreurs de la guerre ne sont pas vraiment passés sous silence.

Et d'une manière générale la combinaison "méga-entreprise secrète" et "dérives du capitalisme sauvage" constituent sans doute la combinaison la plus clichée à la base des histoires des jeux - rien que comme ça me viennent à l'esprit Half-Life (Black Mesa), Portal (Aperture), Final Fantasy VII (Shinra), Resident Evil (Umbrella Corp). BioShock est un gigantesque doigt d'honneur à l'objectivisme d'Ayn Rand - qui est clairement ancré à droite - et Final Fantasy X ou Morrowind traitent leurs religions comme de gigantesques machines à endoctriner avec un nombre très limité d'aspects positifs. Donc les "valeurs de droite" ne sont pas systématiquement portées aux nues.

Même si la glorification de la guerre et du combat sont naturellement fréquemment présents, j'ai du mal à penser à un jeu qui présenterait d'autres valeurs "de droite" voire "d'extrême-droite" de façon absolument positive. Football Manager, et les COD, mais après ? Je n'ai pas le souvenir d'un jeu qui tenterait de démontrer au joueurs que les migrants sont tous des voleurs en puissance, ou que le bien général consiste à laisser les plus pauvres se démerder comme ils peuvent. Certains jeux donnent la possibilité au joueur de suivre ces idéologies...mais autant que je sache, ils ne le présentent pas de façon positive, ou du moins plus positive que d'autres options. Et je pense que le propos est ce qui reste de la plupart des jeux "à histoire", comme c'est le cas pour les livres, les films ou les séries.

#13 Re : Silence, on joue » Silence on joue ! «Diluvion», «Fire Emblem Heroes», «Yoshi» et «DQ8» » 15-02-2017 21:45:32

Je suis complètement tombé dans ce Fire Emblem Heroes, qui est pour le moment je trouve un très bon exemple de ce que doit être un jeu Free-To-Play, surtout si on le compare à ses prédécesseurs (en particulier Final Fantasy Record Keeper qui combinait aussi FTP, collectionnite, univers connu, stratégie et gacha). Au-delà d'être magnifiquement illustré et d'avoir une interface limpide et rapide (ceux qui auront testé Record Keeper sauront de quoi je parle), j'aime particulièrement le fait qu'il soit conçu pour des sessions de jeu courtes de 20-30 minutes avant d'être mis de côté et repris plus tard dans la soirée. Là où pour jouer à Record Keeper il fallait passer dix minutes à équiper tout le monde, sur FEH entre le moment où on appuie sur l'icône de l'app et le lancement du premier combat il peut se passer moins de 30 secondes.

Si le système de combat est simplifié, il n'est pas simpliste, et à partir du niveau 25-30 il faut commencer à sérieusement réfléchir avant de composer son équipe et de lire les stats et compétences de tous les personnages sous peine de se faire rapidement oblitérer. Et il existe une bonne variété de capacités chez les héros ce qui permet malgré la taille réduite des cartes de développer des tactiques sympathiques pour résoudre les puzzles posés par certains ennemis.

Le principal problème actuel, et qui risque de s'aggraver dans le futur, est la prédominance des héros "5 étoiles", soit les plus rares de la loterie, qui à haut niveau s'avèrent quasiment nécessaires pour compléter les cartes. Pour être honnête, le jeu est initialement vraiment généreux avec les orbes (qui servent donc à invoquer de nouveaux héros) : on en reçoit 15 gratuitement, le scénario en offre un total de 138 uniquement sur les missions du scénario principal, plus quelques dizaines sur des missions annexes ou bonus et deux offertes pour la connexion quotidienne : en gros, il est tout à fait possible d'obtenir rapidement et sans payer assez d'orbes pour invoquer une grosse trentaine de héros et donc de se composer une équipe solide. Le problème est que cette générosité s'étiole une fois le contenu principal terminé, et que les joueurs ne souhaitant pas dépenser d'argent comme moi risquent d'être rebutés si dans le futur se met en place un véritable power creep rendant nécessaire l'usage des derniers héros à avoir été ajoutés (comme c'était le cas pour Record Keeper). D'autant que le prix de la promotion de 4 à 5 étoiles est absolument prohibitif et requiert plusieurs semaines de farming pour une seule promotion.

Mais en attendant, le jeu est beau, entièrement doublé, le système d'arène en multijoueur apporte des puzzles supplémentaires à résoudre assez intéressants (même si Takumi est insupportable), et puis, pour les fans de l'univers, pouvoir créer une dream team de tous ses personnages favoris n'a pas vraiment de prix (d'où les baleines capables de dépenser plus de 1000$ pour tenter d'obtenir Lyn, Lucina ou Hector). A l'heure actuelle, à moins d'une malchance insensée au gacha, il ne faut clairement pas payer pour apprécier ce que le jeu a à offrir, et seul l'avenir dira si cela restera le cas.

