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#76 15-02-2011 20:44:22

bachana
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Re : Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué

Quand j'achetai un Vinyl, ce vinyl etait enregistré en studio, par des musicien soucieux de la qualité de l'enregistrement et du produit.
1988 les CD se vendent mieux que les vinyl.

depuis? 2011? acheter une techno de 23 ans? avec une bande passante ridicule qui fourni du 22khz theorique et 12khz en reel?

maintenant on veut nous faire gober du MP3 pourri produit dans une chambre avec un PC portable.

les maisons de disques se sont goinfrées à 52% de marge dans les années 90. ont sucer jusqu'a la moelle le concept sans innover.

qui propose des enregistrement 24bits/96Khz? = aucune maison de disque.

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#77 15-02-2011 20:47:42

LittleGeorges
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Re : Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué

Le jour où j'ai découvert Deezer, j'ai pu enfin avoir accès à autre chose que les propositions standardisées -et relativement médiocres-, des chaînes de radio et de télévisions.
Je n'ai jamais acheté autant de CD que depuis ce jour béni.
Ce n'est pas internet qui tue la production musicale, mais peut être la qualité des produits.

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#78 15-02-2011 21:59:12

Zygo
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Re : Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué

Je suis un professionnel de l'Internet et tous les jours je peste contre l'industrie du disque, tous les jours. Elle a laissé faire d'abord Napster puis les autres, imprimant dans la tête des gens l'habitude que la musique est gratuite. Puis plus seulement la musique mais toutes les formes d'art disponible en ligne et carrément tout l'Internet. Pendant plusieurs années les professionnels de la musique n'ont rien fait. Aujourd'hui il est trop tard. Et malheureusement le prix des mp3 est dissuasif. Presque 1 euro pour un support dématérialisé, d'assez mauvaise qualité, c'est trop cher, beaucoup trop cher. Aucune chance que les gens achètent en masse. Je vous le dis, aucune chance. C'est trop cher. Ensuite il ne faut pas en vouloir à Deezer ou à GrooveShark. Ce n'est pour l'instant pas un modèle économique qui est rentable. S'ils gagnaient plein d'argent, là oui vous pourriez râler, mais ce n'est pas le cas. A mon avis personne ne vous a tué. Vous vous êtes suicidé !

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#79 15-02-2011 22:15:06

David Croquettes
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Re : Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué

Zygo a écrit :

Je suis un professionnel de l'Internet et tous les jours je peste contre l'industrie du disque, tous les jours. Elle a laissé faire d'abord Napster puis les autres, imprimant dans la tête des gens l'habitude que la musique est gratuite. Puis plus seulement la musique mais toutes les formes d'art disponible en ligne et carrément tout l'Internet. Pendant plusieurs années les professionnels de la musique n'ont rien fait. Aujourd'hui il est trop tard. Et malheureusement le prix des mp3 est dissuasif. Presque 1 euro pour un support dématérialisé, d'assez mauvaise qualité, c'est trop cher, beaucoup trop cher. Aucune chance que les gens achètent en masse. Je vous le dis, aucune chance. C'est trop cher. Ensuite il ne faut pas en vouloir à Deezer ou à GrooveShark. Ce n'est pour l'instant pas un modèle économique qui est rentable. S'ils gagnaient plein d'argent, là oui vous pourriez râler, mais ce n'est pas le cas. A mon avis personne ne vous a tué. Vous vous êtes suicidé !

Je trouve déplacé de faire porter le chapeau à cet indépendant.


Notez bien que je n’ai pas de téléphone portable et que je me fous aussi bien de l’iPhone que du Galaxy ou même de tout Android de merde.

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#80 15-02-2011 22:31:17

Zygo
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Re : Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué

David, ce n'est bien sur pas Romain qui est responsable, quoique, les outils sont là. En 2001, Sony Music m'avait demandé un rapport. Je leurs avait dit grosso modo qu'il était déjà trop tard et qu'il fallait faire quelque chose de radical. je proposais de mettre en place le plus vite possible un système de vente en ligne de musique, le plus vite possible. En proposant des prix atractifs et de la qualité : 0,19cts pour le format compressé, 0,79cts pour le format non compressé pour le passage à l'euro. En tenant compte que le haut débit allait se démocratiser et que cette fois ils seraient pionnier ! Qu'est ce qu'on m'a répondu ? C'est très bien, vous avez raison, seulement cela demande un gros investissement et nous n'avons jamais de budget pour ce type d'investissement, ce n'est pas notre façon de faire, nous attendons que les magasins de disque le fassent, c'est leur travail. Et bien voila. Aujourd'hui les idées marketing pour se démarquer sont toujours là et Romain en a sa disposition. Dans la vie soit on fait, soit on ne fait pas. Et quand on ne fait pas, il ne sert à rien d'accuser les autres ! Merci.

Dernière modification par Zygo (15-02-2011 22:36:36)

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#81 16-02-2011 01:22:46

taz
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Re : Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué

Débat très intéressant. Rien de nouveau mais quasiment tous les éléments du problème ont été exposés et toutes les contributions sont constructives et réfléchies, ce qui est rare sur ce sujet.

Pour développer un point déjà évoqué plus haut, la chaine de valeur de la musique a été bouleversée. Autrefois, ce qui était cher (70% du prix) c'était la production et la distribution, la rémunération des artistes étant inférieure à 30% (voir chiffres fournis par ChessPlayer + haut). Avec le mp3, ces deux maillons n'ont plus de raison d'être. Pour se protéger, les acteurs de ces maillons ont naturellement fait de la résistance au changement. Au lieu de s'adapter à la nouvelle donne, ils ont préféré préserver leurs marges et asphyxier/virer les artistes et les petits labels. Les internautes eux se sont adaptés et ont utilisé les moyens modernes à disposition, l'offre illégale, finalement plus proche à 0% de la structure de coût légitime (30%) que le CD à 100%. Il restera toujours une offre illégale mais la plupart des gens sont prêts à payer un prix juste surtout si on les a pas incités à truander avant.

Autre changement, le passage du physique au virtuel. L'impact n'est pas seulement sémantique au niveau du vol vs la contrefaçon. Il change l'équilibre même de l'offre et de la demande. Autrefois, les maisons de disques pressaient les disques dans une quantité donnée et pouvaient ne pas en produire d'autres une fois le stock écoulé. Les consommateurs achetaient des biens matériels qui avaient un coût unitaire incompressible au delà même de la contribution à la rémunération globale des artistes. Aujourd'hui, dans le monde numérique, diffuser un mp3 en quantité illimité ne coute rien et un consommateur qui écouterait un nombre astronomique de morceaux ne léserait personne si les artistes recevaient une rétribution équitable. Un zappeur ne paye pas plus de redevance TV que quelqu'un qui regarde en boucle son programme favori.
Pourquoi aujourd'hui se priver d'écouter à volonté et sans contraintes, tout ce qui existe dans le monde si on trouve une solution pour rémunérer les artistes vivants ?

Donc oui, on ira inévitablement vers une licence globale avec un reversement équitable (donc basé sur un tracking réel) vers les artistes. Eventuellement des morceaux autour de 30cts l'unité en dépassement de forfait si l’illimité ne devient pas la norme.
Et oui les majors disparaitront et seront supplantées ou rachetées par des acteurs plus clairvoyants comme Apple ou Amazon (voir son annonce d’offre type Netflix).
Et non les artistes ne seront pas forcément perdants.  S’ils réussissent à ne pas se faire cadenasser par un acteur monopolistique (genre Apple avec iTunes), ils pourraient bien occuper enfin une place significative dans la chaine de valeur.
Débarrassés des majors et de leurs stratégies de coups marketings, supportés par une plateforme de recommandation puissante (algorithme type postrank, filtrage collaboratif à la Amazon, …), ils pourraient se faire connaître y compris dans des styles de niche et peut-être en vivre. De plus en plus de bloggeurs y arrivent bien.

