Je suis conscient qu'un journaliste peut manipuler, orienter une phrase, cela dit, mettre hors contexte une interview de dix minutes, avec des propos sans équivoques, ça me semble compliqué. Au mieux, on peut accentuer le propos, mais le dénaturer... En fait, je me demande si c'est pas l'inverse, si ce ne serait pas les auteurs des propos, qui, se voyant dans un autre contexte que leur quotidien, sur un écran à coté des personnages de Desperates Housewives ou Secret Story, se rendraient compte d'un coup de l'énormité de leur façon de penser. Par exemple là, quand je lis : "Peu importe, la réalisatrice Cathy Sanchez profite de cette démolition pour interroger une habitante. Toujours émue par le souvenir de Sohane, la femme est prise à partie par un grand Black, qui se dit ami de l’assassin : « Je vais te mettre une grande gifle dans ta bouche. Evite de parler. » Hors-champ, une autre voix (faute incluse) : « Qu’elle crève Sohane, qu’elle va en enfer ». Présente ce jour-là, Nabila Laïb (que Doc en Stock s’obstine à qualifier de « fixeuse » alors que sa fiche de paie indique « journaliste-pigiste ») ne pensait pas que la séquence avait été filmée", c'est pas un problème de mise hors contexte ou de la manipulation, c'est juste monter une réalité que Nabila Laib (et d'autres) ne voulait pas qu'on montre, ce n'est pas de la révolte devant une manipulation, c'est de la gêne devant une réalité honteuse. Et si je voulais pousser mon raisonnement jusqu'au bout, je dirais que les personnes montrées sont, étaient jusqu'ici plutôt habituées à un rôle de victime dans les médias, on a un rôle de méchant mais avec des excuses; là ça doit leur fait drôle de se voir en bourreau.