Fin d’un monde.

Bon signe. La crise commence à faire ses effets. Apres avoir rendu audible, comme un chant des partisans (n’est pas Stéphane Hessel), la parole des économistes étouffées ou atterrés, elle a réveillé celle de la jeunesse. Celle ci se fait entendre à Lisbonne, Alger, Rome, Londres, et Tunis, où un jeune « diplômé chômeur » s’est immolé par le feu.
On attend désormais, Paris, Berlin et les autres.
Un jeune immolé par le feu a inscrit autrefois les prémisses d’une chute prévisible, celle de l’Union Soviétique et des régimes de ses anciennes colonies européennes. Il était tchèque et se nommait Yann Palach. C’était un printemps de Prague.
Mohammed Bouazizi, à Tunis, par sa mort, inscrit une chute à venir, celle du régime tunisien de Ben Ali. Et d’autres suivront si la jeunesse se lève. Elle n’a pas d’autres issues que la révolte pour contraindre tous les pouvoirs du monde, par la peur, à se remettre en cause, à cesser pour un temps, (car il ne faut pas être naïf !), d’être les complices, les serviteurs, les associés, de la finance folle, des entreprises transnationales irresponsables, des dictatures amies.
Et cela est valable pour tous les régimes, tous les politiques, de la droite à la gauche, englués, embourbés, sous tous les cieux, dans leurs jeux stériles et ridicules.
Les peuples, les citoyens, qu’ils se sont bien gardés de libérer, qu’ils se sont bien gardés d’éduquer, n’est ce pas, vous, les ministres sans nombre de l’éducation nationale, les Luc Châtel, plus occupés à déconstruire qu’à construire.
Alors, vive la jeunesse tunisienne, arrêtée aujourd’hui, tenue au secret policier, maltraitée par la dictature ! Elle prend des risques que ne courrait pas notre jeunesse si elle se rebellait demain. Il est temps !