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#1 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué » 11-03-2011 10:51:49

taz
girardmusic a écrit :

En ce qui me concerne je vais quitter ce Forum, j'y reviendrais à l'occasion, j'ai l'impression qu'avec quelques autres nous avons fait avancé le débat, il y a eu + 12000 pages lues, au moins ce coup de "gueule" d'un label qui ferme aura servi à quelque chose!
C'est dommage qu'à la TV, dans les "vrais journaux"  ou encore à l'assemblée Nationale on fasse dans le sensationnel, ou dans le dogmatique, qu'on ne pose jamais le probreme simplement.
Nous ne lisons, nous n'entendons pas un quart des arguments qui ont été exposé dans nos discussion, ici il n'était pas question de diaboliser les internautes (ils sont dans le sens de l'histoire), ici pas question de pleurer non plus (il y aura toujours des artistes et il y aura toujours de la musique), ici il fallait dire STOP, arrêtons de tirer sur l'ambulance! Il faut comprendre que derriere la musique "gratuite" qu'il consomme numériquement et anonymement, il y a des hommes et des femmes bien réels, avec des vrais métiers et une vraie passion, et que si le talent est la, ils méritent comme tout le monde de vivre de leur métier. Il faut sortir des clichés, rafraichir les representant de la profession, il faut aussi que cette profession comprenne qu'il faut travailler ensemble, que l'heure est trop grave pour souffrir de la moindre dissonnance... Il faut respecter les artistes, pas seulement en être "fans", et le respect ça passe par la rémunération du bonheur qu'ils procurent...
Amis du soir, bonsoir.

J'adhère à 100% à cette conclusion.

#2 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué » 11-03-2011 10:17:43

taz
David Croquettes a écrit :
Egmorn a écrit :

La situation de monopole (ou quasi monopole) est un vrai problème. Et si le gouvernement français voulait faire quelque chose pour la musique. Développer une plateforme européenne concurrente à iTunes eu été plus intelligent. Et en plus cela aurais pu même rapporter de l'argent à l'état. Mais ça ce n'est pas venu à l'esprit des lobbys de la musique.

Chic. Un Rafale de la culture numérique !

:-))

Plutôt un Airbus et encore la comparaison n'est pas pertinente, aucun avionneur n'est menacé d'évincement par les agences de voyages.

#3 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué » 11-03-2011 10:12:32

taz
David Croquettes a écrit :
taz a écrit :

Que vous vendiez 1000 baguettes ou 1.000.000 de baguettes, le coût marginal d'une baguette reste assez stable, les économies d'échelle sont faibles. La tarification à l'unité est la plus naturelle, le coût unitaire reflétant l'amortissement du coût initial (l'investissement matériel, les frais fixes) et le coût marginal. Avec le contenu, le coût marginal de production est très faible. Presque tout est de l'investissement initial, avant de savoir si ça fera un bide ou un hit. Le coût marginal est très faible en proportion. Et je suis d'accord que ça n'est jamais gratuit même si le coût peut varier grandement.

De grâce ! Arrêtez avec vos baguettes. Avec une telle analogie complètement inadaptée on est sûr de penser tout faux. En musique on ne vend pas des bouts de plastiques gravés ou des bits encodés AAC mais des partitions. Point barre. L'œuvre ne se confond pas avec son support. Elle est de nature immatérielle ceci depuis des siècles car il n'a pas fallu attendre l'irruption du numérique dans notre quotidien pour atteindre ce degré de virtualisation que visiblement certains ont du mal à appréhender. Pour ce qui nous concerne, même s'il y a défaut de rémunération lorsque l'on télécharge illégalement une œuvre protégée, copier n'est pas voler. L'auteur n'est pas dépossédé de sa création alors que le boulanger le serait.

Si vous me relisez calmement, vous verrez que je ne dis pas autre chose. La baguette et le CD n'ont rien à voir dans leur structure de coût mais les deux sont vendus à l'unité de la même manière. Le numérique ne fait que mettre en évidence ce décalage structurel.

#4 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué » 20-02-2011 18:50:50

taz
girardmusic a écrit :

Le web c'est sympa, mais ya des centaines de millions d'artistes inconnus dessus, certains ont beaucoup de talent mais ils ont 12 fans (façon de parler!)!
Qu'est ce qui fait que le public s'interresse à talent du net plutot qu'à un autre?
A ce jour au niveau du grand public pouvez vous citer un seul artiste qui a géré à 100% sa carriere seul? Un artiste connu mondialement, ou même qu'en France? Internet qui est si merveilleux (on fait tout tout seul et pas cher...) a t il réellement fait émerger un artiste sans le soutien de professionnels ?

Ce n'est pas de la provocation, mais une question à laquelle moi je n'ai pas de réponse...