Dernière modification par taz (16-02-2011 01:44:59)

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#82 16-02-2011 01:57:58

taz
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Re : Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué

phil a écrit :

Et pourtant... eux aussi se plaignent. Si Deezer s'est laissé racheter par Orange, c'est peut-être parce qu'il n'arrivait pas à s'en sortir seul. En tout cas d'autres on du cesser leur activité. La faute aux majors il parait, aux tickets d'entrée très élevés pour avoir accès aux catalogues. Vous paraissez être la victime co-latérale de ce système perdant-perdant, cette gueguerre que se livrent marchands de tuyaux et marchands de contenus.

Ce système perdant-perdant est effectivement le cœur du problème. Tout le monde perd mais personne ne veut bouger, paralysé par le risque potentiel de perdre encore plus.

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#83 16-02-2011 02:22:28

taz
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Re : Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué

terrain hostile a écrit :

une vieille idée qui n'a jamais suscité de réaction en bien ou en mal ...
...
Je suis (étais plutôt comme ce monsieur) directeur de micro-label et ingénieur informatique depuis 25 ans ...
J'ai l'impression que les pouvoirs publics et les labels (je ne fais pas ce distinguo absurde entre "indé" et majors) ont renoncé à faire cracher au bassinet le vrai responsable de ce bordel: les FAI .
Voiçi donc un système que j'ai imaginé et qui me semble tenir la route (je suis ouvert à toute réaction).
 
Le principe est de généraliser le fonctionnement de la téléphonie au marché des biens culturels.

En fait on ne se soucie pas de la source mais seulement du consommateur.

Le consommateur souscrit à une offre (1 forfait) en fonction de ses gouts (par exemple 10 téléchargements par mois en rock spé ou un mix genre les bouquets tv: 4 téléchargements en musique urbaine, 4 en variétés, streaming 2h par jour sur une liste de webradios, ... plein d'offres à imaginer ... je fais confiance aux gens du marketing pour ça ...).

Au delà de cette consommation, les téléchargements/streaming sont facturés unitairement. Ceux qui n'auraient pas de forfait seraient naturellement intégralement facturés unitairement.

Le point crucial est d'identifier dans un flux de données ce qui relève du dispositif. A charge des maisons de disque, en collaboration avec les FAI, de trouver un système pour identifier certainement un morceau en transfert de données (téléchargement ou streaming) et selon les formats existants WAV/MP3/... et à venir (comme on dit dans les contrats) ... et également de trouver enfin une classification qui tienne la route pour définir des offres ciblées pour les consommateurs: classique, variété, word, musique urbaine, rock grand-public, rock spé, ...

Pour les FAI, une fois ce problème d'identification des flux réglé, ça n'est pas trop contraignant. Il suffit d'adapter leur SI existant gérant les communications analogiques ou numériques et d'étendre le fonctionnement aux téléchargements et écoutes en streaming (1). Les technologies existent. C'est juste un problème de volumétrie mais je ne pense pas que ça dépasse le double de ce qui existe (il n'y a pas plus de téléchargement/streaming que de communications téléphoniques).

Pour la répartition des sous, autant s'appuyer sur un truc qui existe et qui a fait ses preuves: les FAI reversent (comme ils le font déjà à TF1 et autres fournisseurs d'offre TV) à la SACEM les fonds collectés en achat de forfaits et consommations hors forfait qui les répartit selon les clés utilisées pour la diffusion concert/télé/radio. On pourrait en profiter pour améliorer ce système vétuste qui, dans le doute, fait la fortune de JJ Goldman.

Je travaille actuellement pour une SSII française sur une partie de la facturation SFR autour du progiciel américain KENAN de l'éditeur COMVERSE et connait à ce titre très bien le fonctionnement de ce système. ORANGE utilise également ce progiciel. FREE je ne sais pas.

(1) modalités techniques:

téléchargement:
- si le fichier a été acheté sur un site légal, le ticket sera de type prépayé (apparaitra sur la facture: téléchargement légal sur site ... 0 euros)
- si le fichier (de type audio/video) n'est pas identifiable, msg à l'utilisateur "attention, fichier audio/video non identifiable. il vous sera facturé au tarif par défaut de 1 euro / mn'
- trucs perso: au moment de l'encodage ou du transfert, le producteur (bébé qui pète ... ce genre de truc) déclare que c'est libre de droit. donc n'impactera pas le forfait
- détail : prendre en compte les fichiers musicaux en pièce jointe de mail ...

streaming:
- si la source acquitte ses droits de diffusion SACEM, tickets gratuit (ou paiement forfaitaire mensuel peu elevé)
- si la source est inconnue msg "attention, la source de streaming n'acquitte pas ses droits de diffusion SACEM. L'écoute vous sera facturé au tarif par défaut de 1 euro / mn.

Terrain Hostile
http://odette33.blogspot.com/

Le modèle des opérateurs mobiles avec les forfaits, les options et les coûts hors forfait a été imaginé pour faire enfler les factures, les rendre illisible et financer ainsi facilement les coûts d'infrastructure des opérateurs. Il n'y avait pas d'alternative gratuite même illégale.

Pour la musique, la licence globale est à mon avis la meilleure solution. Il faut juste un système de tracking précis de l'usage pour que les artistes puissent être rétribués équitablement. Ce tracking n'a même pas forcément besoin d'être couplé à un système d'autorisation. Surtout si la licence globale est une redevance payée par tous.

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#84 16-02-2011 02:55:25

taz
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Re : Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué

girardmusic a écrit :

Mais de grâce épargnez nous la licence globale, je n’ai pas envie de travailler dans un kolkhoze !

j'ai beaucoup aimé votre contribution mais je ne comprends pas ce passage sur la licence globale. Ca définit un mode de prélèvement pas le système de reversement aux artistes.

Pour le CD, c'est simple : un CD acheté = des participants rétribués. Et encore vous racontez bien que c'est moins étanche que ça et que les CD des stars financent les paris plus risqués.

Pour la licence global, on a des payeurs qui alimentent un caisse. Les payeurs téléchargent/écoutent des morceaux, c'est mesurable. On partage le pots entre les artistes en fonction de formules à définir par l'industrie musicale (fonction du nombre de téléchargements et/ou d'écoute si le mécanisme de mesure sait compter les écoutes). Je vois rien de soviétique à ce que les artistes soient ainsi payés en fonction de leur succès.

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#85 16-02-2011 16:07:52

girardmusic
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Re : Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué

C'est marrant les forums finalement, ça bouffe du temps mais si ça peu faire avancer le débat...

En tout cas ce post semble avoir pas mal d'écho, ya plus de 8000 lectures, peut être qu'un média du monde "réel" va finir par s'y interresser!

Depuis des années on entend toujours les mêmes sur le sujet, les libertaires de la Quadrture du Net, l'UFC Que choisir (qui oublie que si on piratait leur canard ils iraient tous rejoindre Pole Emploi!), le syndicat des producteurs et Pascal Negre qui malheureusement a stigmatisé sur lui toute la haine que certain ont des majors (alors que c'est surement l'un des plus grand professionnel de la musique en France), il est temps que ça change.

Je crois que pour ceux qui suive cette histoire depuis le debut et s'interesse au sujet, il faut vraiment mettre de coté le contexte économique: OUI nous vivons dans un systeme capitaliste, OUI c'est pas bien ya des riches ya des pauvres, OUI avec cette crise depuis 2008 la situation se degrade, OUI c'est normal de faire passer l'essentiel (nourriture,transport,habillement...) avant les loisirs...

Mais NON, dans nos démocraties (et quelque soit le type de régime, plus ou moins social) ce n'est pas normal de voler, même si on est pauvre! 

Je ne vais pas revenir sur ce que j'affirmais, on a laisser s'intaller un usage, et on a laissé croire au public que finalement se "procurer" de la musique gratuitement sur Internet ce n'était pas vraiment voler (puisque de toute façon on avait d'autres chats à fouetter et qu'il fallait donner la priorité à la nouvelle économie du Net). Il faut clairement affirmer haut et fort aujourd'hui que ce "pillage" des oeuvres sur Internet est clairement du vol.

