J'ai écrit la lettre suivante, en allemand, au Conseil d'administration de la Poste suisse. Celui-ci, évidemment, connaît parfaitement mon identité puisque j'ai (encore) un compte à "www.postfinance.ch". Voici la traduction française de ce texte:

"Je n'ai pas compris, à première vue, comment "notre" POSTE a pu devenir, en une nuit,  un allié "objectif" de tueurs de masse, tels Bush, Blair & Cie. Ceci en supprimant le compte bancaire de l'animateur du club, nommé "Wikileaks", apportant à l'opinion publique les preuves des crimes de ces ordures. En agissant de la sorte, Postfinance a puni le facteur, transmetteur de cette information terrible, en se solidarisant (tacitement?) avec les tueurs.

Il se peut que M. Assage n'est pas précisément un ange: en effet, je conçois qu'il n'a effectivement pas d'adresse à Genève, ni en Suisse. Toutefois, je démontre, ici et maintement, que cet argument relève du prétexte le plus pur. D'abord, en tant que juge, je sais qu'il est absolument impossible de vérifier un domicile suisse en un jour [fédéralisme décentralisateur oblige...]. Il faut 5 à 10 jours au moins pour obtenir une réponse de communes, cantons.

D'ailleurs, moi-même, client de Postfinance, suis un ange? Pour la "banque jaune" en effet, je suis "tutifruti", Case postale "abc", "121x" Genève. Est-ce que j'habite donc dans cette "case postale" ou même seulement en Suisse? Le doute est de rigueur, vu que je passe quotidiennement la frontière franco-suisse à 2 reprises ...

Après réflexion, je comprends mieux le comportement potentiellement criminel de Postfinance en la matière: la direction de la POSTE suisse et totalement dominée par un suivisme anglo-américain et donc du liberticide qui le caractérise depuis dobélioubush. Car même du côté syndical on apprend que le libéralisme continental, autrefois dominant à la POSTE suisse et basé sur l'idée d'un service public performant, a fait place à ce néo-libéralisme outrageant, si dédaigneux pour les être humains. C'est en tout cas ce que j'ai entendu, à répétition, au dernier congrès de l'Union syndicale suisse, où j'ai eu le privilège de participer comme délégué de mon syndicat.

Seulement voilà: le néolibéralisme relève du cours terme. Agir et penser à plus long terme le répugne, un peu comme le diable qui évite l'eau bénite. La prise de décisions immédiates, à effet "bling-bling", en est la conséquence.

Et c'est telle décision, prise à la va-vite, qui a conduit à la suppression du compte de M. Assange. Le boss précédent de la POSTE suisse, un social-démocrate avec qui j'ai eu à travailler pendant de longues années, aurait dans une situation similaire réfléchi plus longuement. Et avant de prendre la moindre décision, il aurait "dormi dessus". Les actuels chefs néo-libéraux en revanche ont préféré prendre une décision immédiate, le jour même, genre tir au kalachnikov d'abord, pour éventuellement discuter ensuite.

Incontestablement, cela d'une part démontre que ces boss, "formatés néo-libéraux" savent prendre des décisions. Mais aussi, d'autre part, qu'ils sont des nullités finies sur le plan du métier: la paralysie consécutive du site www.postfinance.ch [allez, chers lecteurs de Libé, 3 ou 4 fois par jour, pour vous solidariser avec "Julian", non de bleu!!!) était parfaitement prévisible et même annoncée. Ces boss auraient donc dû augmenter d'avance les capacités du site et pas seulement après le début de l'attaque (les informaticiens savent que c'est nettement trop tard...). Je suppose qu'ils ont agi de la sorte non pas négligence, mais par ignorance, pour laquelle leur discours "bla-bla" trouvera sans doute des formules "langue de bois" du genre "c'est la faute à pas de chance". Toujours est-il que leur incompétence a occasionné, à la place financière suisse, des dégâts se chiffrant en millions de francs et des dégâts en image indéchiffrables au "Service public".

Les managers de la POSTE ont probablement des MBA (beaucoup en ont aujourd'hui, même moi je crois). En tant que généralistes grassement payés, ils arrivent à se démerder brillamment, en distribuant autour d'eux des phrases en langue de bois. Mais de la matière grise, "critique", relative à leur métier "Postfinance concret" et "ebanking", ils n'en ont point. D'où ma suggestion: le Conseil d'administration de la POSTE inflige une peine disciplinaire à ces boss totalement nuls: ils doivent suivre une formation complémentaire, basée sur ce qu'ils ne cessent de prôner, à savoir le "job-sharing"! Ceci en étant envoyés au front pendant deux mois au moins en tant que de "facteurs", chargés d'amener aux bénéficiaires, soit surtout des rentiers, leur argent en espèces. Et à la fin de chaque journée de travail, ils doivent suivre un cours sur l'informatique "Internet". Ceci en supprimant bien sûr tous leurs bonus pour 2010.

Pas une bonne idée réaliste cela, dépourvue de tout utopisme?