C'est vrai que ce n'est pas facile aujourd'hui de percer sur internet et d'y faire sa carrière. Le groupe Arctic Monkeys par exemple s'est fait connaitre sur la web mais a signé ensuite avec un label.

Mais l'écosystème qui le permettrait n'est pas en place. MySpace est très loin d'être un écosystème complet. iTunes aussi. Deezer aussi.

La réponse est le filtrage collaboratif (inclus dans Amazon, Deezer ou iTunes). Voir http://www.readwriteweb.com/archives/co … al_web.php.

C'est mon principal outil de sélection de news, de livres, de musique ou de films. Tous les livres, albums ou films que j'ai lus, écoutés ou vus sont notés comme "possédés" sur mon compte Amazon. Et je n'ai plus qu'à suivre les recommandations.
Pour les news, j'utilise quelque chose d'assez proche mais quand même un peu différent qui intègre le buzz dans les réseaux sociaux. Avec postrank.com, je peux faire ma revue de presse personnalisée parmi près de 600 flux RSS.
Ca marche de l'actu la plus générale aux sujets les plus spécialisés.

Le processus de promotion fonctionnait traditionnellement sur le principe du levier. La promo et les recommandations auprès des critiques déterminait le succès.
Avec internet, on est plus sur la boule de neige. Il faut accrocher quelques leaders d'opinion et accompagner la dynamique de propagation. Ca s'appelle le Social Media Optimization (SMO).

Bref, je fonctionne dans un système sans pub ni critique institutionnelle.

#5 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué » 19-02-2011 17:45:46

taz
girardmusic a écrit :

A Taz, merci pour vos réponses, il me semble que nous soyons d'accord sur le fond, ce sont les "vainqueurs" de la nouvelle économie numérique (FAI, Telco, Fabricants de produits, de services et d'applications interactives) qui écriront l'histoire.

En ce qui me concerne j'ai accepté la situation, c'est encore difficile pour grands nombres d'artistes et de professionnels alors svp arrêtons de focaliser sur Pascal Negre et les majors, ces derniers étant en grande difficulté je vous assure que quand une major detruit 50 emplois, on en perd 300 chez les fournisseurs.

Pourquoi tant d'acharnement, et de manque de respect à cette profession dont l'objet et le métier est de rendre la vie moins triste, de donner un peu de joie et de bonheur en quelques notes aux masses laborieuses? Bon week end

Merci à vous.

J'ai évité de parler de Pascal Nègre car ce n'est pas une question d'individu, ni même nationale. Il a été le porte-parole d'une stratégie mal pensée outre-atlantique et sur laquelle toute l'industrie s'est alignée sans qu'aucune voix dissonante ne se fasse entendre. Forcément ça n'aide pas la compassion mais je ne me joins pas au camp des "qu'ils crèvent !" même si je rejoins quelques uns de leurs arguments. Comme vous je regrette la disparition programmée d'une grande partie des labels, petits et grands. Il n'y a pas de quoi se réjouir de la disparition d'emplois, de savoir-faire et de créations, surtout dans le domaine culturel.

Bon week-end à vous.

#6 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué » 18-02-2011 18:37:09

taz
girardmusic a écrit :

Parce que si ORANGE veut lutter contre SPOTIFY et YOU TUBE cela va devenir leur interêt de fermer tous les services de "boulangerie gratuite" autour de son offre et de préserver un éco systeme où chacun y trouve son compte... du moins on va l'esperer trés fort, sinon il ne restera plus qu'APPLE ou SAMSUNG pour racheter Universal Music, Warner Music, Sony Music et EMI...

Je ne crois pas trop à la préservation des marges par le cloisonnement. Ca marche un temps. Steve Jobs a toujours été très fort à ce jeu mais ça ne marche que si plusieurs des ingrédients suivants sont présents :
- une part de marché minoritaire, pas assez importante pour motiver une attaque frontale de la concurrence (cas des Macs)
- un retard à l'allumage des acteurs en place (cas de l'Apple 2, de l'Ipod, d'iTunes)
- une image de marque séduisante qui ringardise la concurrence (Apple réussit l'exploit de rendre une prison plus sexy qu'un hotel)
- une ergonomie parfaite

L'industrie musicale a jusqu'à présent joué une stratégie défensive en partant à la chasse au pirate au lieu de chercher à s'adapter. Elle va peut-être en mourir, je ne saurais dire s'il est encore temps de rattraper cette erreur funeste.
Je sais juste qu'elle ne doit pas attendre que d'autres sécurisent son écosystème à sa place. Au lieu de se laisser omnubiler par les boulangeries, elle devrait construire sa plate-forme européenne ou mondiale. Et non tout le monde n'y trouvera pas son compte, des maillons de la chaîne disparaitront.
Mais à rester sur une stratégie conservatrice du tout ou rien, ce sera assurément le rien qui va l'emporter.