Au même titre que si vous rentrez dans une boulangerie et resortiez avec une baguette sans payer, la aussi on pourrait dire que la boulangere a trop d'écu et que ça lui coute guére, la aussi on pourrait dire que les gros céréaliers de la Beauce (et les semenciers de Monsanto) vont pas pleurer pour une baguette, la aussi on pourrait dire que c'est la crise et que c'est pas normal que les riches eux puissent acheter du pain et même de la brioche!
Qu'est qui fait le boulanger au 1er vol de baguette? Il appelle les flics et personne n'y trouveras rien à redire, au 2e vol de baguette le boulanger il va mettre une caméra de video surveillance et il fera revenir les condés, au 3eme vol de baguette notre boulanger il s'armera et au 4e vol de baguette ce sera le drame...

Bref tout ça pour dire qu'il faut arrêter de nous bassiner avec ce discours et qu'il faut passer aux solutions.

Il faut que quelqu'un paye les dégats et surement pas le public.

Ce quelqu'un ne peut qu'être celui qui tire le plus de bénéfice de la situation, à savoir l'actionnaires des FAI et les Telecoms.

Et pour ceux qui en sont toujours à faire des calculs, la musique c'est trop cher etc etc, même en temps de crise on boit toujours de la biere ou du café? 3 euros le demi et 2 euros le café vous trouver pas ça cher? Pourquoi une chanson à 1 euros ou un album à 10 euros finalement c'est cher, sur quoi se base t on?

J'ai vu passer un joli tableau avec la repartition du prix d'un CD, voila quelque chose qui se rapproche plus de la réalité:

15€ prix public TTC:
TVA (l'état, 19.6%) = 2,50 €

La base de calcul HT est donc de 12,50 €
Cout de la distribution: 50%
Marge magasins, Remises diverses, retours et invendus, Logistique/Transport, Stockage, Force de vente et commerciaux: 6.25€

Auteurs Compositeurs (qui ne sont pas forcement les interprêtes!), Sacem/Sdrm 9% du pris de gros hors taxe: 1.12€

Fabrication du CD (entre 500 et 1000 ex si on est un petit label) : 1€

Total Brut restant au producteur/maison de disque: 4.13€

Royauté artiste: 10% sur 12.50€ (artiste en exclusivité dont le producteur a financé les enregistrements): 1.25€

Reste au producteur: 2.88€

On s'accorde pour dire que d eproduire un album (un CD) c'est bcp de travail et que si on se base sur ce que MyMajorCompany demande aux internautes pour financer le lancement d'un nouveau talent, soit 100000 euros, et qu'avec 2,88€ par CD vendu il faudra vendre 34000 albums pour atteindre le point mort (ce que seulement 2 artistes sur 35 on atteint à ce jour chez My Major, soit 5% de réussite, cela démontre combien le succes est aléatoire et qu'il demande des ressources).
Même si l'on n'a pas les moyen de mymajor (merci les internautes), en restant trés raisonnable mais sans vraiment avoir acces à des moyens de promotion important, un album va couter 20000 euros, il faudra en vendre 7000 copies pour amortir autant dire mission impossible sur un 1er, même un 3eme album d'un artiste pas formaté NRJ...

Le probleme c'est qu'indé ou major, gros ou petit, les usages de la musique libre sur Internet touchent tout le monde, les gros sont vraiment malades, mais les petits crêvent, c'est en effet utopique de croire que le public paiera plus facilement pour l'album d'un indé que celui d'une major, on parle de 18 millions de personnes qui reconnaissent télécharger illégalement en France (ça ne prend pas en compte ceux qui n'osent pas l'avouer), il n'y a pas 18 millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté en France, on ne télécharge pas parce que l'on n'a pas d'argent, on télécharge parce qu'on ne se pose plus la question!
Biensur qu'il y a toujorus des gens qui achetent, et heureusement (en échange ils ont des produits de meilleur qualité), mais statistiquement c'est devenu trop marginal pour faire tourner ce modele économique...

On me demandait de préciser ma phrase par rapport au Kolkhoze et la licence globale, en fait c'est un raccourci:
Qui dit mise en place d'une licence globale (un genre de plan "marshall" pour sauver la création) dit malheureusement une forme de contribution obligatoire prélevée sur les citoyens (franchement je ne sais pas comment et je ne veux pas ouvrir une discussion stérile sur le sujet) en échange d'un libre accés aux catalogues (ce qui est  le cas de fait aujourd'hui de façon illégale).

Pour collecter on va devoir nommer une autorité, une nouvelle administration ou pire on va confier cette tache au ministere des finances comme la redevance audiovisuelle, et la d'une contribution ce sera trés vite perçu comme une taxe, un impot, et le soucis de l'impot c'est que c'est le gouvernement qui en affecte le produit en fonction d'une loi de finance et que rien ne garantira que l'argent récoltée pour la musique ira bien aux gens du secteur... et puis comment repartir cet argent? sur quels criteres? Trés rapidement alors que nous vivons dans une économie de marché pour le reste, la musique et ses professionnels passeraient (pour le meilleur comme pour le pire) sous un régime étatique. Ce ne serait pas sain pour la liberté d'entreprise, ni la liberté de création, ni pour la liberté d'expression...

J'ai eu l'occasion il y a bien longtemps, du temps de l'Union Soviétique, de travailler avec l'unique maison de disque Russe à l'époque, MELODIA, c'était super simple, il y avait les artistes d'état, ils planifaient de faire un album, avant de l'enregistrer ils demandaient aux 15 filiales (une par république) de placer une commande (c'était encore du vinyl à l'époque), le total étant incroyable, à la mesure du pays, entre 500000 et 1 million d'exemplaire, puis on enregistrait l'album, on fabriquait et on livrait, et ça ce vendait (il n'y avait pas trop de choix...), bon OK c'est extreme comme réponse, et sans vouloir manquer de respect à nos amis communistes je pense que vous avez compris mon raccourci...

Voila pour aujourd'hui à la prochaine!

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#86 16-02-2011 16:50:20

Egmorn
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Re : Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué

En fait je vois le problème dans la discussion.
En majorité sur ce forum, ceux qui se sont exprimé, se sont exprimé contre la contrefaçon (musique gratuite illégale). Y'as pas 100% accord sur ce point et y'en a qui sont pour le téléchargement illégal mais à vue de nez, la majorité condamne la contrefaçon (le piratage en langage courant).

Mais l'article parle ici de Deezer. Deezer c'est de la musique gratuite mais dans un modèle légal. Au même titre que la musique sur NRJ ou Radio France est gratuite.
Deezer se rémunère sur la pub et sur ses offres premium. En échange Deezer paye sa dime auprès des organismes (SACEM essentiellement). Donc normalement Deezer ne pose pas de problème.

Après si dans le cas présent Deezer a diffuser la musique sans autorisation (Artiste ne dépendant pas de la SACEM et n'ayant pas donner son accord). Alors oui il y'a un problème. Mais dans ce cas il y'a des recours légaux car Deezer est évidement en tort.

Le gratuit n'est pas nécessairement illégal. Le gratuit n'est pas nécessairement du vol.
Pour reprendre votre analogie avec le boulanger. Si je part avec ma baguette gratuite car le boulanger les distribue gratuitement car leur emballage est recouvert de pub et que le pain est truffé de fève publicitaire, je ne vole pas en partant avec le pain. Je vous l'accorde ce n'est pas le modèle des boulanger. Mais ça marche avec les voitures (voiture moins cher à condition d'avoir des pubs sur les portes).

Pour le reste je ne peut qu'être d'accord avec vous.

Il faut que quelqu'un paye les dégats et surement pas le public.

Ce quelqu'un ne peut qu'être celui qui tire le plus de bénéfice de la situation, à savoir l'actionnaires des FAI et les Telecoms.

