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#1 01-06-2018 16:28:12

Erwan
Administrateur
Inscription : 11-04-2007
Messages : 1 338

Silence on joue ! «Detroit : Become Human», «Stay Safe»

Au programme de cette semaine, on se devait de passer du temps pour aborder toutes les questions que pose Detroit : Become Human, la dernière production du studio français Quantic Dream incarné par son fondateur David Cage, aux manettes. Cette fois-ci, le récit d'anticipation nous plonge dans un univers où des androides vont vouloir prendre leur indépendance, ce qui ne va pas être simple. Même si on a beaucoup parlé, on a gardé un peu de temps pour évoquer Stay Safe, un jeu de «die and retry» aux allures de course futuriste.

http://www.liberation.fr/futurs/2018/06 … fe_1655955


Twitter : @erwancario / @ecrans - Gamertag Xbox Live/PSN : Nawre

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#2 02-06-2018 07:44:56

Fransbuche
Habitué
Inscription : 02-09-2010
Messages : 178

Re : Silence on joue ! «Detroit : Become Human», «Stay Safe»

Comme d'habitude, avec les jeux Quantic Dream, le débat est assez simple : faire des films interactifs, pourquoi pas, mais que ce soient des bons films alors.

C'est globalement un problème je trouve dans l'industrie vidéo ludique : plus les jeux se rapprochent du format film, plus ils sont ennuyeux. Pas parce que c'est en soit une mauvaise idée, mais parce que les faiblesses de l'écriture se sentent alors encore plus. Je préfère 10 fois y jeu Nintendo où on sauve la princesse une 27e fois mais où le scénario est expédié en 3 minutes à un jeu rempli de cinématiques mal écrites, mal jouées et finalement presque aussi prévisibles que les mauvais coups de Bowser.

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#3 04-06-2018 19:09:47

RogerHanin
Habitué
Inscription : 15-04-2013
Messages : 269

Re : Silence on joue ! «Detroit : Become Human», «Stay Safe»

En réalité ceux qui ont enchaîné l'incroyable Nomad Soul et cette méga douche froide de Fahrenheit ont compris que le premier était un accident. La suite ça n'est que damage control pour tenter de continuer à faire rêver ceux qui ont oublié dragon's lair.

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#4 05-06-2018 08:26:44

soyphrenn
Habitué
Inscription : 23-10-2008
Messages : 57

Re : Silence on joue ! «Detroit : Become Human», «Stay Safe»

Bah, déjà raconter une bonne histoire n'est pas une mince affaire. Alors avoir la prétention de raconter plein de bonnes histoires sur la même base narrative, c'est voué à l'échec.

Au moins avec Telltale, l'illusion du choix tournait autour d'une bonne et unique histoire. Et si même, on avait aussi parfois l'impression de rater son histoire par de (faux) mauvais choix, au final, la satisfaction était là car la narration était maîtrisée du début à la fin (ainsi que l'écriture). La différence avec QD est grande. Le concept n'est pas du tout le même malgré la similitude de leurs productions.

Detroit fait face aux mêmes, encore et toujours, égarement d'écriture : clichés sur clichés tout en ne proposant aucun questionnement, comme vous l'avez bien soulevé. Conceptuellement, il y a une aberration : les trois androides sont joués par des joueurs humains. Leur choix sont alors humain. Comment questionner dès lors l'affranchissement des ces trois androides ? Le questionnement doit être un acte d'auteur, il doit suivre une idée génératrice d'un créateur qui se pose question et, quelque part, qu'il impose aux spectateurs pour susciter une ou des réactions. Ici, QD ne suscite que frustrations...

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#5 05-06-2018 09:13:16

Palmer
Habitué
Inscription : 17-01-2010
Messages : 334

Re : Silence on joue ! «Detroit : Become Human», «Stay Safe»

soyphrenn a écrit :

Conceptuellement, il y a une aberration : les trois androides sont joués par des joueurs humains. Leur choix sont alors humain. Comment questionner dès lors l'affranchissement des ces trois androides ?


C'est tout sauf une aberration, ces trois arcs narratifs parlent évidemment de nous, et de notre relation aux machines. L'automatisation est interrogée à travers les interactions avec d'autres androïdes, dans la narration environnementale, et dans la narration optionelle.

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#6 05-06-2018 09:35:50

soyphrenn
Habitué
Inscription : 23-10-2008
Messages : 57

Re : Silence on joue ! «Detroit : Become Human», «Stay Safe»

Oui, l'ambition du jeu voudrait que ca parle de nous face aux machines sauf qu'on incarne une machine qui fait face à des clichés humains...
Ca n'aurait pas eu plus de sens d'incarner un humain face aux machines ? Et qu'au final, l'humain qu'on incarne serait en fait une machine, ah non, ca a déjà été fait wink

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#7 05-06-2018 10:04:24

Palmer
Habitué
Inscription : 17-01-2010
Messages : 334

Re : Silence on joue ! «Detroit : Become Human», «Stay Safe»

soyphrenn a écrit :

Oui, l'ambition du jeu voudrait que ca parle de nous face aux machines sauf qu'on incarne une machine qui fait face à des clichés humains...
Ca n'aurait pas eu plus de sens d'incarner un humain face aux machines ? Et qu'au final, l'humain qu'on incarne serait en fait une machine, ah non, ca a déjà été fait wink


On incarne des machines devenues humaines et jouées par des humains, qui font face à des machines qui deviennent humaines par la lutte - violente - face à une oppression. On fait aussi face à des machines qui restent strictement machines, et des humains qui restent strictement humains. Par rapport à ce dernier point, jouer une machine créé une distance infinie avec les humains du jeu (qui sont jouées par une machine) et qui nous paraissent totalement mystérieux ; on est jamais certains de la réaction qu'aura un humain du jeu face à nous.
J'ai du mal à trouver ça inintéressant, d'autant qu'il y a une réflexion tout à fait pertinente sur la condition de joueur, et le jeu vidéo en général.