#7 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué » 18-02-2011 17:47:50

taz
gégé a écrit :

On va pas faire comme si on etait obligé de se faire suer avec apple ou autres aggregateurs attardés (au passage, les aggregateurs classiques old-school type cdbaby, c'est moins de 10% autant que je me souvienne -et c'est deja considéré comme abusif par beaucoup-, mais certainement pas 30...) Libre à vous de rester bloqué sur ces schémas, mais ne prétendez pas qu'on n'a pas le choix, c'est tout simplement faux

Pour des labels qui visent le mass market, ça reste gênant d'être absent d'iTunes. La vraie solution seraient qu'ils investissent conjointement dans une plateforme alternative commune. Un, pour faire baisser les prix d'iTunes. Deux, pour ne pas être sous le joug d'Apple. Ca suppose une révolution culturelle en réponse à une révolution technique.
Ca pourrait même se faire avec les FAI qui eux aussi sont coincés entre Apple et Samsung. Mais j'ai peur que l'échec AOL Time Warner ne rende une nouvelle alliance de ce type compliquée.

#8 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué » 18-02-2011 17:14:59

taz
gégé a écrit :

et des centaines de sites orientés musiques electroniques (junodownload/bleep/beatport et tant d'autres...), ceux qui ont compris depuis 8-10 ans que c'est là que ça se passerait dorenavant...

Il faut reconnaitre que le saut est plus facile quand on a des coûts de production naturellement bas. Pour harmonia mundi, je peux comprendre que ce soit plus compliqué.

#9 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué » 18-02-2011 16:21:00

taz
girardmusic a écrit :

Tout à fait d'accord sur le fond, c'est techniqumeent assez proche du cas "mp3"... sauf que la nosu sommes dans l'univers de l'electronique, et pas dans celui des contenu, Kodak vendait de la pellicule et ce ayant marché disparu (ou presque) ils se sont fait doublé par les fabricants d'apareil  photo numerique (de telephone portable) et de cartes mémoires. Nous sommes plus dans le scenario Philips/Sony qui apres avoir inventé le CD, ce sont fait doubler par Apple...

Nous sommes d'accord, les objets manufacturés, pellicule ou le CD comme support, ce n'est pas du contenu, mais le parallèle avec Kodak reste à mon sens valide sur le plan de la mutation de l'usage, du mode matériel au mode immatériel.

girardmusic a écrit :

Pour revenir à l'exemple "Boulanger", la seule chose qui differe avec la musique c'est que l'on ne peut pas numériser une baguette, apres biensur la notion d'oeuvre fait de la musique un bien autrement plus symbolique qu'un simple produit de consommation.
Je continu de lire que la musique "ne coute rien", pourtant dans la discussion certain avait noté qu'il fallait bien acheter des intruments de musique (et même pour la musique electronique, il faudra du matériel informatique, des cartes sons dignes de ce nom, des micros, des compresseurs, des logiciels, des banques de sons) et passer des années à maitriser son art (ça ce valorise ça aussi).

Il y a une autre différence essentielle : le coût marginal. Que vous vendiez 1000 baguettes ou 1.000.000 de baguettes, le coût marginal d'une baguette reste assez stable, les économies d'échelle sont faibles. La tarification à l'unité est la plus naturelle, le coût unitaire reflétant l'amortissement du coût initial (l'investissement matériel, les frais fixes) et le coût marginal. Avec le contenu, le coût marginal de production est très faible. Presque tout est de l'investissement initial, avant de savoir si ça fera un bide ou un hit. Le coût marginal est très faible en proportion. Et je suis d'accord que ça n'est jamais gratuit même si le coût peut varier grandement.

girardmusic a écrit :

Pour en revenir à tous ces calculs CD, Deezer etc etc, le probleme c'ets que le marché physique (CD, et bientot DVD...) disparait plus vite que n'importe quel modele "payant" sur internet.

Quelqu'un disait que le gratuit n'était pas forcement illégal, tout à fait d'accord mais quand il est choisi! En effet on peut offrir n'importe quoi gratuitement mais c'est d'abord un choix, ce qui ce passe avec le peer to peer et les autres techniques de telechargement c'est qu'il n'y a rien de choisi par les ayants droits. Comme dans toute relation commerciale si vous m'achetez 10 baguettes et que vous êtes un bon client je vais vous offrir un croissant!

Ici le soucis c'est que mon artisant boulanger a vu s'installer en face de chez lui une boulangerie qui fait le même pain que lui (OK pas avec la même qualité de farine) et l'offre gratuitement au client, c'est sur que ya pas photo, si vous aimez bien votre boulanger qui y passerez de temps en temps lui prendre un gateau, mais la baguette etant gratuite en face à quelques defaut pres vous ferez vite comme tout le monde, tant que ça dure, pourvu que ça dure!