Sur ce point là faut pas se faire d'illusion. C'est toujours le client final qui paye.
Prendre une taxe sur les FAI c'est exactement la même chose que la licence globale. Les FAI paye, comme ce sont des entreprise à but lucratif, ce cout va être refléter sur les prix de vente. Ce sont donc les abonnées qui paye au fin du fin (pire, histoire d'arrondir les prix, les FAI vont s'alligner à la hausse et vont en profiter pour s'en mettre plus dans les poches en disant que c'est la faute à ses parasites d'artiste si les prix des abonnement augmente).

Et pour ceux qui en sont toujours à faire des calculs, la musique c'est trop cher etc etc, même en temps de crise on boit toujours de la biere ou du café? 3 euros le demi et 2 euros le café vous trouver pas ça cher? Pourquoi une chanson à 1 euros ou un album à 10 euros finalement c'est cher, sur quoi se base t on?

J'ai vu passer un joli tableau avec la repartition du prix d'un CD, voila quelque chose qui se rapproche plus de la réalité:

15€ prix public TTC:
TVA (l'état, 19.6%) = 2,50 €

La base de calcul HT est donc de 12,50 €
Cout de la distribution: 50%
Marge magasins, Remises diverses, retours et invendus, Logistique/Transport, Stockage, Force de vente et commerciaux: 6.25€

Auteurs Compositeurs (qui ne sont pas forcement les interprêtes!), Sacem/Sdrm 9% du pris de gros hors taxe: 1.12€

Fabrication du CD (entre 500 et 1000 ex si on est un petit label) : 1€

Total Brut restant au producteur/maison de disque: 4.13€

Royauté artiste: 10% sur 12.50€ (artiste en exclusivité dont le producteur a financé les enregistrements): 1.25€

Reste au producteur: 2.88€

Très intéressant. En rapportant cela au cas Deezer. Je considère que 1 CD c'est 15 pistes et qu'un CD est écouté en moyenne 5 fois par personne.

Sur le prix de vente du CD on peut supprimer tout de suite le coûts de production du CD (1€) et le réduire à 0,05€ (un fichier numérique ça coute pas grand chose à produire vu qu'il faut déjà le faire dans les étapes d'enregistrement).
La distribution passe de 50% à 30% avec un modèle iTunes like (qui fait déjà hurler tout le monde comme trop cher).
Si on reste veux avoir la même rentabilité producteur on a:
Revenu producteur = prix total * (1 - 0.3 - 0.1 - 0.09) - 0.05
Pour un revenu producteur de 2.88 et un prix total comprenant 5 lecture sur 15 piste (soit 75 lectures)
Ca nous fait:
Facturation à l'écoute: 0.0766€ (en gros 8 centimes l'écoute)
Facturation au download de la piste (*5) = 0.383€ (en gros 40 centimes le download)
Facturation au download de l'album (*15) = 5.74€ (en gros moins de 6€ l'album)

Donc vous voyez bien que les tarifs demandé sur internet aujourd'hui sont abusif et que le modèle de l'écoute gratuite rentabiliser par la publicité est tout à fait applicable.
Attention, ce calcul est fait uniquement avec un revenu producteur fixe. Il implique une baisse du revenu artiste et auteur. Donc en réalité il faut envisager un augmentation de la part artiste et auteur. Si on maintient ses parts fixe en valeur on obtient:
part producteur + part artiste + part auteur = prix total*(1-0.3) - 0.05
Soit prix album = (2.88+1.12+1.25+0.05)/(0.7)=7.57142857
Soit:
10 centimes l'écoute
50 centimes le download
7,57€ l'album

Même constatation que précédemment, les tarif actuel sont du vol quelqu'un s'en fout plein les poches au milieu. Même en augmentant le prix de production du mp3 à 1€ on arrive difficilement à 9€ (en l'occurence 8,93€) La simple baisse du prix de la distribution devrait justifier la baisse du prix des format numérique de manière violente. Et rien ne justifie de faire du mp3 pourri. On pourrais tout a fait avoir des lossless de bonne qualité.

Et dans ce calcul on ne prend pas en compte le fait que le format numérique permet une visibilité mondiale qui n'est pas possible (ou très coûteux) dans le cas d'un format physique. Et donc que par conséquence, le plus grand nombre de vente permet normalement de faire des économies d'échelle et donc de diminuer un peu les prix de vente tout en gardant une rentabilité équivalente voire supérieur.
(Désolé mais sur le coup vous avez un peu donner le bâton pour vous faire battre).

Et encore j'ai mis 5 écoute pour l'écoute. Mais potentiellement c'est beaucoup plus. Quand j'achète un CD j'espère l'écouter plus de 5 fois.

Dernière modification par Egmorn (16-02-2011 18:16:58)

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#87 16-02-2011 18:03:10

taz
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Re : Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué

@girardmusic Je ne peux que rejoindre l'analyse d'Ergmorn. La différence entre vos raisonnements tient dans le fait que 1 mp3 = 1/15 de CD pour vous et que pour Ergmorn et moi, les différences sont multiples : coûts de production et de diffusion, immatérialité (le mp3 est plus proche de la radio que du disque), ...

girardmusic a écrit :

On me demandait de préciser ma phrase par rapport au Kolkhoze et la licence globale, en fait c'est un raccourci:
Qui dit mise en place d'une licence globale (un genre de plan "marshall" pour sauver la création) dit malheureusement une forme de contribution obligatoire prélevée sur les citoyens (franchement je ne sais pas comment et je ne veux pas ouvrir une discussion stérile sur le sujet) en échange d'un libre accés aux catalogues (ce qui est  le cas de fait aujourd'hui de façon illégale).

Pour collecter on va devoir nommer une autorité, une nouvelle administration ou pire on va confier cette tache au ministere des finances comme la redevance audiovisuelle, et la d'une contribution ce sera trés vite perçu comme une taxe, un impot, et le soucis de l'impot c'est que c'est le gouvernement qui en affecte le produit en fonction d'une loi de finance et que rien ne garantira que l'argent récoltée pour la musique ira bien aux gens du secteur... et puis comment repartir cet argent? sur quels criteres? Trés rapidement alors que nous vivons dans une économie de marché pour le reste, la musique et ses professionnels passeraient (pour le meilleur comme pour le pire) sous un régime étatique. Ce ne serait pas sain pour la liberté d'entreprise, ni la liberté de création, ni pour la liberté d'expression...

J'ai jamais dit que c'était simple. Mais c'est le défi de l'industrie musicale que de le relever collaborativement. Le mp3 étant plus proche de la radio que du disque, il faut une nouvelle SACEM avec une gouvernance adaptée à son époque. Elle peut être privée quelque soit la source des prélèvements qu'elle a a géré (impôts, taxes sur les FAI, licence globale, ...). La Délégation de Service Publique est un modèle qui très largement utilisé. Il a ses défauts mais je n'ai jamais entendu dire que la Lyonnaise ou Vinci était soviétiques.

Vous seriez libre de définir les règles de ventilation de la cagnotte ainsi gérée : rétribution proportionnellement plus importante pour les jeunes artistes que pour les stars confirmés, pour le classique que pour l'électro, ...

A l'industrie de proposer son modèle d'avenir au lieu de regretter un temps révolu. Ce n'est pas le seul secteur qui a mangé son pain blanc !

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#88 16-02-2011 18:58:01

David Croquettes
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Re : Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué

taz a écrit :

Débat très intéressant. Rien de nouveau mais quasiment tous les éléments du problème ont été exposés et toutes les contributions sont constructives et réfléchies, ce qui est rare sur ce sujet.

Pour développer un point déjà évoqué plus haut, la chaine de valeur de la musique a été bouleversée. Autrefois, ce qui était cher (70% du prix) c'était la production et la distribution, la rémunération des artistes étant inférieure à 30% (voir chiffres fournis par ChessPlayer + haut). Avec le mp3, ces deux maillons n'ont plus de raison d'être.

