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#1 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Amazon : MP3 fois rien » 12-06-2009 08:04:00

Euh, iTunes serait une bouse pourquoi? Parce que cela ne change rien au business model de la musique? On s'en fout, n'est ce pas.
iTunes, comme Amazon, la Fnac etc.... prennent la place des distributeurs, hypermarchés, chaines spécialisées ou disquaires indépendants et assument les coûts de développement et promotion de leurs plateformes. Les maisons de disques prennent en charge la numérisation et livraison du contenu, opérations représentant des coûts infiniment moins élevés que ceux engendrés par la distribution physique.
La rétribution de l'artiste n'est pas le fait d'iTunes mais de la maison de disques chez qui l'artiste a signé. D'une manière générale, les maisons de disques appliquent le taux de royaltie des ventes physiques à leur revenus provenant des plateformes de téléchargement.
Effectivement ce revenu est moindre puisque l'assiette de rétribution est moins élevée. Pour un CD physique, le taux est appliqué au prix de gros HT de la galette, soit aux alentours de 10€ (prix en magasin 15€) pour un artiste en devenir alors que le revenu provenant du téléchargement du même album sera d'environ 6,50€ (prix public 9,99€).
Mais dans le cas de la vente physique, la maison de disques prend en charge les coûts de distribution (25 à 30% du prix de gros HT) alors que ce n'est plus le cas pour les ventes numériques.
On pourrait donc s'attendre à ce que les maisons de disques rehaussent la redevance de l'artiste afin de "partager équitablement" l'économie réalisée. Bon, même pas en rêve, la musique est un business cruel.
J'ai quand même entendu dire que certains labels consentent à partager à 50% avec leurs artistes les revenus provenant du numérique. A vérifier.
Maintenant, l'argument consistant à comparer le prix d'un album en téléchargement à celui d'un album d'occasion (avec livret et boîtier plastique) c'est comme dire qu'il y a des Mercedes d'occase moins chères que des Peugeot neuves. Ah ben oui, c'est sûr.

#2 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Amazon : MP3 fois rien » 11-06-2009 16:28:07

Il serait bon que ce journaliste se mette un peu à jour: cela fait quelque temps déjà que les titres vendus sur iTunes sont débarrassés de DRM et en 256 kbps.
Il serait aussi plus exact de dire que les DRM ont d'abord été imposés à Apple par les maisons de disques, qui espéraient ainsi contrôler (ou limiter) le nombre de copies faites par l'acheteur. Puis prenant la mesure du carton d' iTunes et ayant besoin de favoriser une offre concurrente afin de conserver quelque espoir de rester maîtres du jeu, ces mêmes compagnies de disques ont accordé à Amazon, pour le lancement de sa plateforme de téléchargement aux Etats Unis, la possibilité de vendre la musique sans DRM, tout en maintenant le refus à Apple!!!
L'opération a fait long feu et iTunes est resté, grâce à une inventivité de tous les instants et une offre de matériel restée attractive l'acteur majeur du téléchargement légal. Les majors et indépendants ont fini par accorder que les titres vendus sur iTunes le soient sans DRM.
Quant à l'argument du prix, les prix de lancement sont une chose, les prix qui seront pratiqués effectivement sur le long terme restent à être observés. Mais là encore, le prix unique a été imposé par les maisons de disques qui étaient rétives à une certaine flexibilité de l'offre. La crise et l'expérience aidant, un certain assouplissement semble apparaître: il n'est pas rare de trouver sur iTunes des albums dans les 5 à 7 euros, à l'occasion d'opération avec les maisons de disques.
Quant à affirmer que 9,99€, c'est pareil que 15, voire 17€ (le prix en magasin, en dehors des périodes de promotion) c'est juste risible.