Notez qu'il existe des petits tutoriels pour recommencer le jeu jusqu'à l'obtention des 20 premières orbes (qui permettent de tirer à la loterie 5 personnages). Avec un peu de patience, on peut réessayer jusqu'à obtenir 1 ou 2 personnages 5 étoiles dès le début.

#14 Re : Silence, on joue » "Sexisme chez les geeks" » 01-04-2016 12:51:23

Je vais avoir assez peu de scrupules à chercher une version "PC" de Fire Emblem ou des prochains Pokemon.

#15 Re : Silence, on joue » Silence on joue ! «Street Fighter V», «Far Cry Primal», «Gravity Rush» » 03-03-2016 16:14:17

comme Joël il y a maintenant un an (ou deux?)

Alors je veux pas m'avancer sans stats, mais je crois que Joël est genre le 3e chroniqueur le plus ancien après Clément et Patrick, et qu'il était déjà souvent là à l'époque où Jean Zeid n'était pas responsable du 17/20 sur Info. Je sais qu'il était le 3 ou 4e plus régulier à l'époque où je m'étais amusé à faire une liste de fréquence des chroniqueurs et c'était il y'a 3 ans.

#16 Re : Silence, on joue » Silence on joue ! «Xcom 2», «Overwatch», «Homeworld»,«Agatha Christie» » 21-02-2016 14:16:37

Puisqu'on est dans les précisions, il y'a 9 classes dans Team Fortress 2, pas "5-6".

Scout/Soldat/Pyro/Heavy/Demoman/Ingénieur/Medic/Sniper/Espion

[/gamernazi]

#17 Re : Silence, on joue » Silence on joue ! «Xcom 2», «Overwatch», «Homeworld»,«Agatha Christie» » 20-02-2016 02:44:20

XCOM 2 c'est vrai que c'est une belle baffe. Enemy Unknown était excellent mais un peu froid et impersonnel à cause de son côté répétitif et du manque de personnalité de l'histoire et des personnages. Le 2 arrive à gommer à peu près tous ces défauts en donnant une identité aux quelques PNJ importants, en investissant plus directement le joueur, et surtout avec ses excellentes options de modifications des personnages qui les rendent encore plus attachants et rendent donc leur trépas encore plus difficile à supporter - entre le "caractère" et la décoration des armes, et la possibilité de rapatrier le corps d'un soldat tombé au combat pour ne pas perdre son équipement.

La difficulté de la gestion a aussi été largement améliorée. Dans EU, les deux premiers mois étaient infernaux, mais si on connaissait les "trucs" pour bien les passer, la suite devenait relativement triviale. Ici, la pression n'est pas aussi immédiate mais elle reste constante tout du long, ou du moins il faut attendre beaucoup plus longtemps avant de se sentir vraiment en sécurité et en position de force. Et il existe effectivement différent moyens de procéder - viser les armes ou les territoires.

Si je devais faire quelques critiques, ce serait d'abord sur le fait que le jeu pousse un peu trop à recharger sa sauvegarde. Les rencontres de nouveaux aliens sont encore plus brutales que par le passé, et certains ont des capacités qui garantissent quasiment un mort lorsqu'on les découvre pour la première fois, ce qui est un peu dommage. Dans le même domaine, si l'interface est absolument géniale, il reste à améliorer la gestion des étages pour éviter le misclick qui tue - littéralement. Un système qui permettrait d'estimer les lignes de vue des soldates (et donc quelles cases elles découvriront ou pas) serait aussi pas mal, parce que révéler un groupe d'ennemis avec sa grenadière qui est en retrait par rapport aux Rangers MAIS qui arrive à voir les ennemis par un angle improbable, c'est rageant et parfois complètement imprévisible (genre un alignement de fenêtres dans une baraque...). Si la gestion est plus facile à prendre en main, on n'est pas enseveli sous les conseils non plus, et personnellement j'ai dû recommencer une campagne après plusieurs heures de jeu parce qu'il était clair que j'avais plus aucune chance d'éviter le game over - pas dramatique mais certains pourraient ne pas apprécier.

D'un point de vue gameplay pur, le corps à corps est génial au début du jeu, mais en fin de partie devient vraiment beaucoup trop faible par rapport au fusil à pompe des Rangers, donc un peu d'équilibrage de ce point de vue serait sympa. Et il existe un certain syndrome de "tout à gauche/droite" chez certaines classes qui ne gagnent pas grand chose à mélanger les capacités de leurs arbres (tireuses d'élite ou spécialistes en particulier). Dernière critique, les modes "second wave" qui étaient débloqués après avoir terminé une fois le jeu ont disparu. J'aimais bien jouer avec les stats aléatoires pour les soldates, ce qui les rendait encore plus uniques, mais là y'a pas cette possibilité - pour le moment, c'est peut-être dans un futur DLC.