La production et la promotion coûtent toujours. Produire un opéra de Haendel revient très cher. Seule la distribution sous forme de fichiers numériques est plus économique. Il faut aussi garder à l'esprit que 85% des ventes se font toujours sous forme de CD. Nous n'en sommes pas encore au tout numérique.


Notez bien que je n’ai pas de téléphone portable et que je me fous aussi bien de l’iPhone que du Galaxy ou même de tout Android de merde.

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#89 16-02-2011 19:12:16

David Croquettes
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Re : Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué

Par pitié évitez l'analogie boulangère qui n'a aucune espèce de pertinence. La musique n'est pas un objet mais quelque chose d'immatériel, depuis toujours. Ça n'est rien d'autre qu'une partition sur du papier et on paie pour prendre plaisir d'une interprétation, au concert, sur CD, en AAC, etc. On paie en même temps tous les frais nécessaires à la réalisation de cette interprétation, salaires, etc. Qui copie un mp3 ne dépossède pas le créateur de son œuvre ni le producteur de ce qu'il a contribué a diffuser. Il ne vole rien. Ce qui ne ne veut pas dire qu'il ne soit pas scandaleux que ceux-là ne soient pas rémunérés.

Dernière modification par David Croquettes (16-02-2011 19:13:08)


Notez bien que je n’ai pas de téléphone portable et que je me fous aussi bien de l’iPhone que du Galaxy ou même de tout Android de merde.

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#90 16-02-2011 19:40:41

taz
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Re : Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué

David Croquettes a écrit :

La production et la promotion coûtent toujours. Produire un opéra de Haendel revient très cher. Seule la distribution sous forme de fichiers numériques est plus économique. Il faut aussi garder à l'esprit que 85% des ventes se font toujours sous forme de CD. Nous n'en sommes pas encore au tout numérique.

Sur le coût du classique, on est d'accord. Plus bas, je décris justement un système qui module le reversement en fonction du type de musique pour prendre en compte le fait que le coût de production peut varier grandement d'un genre à l'autre. Mais je ne suis pas le seul à avoir forcé le trait sur ce coup : je doute que ce soit Haëndel qui fasse le chiffre d'affaire de l'industrie du disque.

Le passage à l'immatériel devrait aussi réduire les coûts de production. Dans un processus du monde matériel, on a des stocks, des coûts logistiques, de la trésorerie immobilisée, ... Pour réduire les risques, on investie en amont : on évalue les projets, mobilise plus de gens pour fiabiliser le processus, ... Ca a un coût très important pour tous les types de projet, pas seulement dans la musique. Avec l'immatériel, on réduit fortement les coûts de diffusion et les risques associés. On n'a plus de stock ni de logistique. On n'a donc moins d'effort à déployer pour sécuriser le processus. Ca doit réduire les coûts de production.

85% des ventes, j'entends bien mais n'est-on pas en train de parler de l'évaporation des ventes ? Et ce taux n'est-il pas du au fait que l'industrie ait freiné des quatre fers pour ne pas proposer d'autre vecteurs de diffusion ? Le téléchargement légal est aujourd'hui à l'état de concept : catalogue anémique, tarification quasi équivalente au CD (même l'économie de pressage n'est pas intégralement répercutée), ...

Dernière modification par taz (16-02-2011 20:13:23)

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#91 16-02-2011 19:45:10

gégé
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Re : Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué

David Croquettes a écrit :

Il faut aussi garder à l'esprit que 85% des ventes se font toujours sous forme de CD. Nous n'en sommes pas encore au tout numérique.

ce chiffre me fait de plus en plus rire pour la bonne et simple raison qu'une grosse partie de la production musicale moderne ne sort meme plus sous forme de cd. en pourcentage c'est peut-etre exact (bien que j'en doute, je soupconne que tout ce qui est vendu via tout un tas de plateformes en dehors d'itunes/amazon est simplement non comptabilisé. mais passons...) sauf que ca ne veut rien dire. genre t'as 500 artistes techno/dubstep/witch-house qui vont vendre 500 exemplaires chacun en flac/mp3, et ca sera un pourcentage infinitesimal des ventes par rapport à un seul pov single eurodance generique de Lady Gaga. Alors oui le cadavre de Michael Jackson ou Lady Gaga font encore surement vendre des millions de cd. Mais je suis pas sur que ce soit des indicateurs tres pertinents pour mesurer la revolution numérique, je pense meme que c'est du foutage de gueule intégral ;-)

Dernière modification par gégé (16-02-2011 19:52:02)

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#92 17-02-2011 00:05:10

taz
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Re : Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué

taz a écrit :

A l'industrie de proposer son modèle d'avenir au lieu de regretter un temps révolu. Ce n'est pas le seul secteur qui a mangé son pain blanc !

Juste un exemple, celui de Kodak analysé dans Disruptive technology: How Kodak missed the digital photography revolution

Des petits extraits :

Kodak seemed to be ignoring customers; it focused on film because it was comfortable and so profitable. The company had an analog, chemistry mindset and could not think digitally.
[...]
Kodak appears to be more in a state of denial. Possibly at first this reason could have kept them from investing, but Kodak began to develop a digital strategy long after it was obvious to everyone else that it needed one.

Et pourtant c'est Kodak qui a inventé la photo numérique !

Pour l'industrie musicale, la tentation du déni est d'autant plus forte que le piratage fait un parfait coupable et détourne l'attention de la révolution numérique précisément ratée par Kodak.

Elle concerne pourtant tout le monde. Les gouvernements du monde entier en font en ce moment même l'amère expérience, des USA avec Wikileaks et les Anonymous au monde arabe avec les révolutions irrépressibles dans un monde de transparence totale, en passant par la France et ses scandales politiques à répétition.

Souvenez-vous, il y a seulement quinze ans, un président de la République pouvait masquer aux français sa double vie portant connue de tout le microcosme politico-journalistique. Plus récemment, un autre a terminé tranquillement ses mandats en faisant "pschitter" tous les scandales, y compris l'affaire Boulin !

For the times they are a-changin'.

Dernière modification par taz (17-02-2011 01:01:43)

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#93 18-02-2011 10:42:45

girardmusic
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Re : Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué

"A l'industrie de proposer son modèle d'avenir au lieu de regretter un temps révolu. Ce n'est pas le seul secteur qui a mangé son pain blanc !Juste un exemple, celui de Kodak, Kodak seemed to be ignoring customers; it focused on film because it was comfortable and so profitable. The company had an analog, chemistry mindset and could not think digitally.
Kodak appears to be more in a state of denial. Possibly at first this reason could have kept them from investing, but Kodak began to develop a digital strategy long after it was obvious to everyone else that it needed one.Et pourtant c'est Kodak qui a inventé la photo numérique !

Pour l'industrie musicale, la tentation du déni est d'autant plus forte que le piratage fait un parfait coupable et détourne l'attention de la révolution numérique précisément ratée par Kodak."

Tout à fait d'accord sur le fond, c'est techniqumeent assez proche du cas "mp3"... sauf que la nosu sommes dans l'univers de l'electronique, et pas dans celui des contenu, Kodak vendait de la pellicule et ce ayant marché disparu (ou presque) ils se sont fait doublé par les fabricants d'apareil  photo numerique (de telephone portable) et de cartes mémoires. Nous sommes plus dans le scenario Philips/Sony qui apres avoir inventé le CD, ce sont fait doubler par Apple...

Pour revenir à l'exemple "Boulanger", la seule chose qui differe avec la musique c'est que l'on ne peut pas numériser une baguette, apres biensur la notion d'oeuvre fait de la musique un bien autrement plus symbolique qu'un simple produit de consommation.
Je continu de lire que la musique "ne coute rien", pourtant dans la discussion certain avait noté qu'il fallait bien acheter des intruments de musique (et même pour la musique electronique, il faudra du matériel informatique, des cartes sons dignes de ce nom, des micros, des compresseurs, des logiciels, des banques de sons) et passer des années à maitriser son art (ça ce valorise ça aussi).