Qu'on se le dise une bonne fois pour toute LE GRATUIT ça n'existe pas, il y a toujours quelqu'un qui paye, et si ce n'est pas "choisi" c'est du vol. Par contre je me repete, avec la musique nous sommes dans un autre schema ou on a sacrifié consciemment et politiquement un secteur au profit d'un autre.

Vous avez raison, l'ADSL a été consciemment promu sur cette promesse de gratuité abusive. Mais il y a eu des facteurs additionnels dans ce passage au gratuit qu'il ne faut pas oublier :
- l'absence d'offre légale du à la résistance au changement de l'industrie sur le modèle de tarification (toujours d'actualité sur la licence globale) que la révolution numérique légitime a promu l'offre illégale et permit le développement hégémonique (pour la partie légale) du système verrouillé d'Apple.
- la rancœur des consommateurs après le profit d'aubaine de l'industrie du CD (absence de différence de prix entre nouvelles et anciennes productions, droits payés deux par ceux qui ont remplacé leurs vinyles par des CD, ...). La gratuité est une anomalie grave mais comme d'autres l'ont signalé plus haut, les profits du CD sont aussi une anomalie historique.
- la conjonction des baisses de salaires (hors inflation), des dépenses nouvelles (équipements high tech à obsolescence rapide, accès internet, téléphonie mobile, ...) et du sentiment que copier ce n'est pas exactement voler. Il y a un manque à gagner si on copie ce que l'on aurait acheté mais pas si on copie ce qu'on n'aurait jamais acheté. Dans tous les cas ce n'est pas exactement comme voler un disque dans le bac d'un disquaire. Même si le "copier c'est pas voler" a une part importante de mauvaise foi, la réponse classique par l'analogie boulangère est aussi de mauvaise foi et on reste dans le discours de sourds.

girardmusic a écrit :

Revenons à Deezer, c'est un cas interressant, quand on dit que c'est de la radio ce n'est pas vrai du tout! La radio déjà c'est également un modele economique assez ancien, et pas forcement en meilleur santé que la musique, bref la radio c'est linéaire, en théorie vous ne pouvez pas enregistrer (en tout cas dans une bonne qualité et en plus il y a des jingles, des pubs...) la radio ça vous informe, ça vous distrait sans intervention de votre part (hormis emissions de "disques à la demande"). Pour la plus grande part du public la radio sert de "filtre" il y a des programmateurs (plus ou moins bons) qui selectionnent pour vous les bons morceaux dans la masse de millions de nouveautés (ok la aussi je met un bémol, si on est fans de Happy Hard Core US, c'est sur que c'est pas sur NRJ qu'on va en écouter...), mais quand on n'est pas un professionnel c'est quand même compliqué de s'y retrouver dans cette offre plétorique... DEEZER c'est different vous creez votre playlist, même si l'interface vous propose des nouveautés et que ça vous permet de découvrir des nouveaux talent, c'est pas de la radio, c'est un service à la demande délinéarisé...

Je suis d'accord avec vous sur le point essentiel de la délinéarisation, caractéristique de la révolution numérique, tous domaines confondus. C'est justement l'explosion de la frontière entre média hertziens linéaires et supports physiques achetés à l'unité qui rend obsolète la tarification à l'unité des produits numériques.
La comparaison avec la radio tient au fait que Deezer collecte de l'argent (par abonnement ou par publicité) et reverse aux ayants droits en fonction du nombre de diffusions (produit diffusions*audience pour la radio).
Les algorithmes de recommandation (filtrage collaboratif) remplacent la programmation (souvent avantageusement de mon point de vue très personnel : il y aura toujours des mordus qui dénicheront les sorties intéressantes et contribueront à leur association à des oeuvres similaires).

girardmusic a écrit :

DEEZER a failli mourir, merci Orange de les avoir sauvé (lol) justement parce que ma théorie de la "Boulangerie" est implacable, ils ont commencer avec un modele gratuit, il y a eu negociation avec les ayant droits, ils ont du s'acquiter de sommes forfaitaires (ces fameuses sommes qui reparties entre artiste prête à la franche rigolade) mais il y a avait encore plus gratuit qu'eux (P2P et rapidshare etc etc) et tres vite ils ont vu que payer leur personnel, leurs frais fixes, les serveurs et la bande passante, et quelques droits muiscaux, cela ne fonctionnait pas et DEEZER depuis long mois était à vendre, à la limite du dépot de bilan. Attention DEEZER ce ne sont pas des phylantropes, leur vrai modele à eux ce n'est pas de venir au secours de l'industrie musicale, c'était de grossir tres vite (sans trop payer la matiere 1ere) et de revendre tres vite leur entreprise pour devenir riche, le modele internet de base quoi (et on est loin des idéaux libertaires du net croyez moi!), celui de Youtube racheté par Google...
Dans le même genre à coté de DEEZER il y a DAILYMOTION, tous 2 maintenant racheté par ORANGE, c'est peut être la vraie revolution! Parce que si ORANGE veut lutter contre SPOTIFY et YOU TUBE cela va devenir leur interêt de fermer tous les services de "boulangerie gratuite" autour de son offre et de préserver un éco systeme où chacun y trouve son compte... du moins on va l'esperer trés fort, sinon il ne restera plus qu'APPLE ou SAMSUNG pour racheter Universal Music, Warner Music, Sony Music et EMI...