Tu fais référence au twist de Blade Runner ? Le film est un objet cinématographique passionnant et fascinant, mais le simple fait qu'il y en ai 6 versions différentes et contradictoires lui interdit d'avoir un propos politique ou philosophique.
Quant au bouquin "Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques", l'usage des androïdes permet d'interroger essentiellement la notion d'empathie, souvent considérée comme un caractère spécifique de l'espèce humaine. L'une des recherches fondamentales de Dick, c'est de savoir ce qui défini un "être humain authentique". Rien de cela ici.

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#8 05-06-2018 10:55:51

soyphrenn
Habitué
Inscription : 23-10-2008
Messages : 57

Re : Silence on joue ! «Detroit : Become Human», «Stay Safe»

Palmer a écrit :

On incarne des machines devenues humaines et jouées par des humains, qui font face à des machines qui deviennent humaines par la lutte - violente - face à une oppression. On fait aussi face à des machines qui restent strictement machines, et des humains qui restent strictement humains. Par rapport à ce dernier point, jouer une machine créé une distance infinie avec les humains du jeu (qui sont jouées par une machine) et qui nous paraissent totalement mystérieux ; on est jamais certains de la réaction qu'aura un humain du jeu face à nous.
J'ai du mal à trouver ça inintéressant, d'autant qu'il y a une réflexion tout à fait pertinente sur la condition de joueur, et le jeu vidéo en général.

Pas étonnant que Cage n'arrive pas à faire décoller son récit au-delà des clichés quand tu vois la complexité des propos que tout cela amène. Faut être sacrément balèze pour gérer ça correctement.

Quoi qu'il en soit, les humains du jeu sont écrits et animés par des humains. Tout comme les machines. On peut tourner en rond longtemps comme ça ^^ Bref, l'important là dedans, c'est l'auteur et la vision qu'il a de son oeuvre. Puis, ici, il y a en plus le joueur et les libertés que l'auteur veut bien lui accorder. Je trouve qu'il est plus judicieux, d'autant plus dans un jeu-vidéo aussi narratif, que l'auteur garde le contrôle de son récit pour échafauder les questionnements d'un sujet aussi complexe que celui-là. D'où l'importance de surtout bien définir de manière simple et cohérente le rôle et le statut du joueur. 

Concernant Blade Runner et ses multiples versions, ils possèdent tous évidemment le droit d'avoir un propos politique et philosophique. Suffit de se mettre d'accord de quelle version on parle, chacun ayant une vision différente de ce qu'est l'oeuvre. C'est d'autant plus intéressant en fin de compte. Et Blade Runner existe en dehors du livre. Les comparer peut être intéressant d'un point de vu "adaptation" mais en aucun cas, faut les comparer frontalement pour savoir lequel des deux, du livre ou du film, est le meilleur...

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#9 05-06-2018 11:15:26

Palmer
Habitué
Inscription : 17-01-2010
Messages : 334

Re : Silence on joue ! «Detroit : Become Human», «Stay Safe»

Je ne comprends pas pourquoi tu balaies de façon si définitive le récit du jeu. Ni à quoi tu fais précisément référence quand tu parles de clichés.

La vision de l'auteur, elle est là. L'ensemble des embranchements sont écrits et travaillés. Ce n'est pas un bac à sable ni un jeu procédural. Tout est contrôlé de fait, si tu prends l'intégralité du multivers du jeu. Et dans cet environnement contrôlé, le jouer fait ses choix.

Pour Blade Runner, je ne classe pas le film ou le livre l'un par rapport à l'autre. Ils disent des choses tout à fait différentes (et tout à fait différentes de Detroit). Pour moi le film ne parle que de cinéma et rien d'autre (ce qui ne démérite pas, bien au contraire).

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#10 08-06-2018 01:13:52

monsieurchien
Membre
Inscription : 23-10-2010
Messages : 10

Re : Silence on joue ! «Detroit : Become Human», «Stay Safe»

Salut, je réagis à la critique d'Erwan sur Detroit. Il me semble un peu (très) sévère de juger ce jeu à l'aune de references évidentes. Le fait que tu puisses remonter jusqu'à Spartacus devrait t'informer sur la nature totalement mythique des fondements de cette histoire.

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#11 08-06-2018 16:38:53

Erwan
Administrateur
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Messages : 1 338

Re : Silence on joue ! «Detroit : Become Human», «Stay Safe»

monsieurchien a écrit :

Salut, je réagis à la critique d'Erwan sur Detroit. Il me semble un peu (très) sévère de juger ce jeu à l'aune de references évidentes. Le fait que tu puisses remonter jusqu'à Spartacus devrait t'informer sur la nature totalement mythique des fondements de cette histoire.

Pas faux. Mais j'ai quand même l'impression que les bonnes histoires sont capables de faire oublier qu'elles s'appuient sur un mythe connu et reconnu. Ici, les références sont tellement explicites qu'elles en deviennent des clichés.


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