Pour en revenir à tous ces calculs CD, Deezer etc etc, le probleme c'ets que le marché physique (CD, et bientot DVD...) disparait plus vite que n'importe quel modele "payant" sur internet.

Quelqu'un disait que le gratuit n'était pas forcement illégal, tout à fait d'accord mais quand il est choisi! En effet on peut offrir n'importe quoi gratuitement mais c'est d'abord un choix, ce qui ce passe avec le peer to peer et les autres techniques de telechargement c'est qu'il n'y a rien de choisi par les ayants droits. Comme dans toute relation commerciale si vous m'achetez 10 baguettes et que vous êtes un bon client je vais vous offrir un croissant!

Ici le soucis c'est que mon artisant boulanger a vu s'installer en face de chez lui une boulangerie qui fait le même pain que lui (OK pas avec la même qualité de farine) et l'offre gratuitement au client, c'est sur que ya pas photo, si vous aimez bien votre boulanger qui y passerez de temps en temps lui prendre un gateau, mais la baguette etant gratuite en face à quelques defaut pres vous ferez vite comme tout le monde, tant que ça dure, pourvu que ça dure!

Qu'on se le dise une bonne fois pour toute LE GRATUIT ça n'existe pas, il y a toujours quelqu'un qui paye, et si ce n'est pas "choisi" c'est du vol. Par contre je me repete, avec la musique nous sommes dans un autre schema ou on a sacrifié consciemment et politiquement un secteur au profit d'un autre.

Revenons à Deezer, c'est un cas interressant, quand on dit que c'est de la radio ce n'est pas vrai du tout! La radio déjà c'est également un modele economique assez ancien, et pas forcement en meilleur santé que la musique, bref la radio c'est linéaire, en théorie vous ne pouvez pas enregistrer (en tout cas dans une bonne qualité et en plus il y a des jingles, des pubs...) la radio ça vous informe, ça vous distrait sans intervention de votre part (hormis emissions de "disques à la demande"). Pour la plus grande part du public la radio sert de "filtre" il y a des programmateurs (plus ou moins bons) qui selectionnent pour vous les bons morceaux dans la masse de millions de nouveautés (ok la aussi je met un bémol, si on est fans de Happy Hard Core US, c'est sur que c'est pas sur NRJ qu'on va en écouter...), mais quand on n'est pas un professionnel c'est quand même compliqué de s'y retrouver dans cette offre plétorique... DEEZER c'est different vous creez votre playlist, même si l'interface vous propose des nouveautés et que ça vous permet de découvrir des nouveaux talent, c'est pas de la radio, c'est un service à la demande délinéarisé...
DEEZER a failli mourir, merci Orange de les avoir sauvé (lol) justement parce que ma théorie de la "Boulangerie" est implacable, ils ont commencer avec un modele gratuit, il y a eu negociation avec les ayant droits, ils ont du s'acquiter de sommes forfaitaires (ces fameuses sommes qui reparties entre artiste prête à la franche rigolade) mais il y a avait encore plus gratuit qu'eux (P2P et rapidshare etc etc) et tres vite ils ont vu que payer leur personnel, leurs frais fixes, les serveurs et la bande passante, et quelques droits muiscaux, cela ne fonctionnait pas et DEEZER depuis long mois était à vendre, à la limite du dépot de bilan. Attention DEEZER ce ne sont pas des phylantropes, leur vrai modele à eux ce n'est pas de venir au secours de l'industrie musicale, c'était de grossir tres vite (sans trop payer la matiere 1ere) et de revendre tres vite leur entreprise pour devenir riche, le modele internet de base quoi (et on est loin des idéaux libertaires du net croyez moi!), celui de Youtube racheté par Google...
Dans le même genre à coté de DEEZER il y a DAILYMOTION, tous 2 maintenant racheté par ORANGE, c'est peut être la vraie revolution! Parce que si ORANGE veut lutter contre SPOTIFY et YOU TUBE cela va devenir leur interêt de fermer tous les services de "boulangerie gratuite" autour de son offre et de préserver un éco systeme où chacun y trouve son compte... du moins on va l'esperer trés fort, sinon il ne restera plus qu'APPLE ou SAMSUNG pour racheter Universal Music, Warner Music, Sony Music et EMI...

Ah oui toujours coté calcul, pour mes amis qui continu de croire que le tout digital c'est "le jackpot", sachez que dans le monde numérique la distribution vous coute le même prix que dans le physique(soit 50%), le modele est quasiment le même, Itune (et les autres "Stores") facturent leurs services 30% sur le prix hors taxe, et que vous soyez gros ou petit, il vous faut ce qu'on appelle un back office et un service d'integration/aggregation, il faut que les fichiers numériques musicaux, films etc etc, soient encodés et dans tous les formats existant, compatible avec toutes les plateformes (smartphone, balladeurs, tablettes etc etc), c'est ce qu'on appele du temps Homme Machine, tout est loin d'être 100% informatisé... Bref cette etape peux couter elle aussi 30%, donc sur une base 100, -30% pour le store = 70, et -30% pour l'aggregateur = 49...
A la prochaine

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#94 18-02-2011 14:54:28

gégé
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Re : Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué

girardmusic a écrit :

Ah oui toujours coté calcul, pour mes amis qui continu de croire que le tout digital c'est "le jackpot", sachez que dans le monde numérique la distribution vous coute le même prix que dans le physique(soit 50%), le modele est quasiment le même, Itune (et les autres "Stores") facturent leurs services 30% sur le prix hors taxe, et que vous soyez gros ou petit, il vous faut ce qu'on appelle un back office et un service d'integration/aggregation, il faut que les fichiers numériques musicaux, films etc etc, soient encodés et dans tous les formats existant, compatible avec toutes les plateformes (smartphone, balladeurs, tablettes etc etc), c'est ce qu'on appele du temps Homme Machine, tout est loin d'être 100% informatisé... Bref cette etape peux couter elle aussi 30%, donc sur une base 100, -30% pour le store = 70, et -30% pour l'aggregateur = 49...

On n'est pas obligé de passer sous les fourches caudines d'apple non plus... alors je vous explique comment ca se passe pour nous maintenant :
on envoie ses fichiers non compressés à bandcamp,  ils compressent EUX-MEMES automatiquement dans tous les formats classiques (flac / mp3 CBR-VBR...) , on choisit soi meme le prix de vente (fixe ou minimal) et 2 clicks plus loin boum la musique est en vente .
Finances ? on recupere instantanement 85% du prix choisi sur chaque paiement. 15% pour bandcamp (et meme 90-10 à partir de 5000$ de ventes. bon ok, c'est pas la majorité big_smile ) . Point barre
On va pas faire comme si on etait obligé de se faire suer avec apple ou autres aggregateurs attardés (au passage, les aggregateurs classiques old-school type cdbaby, c'est moins de 10% autant que je me souvienne -et c'est deja considéré comme abusif par beaucoup-, mais certainement pas 30...) Libre à vous de rester bloqué sur ces schémas, mais ne prétendez pas qu'on n'a pas le choix, c'est tout simplement faux

Apres je suis pas devin, peut-etre qu'un jour bandcamp sera racheté par un mogul et qu'ils reussiront a reimposer des taux à 30% et plus, c'est pas grave, on ira ailleurs smile

Dernière modification par gégé (18-02-2011 15:10:48)

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#95 18-02-2011 15:27:12

Tsht
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Re : Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué

gégé a écrit :

on envoie ses fichiers non compressés à bandcamp,  ils compressent EUX-MEMES automatiquement dans tous les formats classiques (flac / mp3 CBR-VBR...) , on choisit soi meme le prix de vente (fixe ou minimal) et 2 clicks plus loin boum la musique est en vente .