La gratuité généralisée et la baisse de l'ARPU (revenu moyen par utilisateur) font mal à tout le monde. Mais difficile de faire machine arrière une fois les habitudes de forfaits illimités installées : triple/quadruple play, musique et films gratuits en P2P ou en forfait pirate illimité sur megaupload. Chacun a son caillou dans la chaussure. Pour les FAI, c'est Free aujourd'hui, Apple, Google ou Samsung demain. Leur implantation uniquement nationale est leur talon d'Achille.

Il n'y a effectivement pas plus de philanthropes ici que là. Les libertaires du net ne sont pas représentatifs de l'industrie du net, comme les petits labels passionnés par le fait de contribuer à la diversité de la création musicale ne sont pas représentatifs de l'industrie musicale dans son ensemble.

Pour travailler en ce moment même sur les business models des opérateurs télécoms, je peux vous assurer que l'avenir est très incertain pour tout le monde. Seuls les imbéciles vous feront des pronostics infaillibles dans ce domaine. Mais si je devais lister des survivants potentiels, je dirais qu'ils sont effectivement à chercher parmi Apple, Samsung, Google et Amazon. C'est une course entre plateforme et équipement numérique. Le contenu a fait un faux départ. J'ai du mal à voir comment les majors pourraient revenir dans la course. Une condition nécessaire et sans doute loin d'être suffisante serait qu'elles s'allient et collaborent sur la construction d'une plateforme commune pour leurs contenus mais ce n'est pas dans leur culture et tout va désormais trop vite pour ceux qui ne sont pas prêts à s'adapter.

girardmusic a écrit :

Ah oui toujours coté calcul, pour mes amis qui continu de croire que le tout digital c'est "le jackpot", sachez que dans le monde numérique la distribution vous coute le même prix que dans le physique(soit 50%), le modèle est quasiment le même, Itune (et les autres "Stores") facturent leurs services 30% sur le prix hors taxe, et que vous soyez gros ou petit, il vous faut ce qu'on appelle un back office et un service d'integration/aggregation, il faut que les fichiers numériques musicaux, films etc etc, soient encodés et dans tous les formats existant, compatible avec toutes les plateformes (smartphone, balladeurs, tablettes etc etc), c'est ce qu'on appele du temps Homme Machine, tout est loin d'être 100% informatisé... Bref cette etape peux couter elle aussi 30%, donc sur une base 100, -30% pour le store = 70, et -30% pour l'aggregateur = 49...

Si la distribution numérique vous coûte le même prix que la distribution physique, c'est une anomalie :
- 30% pour iTunes, c'est un tarif d'acteur en situation de monopole. Mais qui a laissé s'installer ce monopole en s'arque-boutant sur le monde physique ?
- 20% pour l'aggrégateur, c'est un tarif de maître artisan. Le numérique doit être informatisé et leur sera sans délai une fois la stratégie claire. C'est un non problème.

Ces 50% seront rapidement divisés par 5 ou 10 si une concurrence crédible à Apple s'organise. Il n'y a qu'à voir les annonces récentes de Google et d'Amazon (presse et vidéo, mais la problématique et les enjeux sont les mêmes) pour se convaincre que c'est imminent.

#10 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué » 17-02-2011 00:05:10

taz
taz a écrit :

A l'industrie de proposer son modèle d'avenir au lieu de regretter un temps révolu. Ce n'est pas le seul secteur qui a mangé son pain blanc !

Juste un exemple, celui de Kodak analysé dans Disruptive technology: How Kodak missed the digital photography revolution

Des petits extraits :

Kodak seemed to be ignoring customers; it focused on film because it was comfortable and so profitable. The company had an analog, chemistry mindset and could not think digitally.
[...]
Kodak appears to be more in a state of denial. Possibly at first this reason could have kept them from investing, but Kodak began to develop a digital strategy long after it was obvious to everyone else that it needed one.

Et pourtant c'est Kodak qui a inventé la photo numérique !

Pour l'industrie musicale, la tentation du déni est d'autant plus forte que le piratage fait un parfait coupable et détourne l'attention de la révolution numérique précisément ratée par Kodak.