#3 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Musique : L'ère de l'après-CD a commencé » 10-02-2008 16:41:06

Merci pour ce lien mais le raisonnement qui y est exposé repose en partie sur un postulat erroné. Par exemple, il y est dit "... dans l'ancien temps, ce disque, il devait être produit. C'est finalement lui qui octroyait à la musique la rareté nécessaire à sa valeur. Dans l'ère numérique, cette production n'a plus rien de rare, produire c'est dupliquer et dupliquer ne vaut rien" ce qui procède d'une confusion entre l'acte de production et celui de reproduction.
Il est exact que la duplication de musique dématérialisée ne vaut rien, comparativement au coût des usines nécessaires à la duplication et conditionnement des supports disques (vinyls et/ou CD...) mais ce n'est pas ça, la production...
Si la numérisation des sons a pu changer les outils de production, transformer la technologie des studios d'enregistrement et démocratiser quelque peu l'accès aux outils de production (logiciels d'enregistrement/mixage), cette étape de fixation a tout de même un coût (licences des logiciels, salaires de techniciens, musiciens, locations de studios etc...). Même dans nos "nouveaux temps", produire a un coût.
Après, ce qui concerne la valeur marchande apposée sur la reproduction de l'oeuvre, imposée par le détenteur des droits et acceptée plus ou moins par le public constitue un vaste sujet assez intéressant car traversé par des conceptions très conflictuelles entre les partisans d'une valeur inversement proportionnelle au nombre de copies en circulation et les défenseurs d' une valeur d'autant plus forte que la demande est importante (tarif "top artist"). Alors un CD de "Thriller", vendu à 35 millions d'exemplaires doit il coûter plus ou moins que le dernier album de Tom Poisson, artiste repéré par la critique mais au succès public confidentiel?
Une chose certaine: le succès planétaire de "Thriller" a conféré à l'oeuvre elle même une valeur aux plus hauts sommets tandis que l'oeuvre de Tom Poisson, pour le moment n'a qu'une valeur très relative, sauf pour l'artiste lui même et ses soutiens, bien sûr. 
Depuis la rédaction de cet article, beaucoup de choses ont évolué, il me semble: la loi DAVSI s'est révélée inapplicable et tout le monde a l'air de vouloir faire sauter les DRM, y compris Apple...sans trop savoir ce que cela va donner.
Pour en revenir aux débuts de la discussion, cette ère de tests au cours de laquelle on voit les maisons de disques se lancer dans des expérimentations souvent contadictoires (imposer des DRM sur les fichiers dématérialisés et distribuer dans le même temps des supports physiques non protégés; proposer du téléchargement illimité -gratuit dans certains cas- tout en investissant massivement pour essayer de développer le téléchargement à un prix "classiquement normal"...), cette ère de tests, donc, crée beaucoup de confusion.

Quant au contrat de licence d'iTunes, ce n'est pas très différent des limitations d'usage imprimées sur les CD et leurs pochettes, pour ne pas dire que c'est exactement pareil.

#4 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Musique : L'ère de l'après-CD a commencé » 10-02-2008 11:52:16

Lorsque vous achetez un CD, DVD, livre, photos etc...vous ne devenez le propriétaire que d'un support de reproduction, quelqu'en soit la nature et avez la jouissance de la charge symbolique rattachée à l'oeuvre mais cette dernière reste propriété de son/ses auteur(s).
Si, en tant qu'utilisateur/amateur/client, lors de votre achat vous avez (jusqu'à présent) également acquis le droit d'en faire des copies privées dans le milieu familial, vous n'avez pas pour autant mis la main sur les autres droits rattachés à cette oeuvre.
Les droits d'exploitation (reproduction, commercialisation...) restent la propriété du producteur/distributeur/maison d'édition qui les a signés pour une durée contractuelle contre engagement financier, généralement sous forme d'avances et redevances.
Les droits d'auteur et compositeur restent eux acquis aux auteurs/compositeurs et éventuellement une maison d'édition.
Maintenant, d'autres modèles sont imaginés dans lesquels l'artiste renonce à ce type de propriété intellectuelle pour mettre à la disposition du public une oeuvre qui pourra être modifiée à l'infini au cours de sa circulation etc....
Cette pratique existe sans doute de manière marginale mais sa généralisation n'est pas à l'ordre du jour, à en juger par exemple par l'amende de 4500€ infligée à une jeune asiatique qui avait déposé la rouge empreinte d'un baiser sur une toile du peintre avant gardiste Cy Twombly dont elle est (était?) fan. L'intention était de déposer une marque de son amour par une tendre modification de l'oeuvre.  L'artiste a apprécié différemment et a fait valoir....ses droits.