Sans compter qu'ils gèrent aussi les CD apparemment (je suppose qu'après c'est à l'auteur de trouver où faire faire ses CDs).
J'ai vraiment été bluffé par Bandcamp. Au moins ils proposent le flac et rémunèrent bien les artistes, c'est bien les seuls à qui j'ai déjà acheté du dématérialisé.

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#96 18-02-2011 16:12:46

gégé
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Re : Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué

Tsht a écrit :

J'ai vraiment été bluffé par Bandcamp. Au moins ils proposent le flac et rémunèrent bien les artistes, c'est bien les seuls à qui j'ai déjà acheté du dématérialisé.

ils sont pourtant loin d'etre les seuls wink
En autres webstores que je conseille et ou on peut trouver du flac (mais pas systematiquement), y'a par exemple

http://diogenes.greedbag.com (eux prennent encore moins que bandcamp, mais ils ne se consacrent qu'à l'experimental. deconseillé aux oreilles innocentes qui ont absolument besoin d'un beat 4/4, des crescendo dramatiques ou un chanteur pleurnichard)


boomkat.com -> le meilleur compromis entre musiques djeunz (electronique / indé) et experimentales
Et vu le nombre d'artistes recommandables qu'il fait participer aux critiques/bilans sur son site depuis des années, je doute fortement qu'il arnaque qui que ce soit...


et des centaines de sites orientés musiques electroniques (junodownload/bleep/beatport et tant d'autres...), ceux qui ont compris depuis 8-10 ans que c'est là que ça se passerait dorenavant...


pour l'anecdote meme dans la categories labels ancetres pachydermiques, on peut s'apercevoir que... deutsche grammophon font aussi des choses un peu plus modernes numeriquement parlant, par exemple ces dizaines d'enregistrement live du los angeles philarmonic orchestra, vendus online quelques jours apres le concert, z'ont juste fait un peu de retention pour la premiere performance du "city noir" de john adams les saloupiauds, on n'a pu l'avoir online qu'en mai dernier. ceci dit c'est toujours pas dispo en cd a ce jour il me semble, pas trop de raison de se plaindre... enfin bref

Dernière modification par gégé (18-02-2011 16:31:13)

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#97 18-02-2011 16:21:00

taz
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Re : Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué

girardmusic a écrit :

Tout à fait d'accord sur le fond, c'est techniqumeent assez proche du cas "mp3"... sauf que la nosu sommes dans l'univers de l'electronique, et pas dans celui des contenu, Kodak vendait de la pellicule et ce ayant marché disparu (ou presque) ils se sont fait doublé par les fabricants d'apareil  photo numerique (de telephone portable) et de cartes mémoires. Nous sommes plus dans le scenario Philips/Sony qui apres avoir inventé le CD, ce sont fait doubler par Apple...

Nous sommes d'accord, les objets manufacturés, pellicule ou le CD comme support, ce n'est pas du contenu, mais le parallèle avec Kodak reste à mon sens valide sur le plan de la mutation de l'usage, du mode matériel au mode immatériel.

girardmusic a écrit :

Pour revenir à l'exemple "Boulanger", la seule chose qui differe avec la musique c'est que l'on ne peut pas numériser une baguette, apres biensur la notion d'oeuvre fait de la musique un bien autrement plus symbolique qu'un simple produit de consommation.
Je continu de lire que la musique "ne coute rien", pourtant dans la discussion certain avait noté qu'il fallait bien acheter des intruments de musique (et même pour la musique electronique, il faudra du matériel informatique, des cartes sons dignes de ce nom, des micros, des compresseurs, des logiciels, des banques de sons) et passer des années à maitriser son art (ça ce valorise ça aussi).

Il y a une autre différence essentielle : le coût marginal. Que vous vendiez 1000 baguettes ou 1.000.000 de baguettes, le coût marginal d'une baguette reste assez stable, les économies d'échelle sont faibles. La tarification à l'unité est la plus naturelle, le coût unitaire reflétant l'amortissement du coût initial (l'investissement matériel, les frais fixes) et le coût marginal. Avec le contenu, le coût marginal de production est très faible. Presque tout est de l'investissement initial, avant de savoir si ça fera un bide ou un hit. Le coût marginal est très faible en proportion. Et je suis d'accord que ça n'est jamais gratuit même si le coût peut varier grandement.

girardmusic a écrit :

Pour en revenir à tous ces calculs CD, Deezer etc etc, le probleme c'ets que le marché physique (CD, et bientot DVD...) disparait plus vite que n'importe quel modele "payant" sur internet.

Quelqu'un disait que le gratuit n'était pas forcement illégal, tout à fait d'accord mais quand il est choisi! En effet on peut offrir n'importe quoi gratuitement mais c'est d'abord un choix, ce qui ce passe avec le peer to peer et les autres techniques de telechargement c'est qu'il n'y a rien de choisi par les ayants droits. Comme dans toute relation commerciale si vous m'achetez 10 baguettes et que vous êtes un bon client je vais vous offrir un croissant!

Ici le soucis c'est que mon artisant boulanger a vu s'installer en face de chez lui une boulangerie qui fait le même pain que lui (OK pas avec la même qualité de farine) et l'offre gratuitement au client, c'est sur que ya pas photo, si vous aimez bien votre boulanger qui y passerez de temps en temps lui prendre un gateau, mais la baguette etant gratuite en face à quelques defaut pres vous ferez vite comme tout le monde, tant que ça dure, pourvu que ça dure!

Qu'on se le dise une bonne fois pour toute LE GRATUIT ça n'existe pas, il y a toujours quelqu'un qui paye, et si ce n'est pas "choisi" c'est du vol. Par contre je me repete, avec la musique nous sommes dans un autre schema ou on a sacrifié consciemment et politiquement un secteur au profit d'un autre.

Vous avez raison, l'ADSL a été consciemment promu sur cette promesse de gratuité abusive. Mais il y a eu des facteurs additionnels dans ce passage au gratuit qu'il ne faut pas oublier :
- l'absence d'offre légale du à la résistance au changement de l'industrie sur le modèle de tarification (toujours d'actualité sur la licence globale) que la révolution numérique légitime a promu l'offre illégale et permit le développement hégémonique (pour la partie légale) du système verrouillé d'Apple.
- la rancœur des consommateurs après le profit d'aubaine de l'industrie du CD (absence de différence de prix entre nouvelles et anciennes productions, droits payés deux par ceux qui ont remplacé leurs vinyles par des CD, ...). La gratuité est une anomalie grave mais comme d'autres l'ont signalé plus haut, les profits du CD sont aussi une anomalie historique.
- la conjonction des baisses de salaires (hors inflation), des dépenses nouvelles (équipements high tech à obsolescence rapide, accès internet, téléphonie mobile, ...) et du sentiment que copier ce n'est pas exactement voler. Il y a un manque à gagner si on copie ce que l'on aurait acheté mais pas si on copie ce qu'on n'aurait jamais acheté. Dans tous les cas ce n'est pas exactement comme voler un disque dans le bac d'un disquaire. Même si le "copier c'est pas voler" a une part importante de mauvaise foi, la réponse classique par l'analogie boulangère est aussi de mauvaise foi et on reste dans le discours de sourds.

girardmusic a écrit :

Revenons à Deezer, c'est un cas interressant, quand on dit que c'est de la radio ce n'est pas vrai du tout! La radio déjà c'est également un modele economique assez ancien, et pas forcement en meilleur santé que la musique, bref la radio c'est linéaire, en théorie vous ne pouvez pas enregistrer (en tout cas dans une bonne qualité et en plus il y a des jingles, des pubs...) la radio ça vous informe, ça vous distrait sans intervention de votre part (hormis emissions de "disques à la demande"). Pour la plus grande part du public la radio sert de "filtre" il y a des programmateurs (plus ou moins bons) qui selectionnent pour vous les bons morceaux dans la masse de millions de nouveautés (ok la aussi je met un bémol, si on est fans de Happy Hard Core US, c'est sur que c'est pas sur NRJ qu'on va en écouter...), mais quand on n'est pas un professionnel c'est quand même compliqué de s'y retrouver dans cette offre plétorique... DEEZER c'est different vous creez votre playlist, même si l'interface vous propose des nouveautés et que ça vous permet de découvrir des nouveaux talent, c'est pas de la radio, c'est un service à la demande délinéarisé...