Elle concerne pourtant tout le monde. Les gouvernements du monde entier en font en ce moment même l'amère expérience, des USA avec Wikileaks et les Anonymous au monde arabe avec les révolutions irrépressibles dans un monde de transparence totale, en passant par la France et ses scandales politiques à répétition.

Souvenez-vous, il y a seulement quinze ans, un président de la République pouvait masquer aux français sa double vie portant connue de tout le microcosme politico-journalistique. Plus récemment, un autre a terminé tranquillement ses mandats en faisant "pschitter" tous les scandales, y compris l'affaire Boulin !

For the times they are a-changin'.

#11 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué » 16-02-2011 19:40:41

taz
David Croquettes a écrit :

La production et la promotion coûtent toujours. Produire un opéra de Haendel revient très cher. Seule la distribution sous forme de fichiers numériques est plus économique. Il faut aussi garder à l'esprit que 85% des ventes se font toujours sous forme de CD. Nous n'en sommes pas encore au tout numérique.

Sur le coût du classique, on est d'accord. Plus bas, je décris justement un système qui module le reversement en fonction du type de musique pour prendre en compte le fait que le coût de production peut varier grandement d'un genre à l'autre. Mais je ne suis pas le seul à avoir forcé le trait sur ce coup : je doute que ce soit Haëndel qui fasse le chiffre d'affaire de l'industrie du disque.

Le passage à l'immatériel devrait aussi réduire les coûts de production. Dans un processus du monde matériel, on a des stocks, des coûts logistiques, de la trésorerie immobilisée, ... Pour réduire les risques, on investie en amont : on évalue les projets, mobilise plus de gens pour fiabiliser le processus, ... Ca a un coût très important pour tous les types de projet, pas seulement dans la musique. Avec l'immatériel, on réduit fortement les coûts de diffusion et les risques associés. On n'a plus de stock ni de logistique. On n'a donc moins d'effort à déployer pour sécuriser le processus. Ca doit réduire les coûts de production.

85% des ventes, j'entends bien mais n'est-on pas en train de parler de l'évaporation des ventes ? Et ce taux n'est-il pas du au fait que l'industrie ait freiné des quatre fers pour ne pas proposer d'autre vecteurs de diffusion ? Le téléchargement légal est aujourd'hui à l'état de concept : catalogue anémique, tarification quasi équivalente au CD (même l'économie de pressage n'est pas intégralement répercutée), ...

#12 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué » 16-02-2011 18:03:10

taz

@girardmusic Je ne peux que rejoindre l'analyse d'Ergmorn. La différence entre vos raisonnements tient dans le fait que 1 mp3 = 1/15 de CD pour vous et que pour Ergmorn et moi, les différences sont multiples : coûts de production et de diffusion, immatérialité (le mp3 est plus proche de la radio que du disque), ...

girardmusic a écrit :

On me demandait de préciser ma phrase par rapport au Kolkhoze et la licence globale, en fait c'est un raccourci:
Qui dit mise en place d'une licence globale (un genre de plan "marshall" pour sauver la création) dit malheureusement une forme de contribution obligatoire prélevée sur les citoyens (franchement je ne sais pas comment et je ne veux pas ouvrir une discussion stérile sur le sujet) en échange d'un libre accés aux catalogues (ce qui est  le cas de fait aujourd'hui de façon illégale).

Pour collecter on va devoir nommer une autorité, une nouvelle administration ou pire on va confier cette tache au ministere des finances comme la redevance audiovisuelle, et la d'une contribution ce sera trés vite perçu comme une taxe, un impot, et le soucis de l'impot c'est que c'est le gouvernement qui en affecte le produit en fonction d'une loi de finance et que rien ne garantira que l'argent récoltée pour la musique ira bien aux gens du secteur... et puis comment repartir cet argent? sur quels criteres? Trés rapidement alors que nous vivons dans une économie de marché pour le reste, la musique et ses professionnels passeraient (pour le meilleur comme pour le pire) sous un régime étatique. Ce ne serait pas sain pour la liberté d'entreprise, ni la liberté de création, ni pour la liberté d'expression...

J'ai jamais dit que c'était simple. Mais c'est le défi de l'industrie musicale que de le relever collaborativement. Le mp3 étant plus proche de la radio que du disque, il faut une nouvelle SACEM avec une gouvernance adaptée à son époque. Elle peut être privée quelque soit la source des prélèvements qu'elle a a géré (impôts, taxes sur les FAI, licence globale, ...). La Délégation de Service Publique est un modèle qui très largement utilisé. Il a ses défauts mais je n'ai jamais entendu dire que la Lyonnaise ou Vinci était soviétiques.

Vous seriez libre de définir les règles de ventilation de la cagnotte ainsi gérée : rétribution proportionnellement plus importante pour les jeunes artistes que pour les stars confirmés, pour le classique que pour l'électro, ...

