On peut ajouter une dimension : cette culture de la divulgation d'informations privées et la réduction du champ privé sont un danger à moyen terme pour les entreprises.
En effet, à l'heure où l'on parle d'enjeux concurrentiels pour les entreprises, en termes d'intelligence économique, de sécurité informatique et de gestion des connaissances, cette culture du pseudo-partage nuit à la bonne collaboration entre une organisation et ses membres collaborateurs.

Intelligence économique - en croisant les informations de sites de socialisation avec les données publiées par l'entreprise, un risque existe : identifier les collaborateurs et pister les informations que ces derniers laissent sous leurs différents profils internet; danger !

Sécurité informatique : alors qu'une saine paranoïa est de mise pour minimiser les risques d'attaques sur internet, la culture des sites sociaux rend l'utilisateur imprudent et donc potentiellement dangereux pour les activités informatiques de son entreprise. Il perd les réflexes de protection de la vie privée, ce qui peut être une conduite à risque pour la vie professionnelle.

Gestion des Connaissances : cette pseudo-culture du partage dans les sites de socialisation, qui relève davantage, comme l'a bien souligné Vincent Dufief dans son article, d'une exhibition que d'un échange raisonné, nuit à la collaboration entre membres d'une organisation. Ce n'est pas en déballant des informations sur un site intra- ou internet qu'on favorise l'échange de connaissances. Il faut d'abord respecter l'objectif supérieur, à savoir l'avantage pour l'organisation et non les avantages pour soi, pour faire un bon échange de connaissances et partager des informations qualifiées et utiles (réutilisables).

Mais n'est-ce pas intéressant de voir l'extraordinaire besoin de communication que tous ces utilisateurs de sites sociaux manifestent ? Cela est à prendre en compte par les responsables Sécurité et STIC des entreprises. Il ne faut surtout pas sous-estimer ce comportement des individus. Mépriser ces pratiques reviendrait à ignorer les risques futurs pour l'Entreprise.