Mais je vais être honnête, c'est vraiment du pinaillage tant le jeu est excellent, j'ai pris un pied pas possible pendant la campagne. En particulier, les Grenadières ont pris un énorme buff qui les rend absolument géniales à jouer - dans EU on utilisait seulement les Heavy pour le bonus de dommage contre les Sectopodes, en fin de partie. La spécialisation pistolets des tireuses d'élite est aussi excellente et offre un gameplay vraiment nouveau, tout comme le drone de hack et les PSI ops. On peut aisément se retrouver avec une bonne dizaine de soldates au gameplay très différent les unes des autres et qui seront plus ou moins efficaces ensemble ou spécialisées pour certaines missions.

Bon, et sans spoiler, cette dernière mission, wow. 20.000 fois plus épique que celle d'Enemy Unknown.

Si vous vous demandez pourquoi je mets tous les noms au féminin, c'est parce que deux fois, quand je me suis retrouvé dans la première mission post-tutorial, j'avais des escouades 100% féminines. Du coup, la deuxième fois, j'ai pris ça pour un signe, et je n'ai donc utilisé que des femmes dans mes escouades pour sauver le monde.

#18 Re : Silence, on joue » Silence on joue ! «The Witness», «That Dragon Cancer», ... » 05-02-2016 16:08:20

Ca fait plaisir de réentendre SOJ. Surtout qu'il y'a XCOM 2 qui s'approche. Les deux jeux du moment...ne sont pas pour moi. Je vais bien, je suis heureux, j'ai pas envie de découvrir l'équivalent vidéoludique de Lars von Trier, aussi bon que ce soit.

Marlard en chroniqueuse régulière?

Attaque gratuite, commentaire inutile et/ou humour lourdingue ?

#19 Re : Silence, on joue » Topic Blabla » 25-01-2016 17:27:57

Je sais que Bravely Second, Fire Emblem, XCOM 2 et surtout Andromeda peuvent largement me tenir 2016 et même le début de 2017, jusqu'à l'arrivée de FF7R.

Je serais un horrible journaliste JV. Je ferais 5 critiques par an.

#20 Re : Silence, on joue » Topic Blabla » 25-01-2016 13:23:49

Il faut quand même rajouter Fire Emblem: Fates (prévu pour Avril).

#21 Re : Silence, on joue » "Sexisme chez les geeks" » 13-01-2016 21:19:26

Même si j'aime pas la tenue de Quiet, je pense pas qu'on puisse résumer MGSV à ça, contrairement à DOA qui illustre l'article de Clubic, qui est juste fait pour présenter des corps féminins comme des jambons sur un étalage. Honnêtement, je pense pas que ce genre de loi "réduise la liberté d'expression", parce que si tu commences à te demander si ton jeu sera ou ne sera pas qualifié comme sexiste, c'est qu'il y'a un souci quelque part. J'aimerais honnêtement connaître le nom d'une oeuvre d'art dont le sexisme soit une partie intégrante, et dont la suppression des éléments sexistes diminuerait la qualité.

Et le souci est peut-être, justement, le fait que le sexisme ne soit pas pénalement répréhensible.

Il y'a aussi des débats pour savoir que telle ou telle chose relève du racisme ou de l'antisémitisme (genre, le Toydarien dans Star Wars 1 ou Jar-Jar Binks, pour parler d'exemples "célèbres") ou non. C'était même le sujet d'un grand nombre des procès concernant JM Le Pen. Donc la subjectivité n'est pas réservée au sexisme.

Honnêtement, je vois pas le problème si les devs savent que, s'ils écrivent un jeu de gros machos, y'a moyen qu'ils soient pas financés. Histoire de les inciter à se demander si leur jeu aurait un souci s'il cessait, justement, d'être un jeu de gros machos.

#22 Re : Silence, on joue » "Sexisme chez les geeks" » 13-01-2016 18:11:38

stonga9 a écrit :

Je pose ça là :
http://pro.clubic.com/actualite-e-busin … video.html

Outre le fait que la frontière être un jeu sexiste et non sexiste va être parfois compliquée à définir, on peut s'émouvoir que le jeu video est mis à part des autres medias / formes d'art.
Pourquoi seulement les jeux video et pas les films, les séries, les livres ?