A l'industrie de proposer son modèle d'avenir au lieu de regretter un temps révolu. Ce n'est pas le seul secteur qui a mangé son pain blanc !

#13 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué » 16-02-2011 02:55:25

taz
girardmusic a écrit :

Mais de grâce épargnez nous la licence globale, je n’ai pas envie de travailler dans un kolkhoze !

j'ai beaucoup aimé votre contribution mais je ne comprends pas ce passage sur la licence globale. Ca définit un mode de prélèvement pas le système de reversement aux artistes.

Pour le CD, c'est simple : un CD acheté = des participants rétribués. Et encore vous racontez bien que c'est moins étanche que ça et que les CD des stars financent les paris plus risqués.

Pour la licence global, on a des payeurs qui alimentent un caisse. Les payeurs téléchargent/écoutent des morceaux, c'est mesurable. On partage le pots entre les artistes en fonction de formules à définir par l'industrie musicale (fonction du nombre de téléchargements et/ou d'écoute si le mécanisme de mesure sait compter les écoutes). Je vois rien de soviétique à ce que les artistes soient ainsi payés en fonction de leur succès.

#14 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué » 16-02-2011 02:22:28

taz
terrain hostile a écrit :

une vieille idée qui n'a jamais suscité de réaction en bien ou en mal ...
...
Je suis (étais plutôt comme ce monsieur) directeur de micro-label et ingénieur informatique depuis 25 ans ...
J'ai l'impression que les pouvoirs publics et les labels (je ne fais pas ce distinguo absurde entre "indé" et majors) ont renoncé à faire cracher au bassinet le vrai responsable de ce bordel: les FAI .
Voiçi donc un système que j'ai imaginé et qui me semble tenir la route (je suis ouvert à toute réaction).
 
Le principe est de généraliser le fonctionnement de la téléphonie au marché des biens culturels.

En fait on ne se soucie pas de la source mais seulement du consommateur.

Le consommateur souscrit à une offre (1 forfait) en fonction de ses gouts (par exemple 10 téléchargements par mois en rock spé ou un mix genre les bouquets tv: 4 téléchargements en musique urbaine, 4 en variétés, streaming 2h par jour sur une liste de webradios, ... plein d'offres à imaginer ... je fais confiance aux gens du marketing pour ça ...).

Au delà de cette consommation, les téléchargements/streaming sont facturés unitairement. Ceux qui n'auraient pas de forfait seraient naturellement intégralement facturés unitairement.

Le point crucial est d'identifier dans un flux de données ce qui relève du dispositif. A charge des maisons de disque, en collaboration avec les FAI, de trouver un système pour identifier certainement un morceau en transfert de données (téléchargement ou streaming) et selon les formats existants WAV/MP3/... et à venir (comme on dit dans les contrats) ... et également de trouver enfin une classification qui tienne la route pour définir des offres ciblées pour les consommateurs: classique, variété, word, musique urbaine, rock grand-public, rock spé, ...

Pour les FAI, une fois ce problème d'identification des flux réglé, ça n'est pas trop contraignant. Il suffit d'adapter leur SI existant gérant les communications analogiques ou numériques et d'étendre le fonctionnement aux téléchargements et écoutes en streaming (1). Les technologies existent. C'est juste un problème de volumétrie mais je ne pense pas que ça dépasse le double de ce qui existe (il n'y a pas plus de téléchargement/streaming que de communications téléphoniques).

Pour la répartition des sous, autant s'appuyer sur un truc qui existe et qui a fait ses preuves: les FAI reversent (comme ils le font déjà à TF1 et autres fournisseurs d'offre TV) à la SACEM les fonds collectés en achat de forfaits et consommations hors forfait qui les répartit selon les clés utilisées pour la diffusion concert/télé/radio. On pourrait en profiter pour améliorer ce système vétuste qui, dans le doute, fait la fortune de JJ Goldman.

Je travaille actuellement pour une SSII française sur une partie de la facturation SFR autour du progiciel américain KENAN de l'éditeur COMVERSE et connait à ce titre très bien le fonctionnement de ce système. ORANGE utilise également ce progiciel. FREE je ne sais pas.

(1) modalités techniques:

téléchargement:
- si le fichier a été acheté sur un site légal, le ticket sera de type prépayé (apparaitra sur la facture: téléchargement légal sur site ... 0 euros)
- si le fichier (de type audio/video) n'est pas identifiable, msg à l'utilisateur "attention, fichier audio/video non identifiable. il vous sera facturé au tarif par défaut de 1 euro / mn'
- trucs perso: au moment de l'encodage ou du transfert, le producteur (bébé qui pète ... ce genre de truc) déclare que c'est libre de droit. donc n'impactera pas le forfait
- détail : prendre en compte les fichiers musicaux en pièce jointe de mail ...

streaming:
- si la source acquitte ses droits de diffusion SACEM, tickets gratuit (ou paiement forfaitaire mensuel peu elevé)
- si la source est inconnue msg "attention, la source de streaming n'acquitte pas ses droits de diffusion SACEM. L'écoute vous sera facturé au tarif par défaut de 1 euro / mn.