#5 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Musique : L'ère de l'après-CD a commencé » 09-02-2008 19:28:53

Comme pour une oeuvre photographique, les droits ne dépendent pas du support, papier, vinyl, plastique ou numérique et de leur résistance au temps(je peux écouter actuellement les Beatles sur un support qui n'existait pas à leur époque).
On peut comprendre qu'un artiste milite pour une durée plus importante de ses droits, surtout si sensibilisé par une inexorable baisse de revenus engendrée par les business models des réseaux de distribution numérique.

#6 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Musique : L'ère de l'après-CD a commencé » 09-02-2008 10:37:55

Comme bien souvent, voici un catalogue (non exhaustif) des pistes envisagées par "l'industrie musicale" pour tenter de sortir du prétendu marasme actuel.
Ce qui est ennuyeux, c'est l'angle de vue, celui des industriels (quel désastre, le marché est en baisse, c'est le téléchargement, tout ça....) et jamais ou quasiment jamais celui des artistes,lesquels sont pourtant le nerf de la guerre.
Un exemple? A qui profitent les offres d'abonnement pour écoute et/ou téléchargement illimité(e) initiées récemment par Universal/Neuf Télécom et EMI/Alice?
L'utilisateur? Il est sans doute flatté par une approche enfin compréhensive de son mode de consommation dans lequel la gratuité est souvent la règle.
L' industrie elle même? Il est évident que la possibilité de toucher aussi facilement la large clientèle des offres multiplay développées par les opérateurs est très alléchante, surtout si l'opérateur verse une grosse prime pour l'obtention du catalogue agrémentée d'un pourcentage sur les abonnements.
L'opérateur FAI? Quelle aubaine! Il semble participer au sauvetage d'un secteur culturel sinistré, enrichit son offre et trouve la parade à toute accusation visant à le considérer comme complice du téléchargement illégal...
Et l'artiste? Lui a-t-on demandé son avis sur la question? Son contrat stipule t il que ses oeuvres puissent être louées (c'est bien de celà qu'il s'agit...)de cette manière? Quelle est sa rémunération dans ce mode de consommation? Une oeuvre téléchargée perçoit elle une redevance une seule et unique fois ou cette perception se renouvelle t elle mensuellement, en fonction de la durée de conservation du fichier son par l'utilisateur?  La question est cruciale car c'est un modèle dans lequel l'oeuvre n'a plus de valeur fixe (contrairement au mode de téléchargement permanent, type iTunes...) mais variable, notemment en fonction du nombre total de téléchargements sur le service. C'est une mutation importante, déjà sur le plan symbolique mais aussi d'un point de vue économique: comme il semble qu'il soit quasi impossible de connaître la destinée d'un titre téléchargé parmi des centaines de milliers d'autres (combien de fois sera t il écouté, combien de temps sera t il conservé, à quel moment l'utilisateur s'en débarasse t il ? etc....),il est fort probable que l'oeuvre ne perçoive qu'une seule et unique fois, lors de son téléchargement initial: au total, l'artiste percevra une redevance infinitésimale tandis que les majors continueront à percevoir mensuellement, au gré de ce qu'elles livrent aux opérateurs.
En résumé, les maisons de disques espèrent retrouver les chiffres magiques des années 80/90 (le fameux "plus d'un milliard d'euros"par an) grace à un modèle dans lequel l'artiste et son producteur (s'il s'agit de licence) sont ultra perdants.
Chez ces derniers la surprise risque être extrêmement désagréable, à l'ouverture de l'enveloppe  contenant les premières redevances sur ce type de commercialisation.
Bien entendu, il existe un argument massue pour justifier cet habile tour de passe passe consistant à dire qu' au moins il y a revenu (même si minime) et dans le même temps création de visibilité...
Le problème est que ce type d'offre entre en concurrence frontale avec le téléchargement permanent légal, lequel avait déjà beaucoup de mal à prendre son envol, c'est à dire que ces deux majors tout en se tirant une balle dans un pied     exécutent d'un seul coup d'un seul les espoirs qu'il restait aux artistes de se refaire une petite santé financière grâce au téléchargement permanent.
C'est assez mal jouer dans le fond car les artistes (les plus vendeurs particulièrement) ont tout intêret à éviter de telles perspectives et rompre les liens avec les majorts bradeuses.

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