Tout ça me paraît relever du bon sens, ça met le sexisme (sur le plan légal) à un niveau similaire du racisme, de l'homophobie ou de l'antisémitisme. D'ailleurs j'imagine mal l'état financer un film antisémite ou un livre homophobe.

J'ai vu passer l'exemple d'un récent Assassin's Creed, mais ce jeu n'aurait aucun problème à être financé même avec cette législation. Ce qui était reproché à ce jeu, c'était de ne pas proposer de personnage féminin en multijoueur - et que la justification donnée par Ubi était complètement crétine, pour rester aimable. Le texte prévoit de cibler les (je cite) "représentations « dégradantes à l'encontre des femmes »." Jusqu'à preuve du contraire, l'absence de représentation, quoi que dommageable, n'est pas dégradante.

Pour être honnête, j'ai l'impression que les personnages type "DOA Xtreme Volleyball" se font de plus en plus rares (heureusement). Aujourd'hui, quand il y'a du débat autour du sexisme d'un jeu, c'est plus par manque de personnages féminins (Assassin's Creed) ou de scènes pouvant apparaître voyeuristes (Tomb Raider). La plupart des éditeurs réussissent à éviter les clichés - parfois en évitant les personnages féminins, tout court. Je suis pas sûr que Quiet dans le dernier MGS ne compte non plus, malgré l'explication digne de celle d'Ubisoft de Kojima sur la tenue qu'elle porte.

Mais on n'est jamais tout à fait à l'abri d'un jeu où tous les personnages féminins seraient soit des nymphomanes, soit des ex psychotiques, soit des femmes au foyer soumises. Grâce à cette loi, si un studio français se lance dans un tel projet, il devra se tourner vers d'autres contributeurs (ils peuvent se faire kickstarter, hein, je suis sûr que les soutiens à une telle idée ne manquent pas sur le net).

Et parlant de la beauté du net, Zoe Quinn (celle par laquelle le fabuleux Gamergate a commencé je rappelle) a écrit une petite note sur sa vie actuelle, c'est assez intéressant).

#23 Re : Silence, on joue » Silence on joue ! «Star Wars Battlefront», «Just Cause 3», «Mario et L » 18-12-2015 18:07:22

on a absolument AUCUNE news d'un DLC solo sur GTAV et je trouve ça moche de la part de Rockstar. C'est dit.

Cela...cela voudrait dire que...que...cela voudrait dire que...que...que Rockstar aurait osé sortir un jeu complet d'un seul coup plutôt que prévoir de faire repayer les joueurs ensuite ?

Hérésie !

#24 Re : Silence, on joue » Topic Blabla » 15-12-2015 11:07:51

Quand on sait que Star Wars: The Old Republic a coûté un peu plus de 200 millions de $ uniquement en développement il y a 5 ans, on a toujours aucune garantie sur la qualité finale.

Super Biowarefan à la rescousse

SWTOR est un mauvais MMORPG, qui a totalement foiré son plan marketing : le système de jeu de WoW a été quasiment repompé de A à Z, mais les devs ont oublié qu'après plus de 5 ans, ce qui comptait pour le Wower moyen, ce n'était pas l'univers Star Wars mais le contenu. Du coup, ledit contenu a été torché en deux mois par les joueurs les plus acharnés qui n'avaient du coup plus rien à faire, s'ennuyaient, et ont dit que le jeu était nul.

Cela étant dit, TOR est un excellent RPG en co-op, avec une qualité d'écriture qui reste à ce jour inégalée (quoique Final Fantasy XIV ait de belles qualités et s'améliore avec le temps), et le sentiment de vivre des histoires réellement différentes d'une classe à l'autre (de l'espionnage de l'Agent Impérial à l'archéologie du Jedi Consulaire) avec en prime des équipes de compagnons qui donnent encore un peu plus d'identité à chaque récit. Et le doublage VO ne mérite que des superlatifs (Jennifer Hale, Nolan North, Jo Wyatt, David Hayter, Grey DeLisle, Kari Wahlgren, Kath Soucie, Brian Bloom parmi les doubleurs des classes, et Steve Blum, Laura Bailey, Tom Kane, Tara Strong entre autres pour les compagnons).

Donc parler de "mauvaise qualité" dans l'absolu est trompeur: TOR n'est simplement pas le jeu qu'il était censé être - mais le jeu qu'il est n'est absolument pas à jeter.

#25 Re : Silence, on joue » Topic Blabla » 06-12-2015 21:35:05

Ordell a écrit :

Par soucis d’égalitarisme des sexes ne pensez vous pas qu'il faudrait organiser des combats de mma femme vs homme ?

Ce serait très rigolo à observer non ?

C'est vrai ! Mais par souci d'égalitarisme, pour être éligibles, les participant-e-s devront avoir eu leurs menstruations.

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