Terrain Hostile
http://odette33.blogspot.com/

Le modèle des opérateurs mobiles avec les forfaits, les options et les coûts hors forfait a été imaginé pour faire enfler les factures, les rendre illisible et financer ainsi facilement les coûts d'infrastructure des opérateurs. Il n'y avait pas d'alternative gratuite même illégale.

Pour la musique, la licence globale est à mon avis la meilleure solution. Il faut juste un système de tracking précis de l'usage pour que les artistes puissent être rétribués équitablement. Ce tracking n'a même pas forcément besoin d'être couplé à un système d'autorisation. Surtout si la licence globale est une redevance payée par tous.

#15 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué » 16-02-2011 01:57:58

taz
phil a écrit :

Et pourtant... eux aussi se plaignent. Si Deezer s'est laissé racheter par Orange, c'est peut-être parce qu'il n'arrivait pas à s'en sortir seul. En tout cas d'autres on du cesser leur activité. La faute aux majors il parait, aux tickets d'entrée très élevés pour avoir accès aux catalogues. Vous paraissez être la victime co-latérale de ce système perdant-perdant, cette gueguerre que se livrent marchands de tuyaux et marchands de contenus.

Ce système perdant-perdant est effectivement le cœur du problème. Tout le monde perd mais personne ne veut bouger, paralysé par le risque potentiel de perdre encore plus.

#16 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué » 16-02-2011 01:22:46

taz

Débat très intéressant. Rien de nouveau mais quasiment tous les éléments du problème ont été exposés et toutes les contributions sont constructives et réfléchies, ce qui est rare sur ce sujet.

Pour développer un point déjà évoqué plus haut, la chaine de valeur de la musique a été bouleversée. Autrefois, ce qui était cher (70% du prix) c'était la production et la distribution, la rémunération des artistes étant inférieure à 30% (voir chiffres fournis par ChessPlayer + haut). Avec le mp3, ces deux maillons n'ont plus de raison d'être. Pour se protéger, les acteurs de ces maillons ont naturellement fait de la résistance au changement. Au lieu de s'adapter à la nouvelle donne, ils ont préféré préserver leurs marges et asphyxier/virer les artistes et les petits labels. Les internautes eux se sont adaptés et ont utilisé les moyens modernes à disposition, l'offre illégale, finalement plus proche à 0% de la structure de coût légitime (30%) que le CD à 100%. Il restera toujours une offre illégale mais la plupart des gens sont prêts à payer un prix juste surtout si on les a pas incités à truander avant.

Autre changement, le passage du physique au virtuel. L'impact n'est pas seulement sémantique au niveau du vol vs la contrefaçon. Il change l'équilibre même de l'offre et de la demande. Autrefois, les maisons de disques pressaient les disques dans une quantité donnée et pouvaient ne pas en produire d'autres une fois le stock écoulé. Les consommateurs achetaient des biens matériels qui avaient un coût unitaire incompressible au delà même de la contribution à la rémunération globale des artistes. Aujourd'hui, dans le monde numérique, diffuser un mp3 en quantité illimité ne coute rien et un consommateur qui écouterait un nombre astronomique de morceaux ne léserait personne si les artistes recevaient une rétribution équitable. Un zappeur ne paye pas plus de redevance TV que quelqu'un qui regarde en boucle son programme favori.
Pourquoi aujourd'hui se priver d'écouter à volonté et sans contraintes, tout ce qui existe dans le monde si on trouve une solution pour rémunérer les artistes vivants ?

Donc oui, on ira inévitablement vers une licence globale avec un reversement équitable (donc basé sur un tracking réel) vers les artistes. Eventuellement des morceaux autour de 30cts l'unité en dépassement de forfait si l’illimité ne devient pas la norme.
Et oui les majors disparaitront et seront supplantées ou rachetées par des acteurs plus clairvoyants comme Apple ou Amazon (voir son annonce d’offre type Netflix).
Et non les artistes ne seront pas forcément perdants.  S’ils réussissent à ne pas se faire cadenasser par un acteur monopolistique (genre Apple avec iTunes), ils pourraient bien occuper enfin une place significative dans la chaine de valeur.
Débarrassés des majors et de leurs stratégies de coups marketings, supportés par une plateforme de recommandation puissante (algorithme type postrank, filtrage collaboratif à la Amazon, …), ils pourraient se faire connaître y compris dans des styles de niche et peut-être en vivre. De plus en plus de bloggeurs y arrivent bien.

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