Je suis d'accord avec vous sur le point essentiel de la délinéarisation, caractéristique de la révolution numérique, tous domaines confondus. C'est justement l'explosion de la frontière entre média hertziens linéaires et supports physiques achetés à l'unité qui rend obsolète la tarification à l'unité des produits numériques.
La comparaison avec la radio tient au fait que Deezer collecte de l'argent (par abonnement ou par publicité) et reverse aux ayants droits en fonction du nombre de diffusions (produit diffusions*audience pour la radio).
Les algorithmes de recommandation (filtrage collaboratif) remplacent la programmation (souvent avantageusement de mon point de vue très personnel : il y aura toujours des mordus qui dénicheront les sorties intéressantes et contribueront à leur association à des oeuvres similaires).

girardmusic a écrit :

DEEZER a failli mourir, merci Orange de les avoir sauvé (lol) justement parce que ma théorie de la "Boulangerie" est implacable, ils ont commencer avec un modele gratuit, il y a eu negociation avec les ayant droits, ils ont du s'acquiter de sommes forfaitaires (ces fameuses sommes qui reparties entre artiste prête à la franche rigolade) mais il y a avait encore plus gratuit qu'eux (P2P et rapidshare etc etc) et tres vite ils ont vu que payer leur personnel, leurs frais fixes, les serveurs et la bande passante, et quelques droits muiscaux, cela ne fonctionnait pas et DEEZER depuis long mois était à vendre, à la limite du dépot de bilan. Attention DEEZER ce ne sont pas des phylantropes, leur vrai modele à eux ce n'est pas de venir au secours de l'industrie musicale, c'était de grossir tres vite (sans trop payer la matiere 1ere) et de revendre tres vite leur entreprise pour devenir riche, le modele internet de base quoi (et on est loin des idéaux libertaires du net croyez moi!), celui de Youtube racheté par Google...
Dans le même genre à coté de DEEZER il y a DAILYMOTION, tous 2 maintenant racheté par ORANGE, c'est peut être la vraie revolution! Parce que si ORANGE veut lutter contre SPOTIFY et YOU TUBE cela va devenir leur interêt de fermer tous les services de "boulangerie gratuite" autour de son offre et de préserver un éco systeme où chacun y trouve son compte... du moins on va l'esperer trés fort, sinon il ne restera plus qu'APPLE ou SAMSUNG pour racheter Universal Music, Warner Music, Sony Music et EMI...

La gratuité généralisée et la baisse de l'ARPU (revenu moyen par utilisateur) font mal à tout le monde. Mais difficile de faire machine arrière une fois les habitudes de forfaits illimités installées : triple/quadruple play, musique et films gratuits en P2P ou en forfait pirate illimité sur megaupload. Chacun a son caillou dans la chaussure. Pour les FAI, c'est Free aujourd'hui, Apple, Google ou Samsung demain. Leur implantation uniquement nationale est leur talon d'Achille.

Il n'y a effectivement pas plus de philanthropes ici que là. Les libertaires du net ne sont pas représentatifs de l'industrie du net, comme les petits labels passionnés par le fait de contribuer à la diversité de la création musicale ne sont pas représentatifs de l'industrie musicale dans son ensemble.

Pour travailler en ce moment même sur les business models des opérateurs télécoms, je peux vous assurer que l'avenir est très incertain pour tout le monde. Seuls les imbéciles vous feront des pronostics infaillibles dans ce domaine. Mais si je devais lister des survivants potentiels, je dirais qu'ils sont effectivement à chercher parmi Apple, Samsung, Google et Amazon. C'est une course entre plateforme et équipement numérique. Le contenu a fait un faux départ. J'ai du mal à voir comment les majors pourraient revenir dans la course. Une condition nécessaire et sans doute loin d'être suffisante serait qu'elles s'allient et collaborent sur la construction d'une plateforme commune pour leurs contenus mais ce n'est pas dans leur culture et tout va désormais trop vite pour ceux qui ne sont pas prêts à s'adapter.

girardmusic a écrit :

Ah oui toujours coté calcul, pour mes amis qui continu de croire que le tout digital c'est "le jackpot", sachez que dans le monde numérique la distribution vous coute le même prix que dans le physique(soit 50%), le modèle est quasiment le même, Itune (et les autres "Stores") facturent leurs services 30% sur le prix hors taxe, et que vous soyez gros ou petit, il vous faut ce qu'on appelle un back office et un service d'integration/aggregation, il faut que les fichiers numériques musicaux, films etc etc, soient encodés et dans tous les formats existant, compatible avec toutes les plateformes (smartphone, balladeurs, tablettes etc etc), c'est ce qu'on appele du temps Homme Machine, tout est loin d'être 100% informatisé... Bref cette etape peux couter elle aussi 30%, donc sur une base 100, -30% pour le store = 70, et -30% pour l'aggregateur = 49...

Si la distribution numérique vous coûte le même prix que la distribution physique, c'est une anomalie :
- 30% pour iTunes, c'est un tarif d'acteur en situation de monopole. Mais qui a laissé s'installer ce monopole en s'arque-boutant sur le monde physique ?
- 20% pour l'aggrégateur, c'est un tarif de maître artisan. Le numérique doit être informatisé et leur sera sans délai une fois la stratégie claire. C'est un non problème.

Ces 50% seront rapidement divisés par 5 ou 10 si une concurrence crédible à Apple s'organise. Il n'y a qu'à voir les annonces récentes de Google et d'Amazon (presse et vidéo, mais la problématique et les enjeux sont les mêmes) pour se convaincre que c'est imminent.

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#98 18-02-2011 17:14:59

taz
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Re : Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué

gégé a écrit :

et des centaines de sites orientés musiques electroniques (junodownload/bleep/beatport et tant d'autres...), ceux qui ont compris depuis 8-10 ans que c'est là que ça se passerait dorenavant...

Il faut reconnaitre que le saut est plus facile quand on a des coûts de production naturellement bas. Pour harmonia mundi, je peux comprendre que ce soit plus compliqué.

Dernière modification par taz (18-02-2011 17:20:03)

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#99 18-02-2011 17:47:50

taz
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Re : Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué

gégé a écrit :

On va pas faire comme si on etait obligé de se faire suer avec apple ou autres aggregateurs attardés (au passage, les aggregateurs classiques old-school type cdbaby, c'est moins de 10% autant que je me souvienne -et c'est deja considéré comme abusif par beaucoup-, mais certainement pas 30...) Libre à vous de rester bloqué sur ces schémas, mais ne prétendez pas qu'on n'a pas le choix, c'est tout simplement faux

Pour des labels qui visent le mass market, ça reste gênant d'être absent d'iTunes. La vraie solution seraient qu'ils investissent conjointement dans une plateforme alternative commune. Un, pour faire baisser les prix d'iTunes. Deux, pour ne pas être sous le joug d'Apple. Ca suppose une révolution culturelle en réponse à une révolution technique.
Ca pourrait même se faire avec les FAI qui eux aussi sont coincés entre Apple et Samsung. Mais j'ai peur que l'échec AOL Time Warner ne rende une nouvelle alliance de ce type compliquée.

Dernière modification par taz (18-02-2011 17:56:46)

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#100 18-02-2011 17:51:51

Egmorn
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Re : Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m?ont tué

La situation de monopole (ou quasi monopole) est un vrai problème. Et si le gouvernement français voulait faire quelque chose pour la musique. Développer une plateforme européenne concurrente à iTunes eu été plus intelligent. Et en plus cela aurais pu même rapporter de l'argent à l'état. Mais ça ce n'est pas venu à l'esprit des lobbys de la musique.

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