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#1 26-01-2021 00:44:19

Lyle
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Quand les films voudraient être un jeu

Bonjour à toutes et à tous,

Je me présente brièvement : Lyle, joueur de longue date et auditeur très assidu de SoJ depuis maintenant trois bonnes années. Etant donné la place qu'a pris l'émission dans ma vie de joueur - l'écoute du chaque nouveau numéro le vendredi soir est devenu un vrai rituel - je me suis inscrit sur le forum il y a déjà quelque temps. Mais à chaque fois, à part des compliments ou des banalités sur ma vie de joueur je ne savais pas trop quoi dire. Bien sûr, les compliments font plaisir et sont un facteur de motivation pour l'équipe, mais moi si je contribue à un forum, c'est avant tout pour échanger. Depuis mon inscription, je me suis donc contenté de lurker. Ah, et il y a quelque temps j'ai failli écrire un post en réaction à une réflexion d'Erwan à propos de la VR, dont il limitait l'intérêt à la seule pratique de Beat Saber. Consterné par cette vision outrageusement réductrice de la technologie en question, je voulais lui rappeler qu'il existait, entre autre, une merveille PSVR du nom d'Astro Bot (pas le récent épisode PS5, je précise), dont Patrick avait lui-même parlé à sa sortie et qui de mon côté restera à jamais l'une des plus grandes claques que j'ai prises en bientôt 40 ans de pratique du medium. J'ai finalement renoncé à poster pour ne parler que de cela, craignant que ce premier post me fasse passer pour un simple fanboy contrarié (il y en a pas mal des comme ça sur les forums de jeux vidéos)

Ce qui m'a enfin décidé à contribuer, c'est une heureuse synchronie : d'une part le tout dernier numéro de SoJ, et d'autre part un film que j'ai vu par hasard à la télé dimanche soir, et dont je vais parler en détail ci-dessous. Le gros titre passé en revue par SoJ la semaine dernière était Hitman 3, que les 4 intervenants m'ont sacrément bien vendu. Je précise d'abord que pour le moment j'ai avec cette série un rapport compliqué. Je la connais encore peu et "de loin", c'est-à-dire surtout via des extraits de longplay et des vidéos de review ou d'analyse (notamment une, excellente, réalisée par Mark Brown et mentionnée par Julie dans la dernière émission). Le principe consistant à devoir se familiariser avec un environnement au LD dense et travaillé, avec des itinéraires de PNJ et des scripts à découvrir au fil de multiples expérimentations... Tout cela me séduit énormément sur papier. Suite à l'écoute de l'émission, j'ai profité du weekend pour enfin me pencher sérieusement sur la série et en découvrir les origines. J'ai donc pratiqué quelques heures les deux premiers épisodes, Codename 47 et Silent Assassin. Dans les deux cas, les essais n'ont pas été bien concluant. J'ai beau avoir l'habitude de l'infiltration dans d'autres séries, j'ai été tellement mauvais que je n'ai pas pu le moins du monde profiter des quelques missions auxquelles j'ai joué.

Ces premières expériences malheureuses, qui n'ont cependant pas entamé mon espoir de pouvoir apprécier les épisodes plus récents (les premiers ont sans doute pas mal vieilli selon les standards actuels) m'ont néamoins conduit à réfléchir à nouveau à ce qui faisait le sel du gameplay d'infiltration. Et après deux longs paragraphes, j'en viens enfin à ce qui m'a motivé à écrire ce premier post sur le forum : le visionnage du Vieux fusil, film programmé dimanche dernier en deuxième partie de soirée, je ne sais plus sur quelle chaîne, est arrivé à point nommé pour suggérer quelques réponses à mes questionnements. J'ai alors pensé à un sujet de thread qui pourrait intéresser à la fois les membres du forum et les intervenants de l'émission, d'autant plus que les références au cinéma y sont fréquentes (via les réflexions de Patrick, notamment) : parler de films qui font sans même le savoir du jeu vidéo.

Là, je dois impérativement préciser à quels types de films je fais référence : il s'agit de films dans lesquels l'idée vidéo-ludique surgit comme par accidents et à posteriori. Ces films, on ne s'attendrait pas du tout à ce qu'ils aient le moindre lien avec le jeu vidéo. Ils ne constituent pas non plus pour lui des inspirations "officielles" (les game designers ne les citent jamais en exemple). J'exclus ainsi de cette catégorie quantité d'oeuvres dont le lien de parenté avec le medium est évident. Que les dogfights spatiaux de Star Wars ou les films de Romero soient vidéo-ludiques, cela me semble suffisamment manifeste pour qu'on ne s'y attarde pas plus que ça. Dans le cas des films qui m'intéressent ici, on est aussi tenté de privilégier ceux réalisés avant que le jeu vidéo ne devienne une vraie industrie et une vraie culture - c'est plutôt le cas du film dont je vais parler - mais à la réflexion certains sortis après pourraient aussi entrer dans cette catégorie : après tout, encore aujourd'hui beaucoup de cinéastes ignorent absolument tout de notre cher medium et n'ont donc pas pu être influencés par lui.

Des films dans lesquels l'idée vidéo-ludique surgit comme par accident... Je répète cette formulation car elle est capitale ici. Un cinéaste fait un film dans son coin, et il rédige sans le savoir un projet de game design qui pourra 30 ans plus tard être utilisé quasiment clé en main. C'est bien ce sentiment que j'ai eu en regardant la deuxième moitié du Vieux fusil, film que je vais maintenant brièvement présenter. Pour ceux qui ne le connaissent pas et qui comptent le regarder un jour, il va de soi que je vais le spoiler complètement.

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Réalisé en 1975, le Vieux fusil est un film franco-allemand, librement inspiré de faits réels. L'histoire se déroule dans la France de 1944. Le personnage principal, incarné par Philippe Noiret, exerce son métier de chirurgien aux côtés de sa femme, Romy Schneider, et de sa fille. Le débarquement a commencé. Conscients que la défaite est proche, les milices de Vichy et l'occupant sont aux abois. Le chirurgien craint pour sa famille et décide de la mettre à l'abri dans ce qui semble être sa résidence secondaire, un château perché sur une colline. Une sage décision, suivie malheureusement de conséquences tragiques : le chirurgien découvre qu'après avoir massacré le village à proximité, un groupe de SS ont abattu sa fille, puis violé et exterminé sa femme au lance-flamme, pour finalement élire domicile dans le château. Le chirurgien récupère le fusil de chasse de son père, accompagné de quelques chevrotines. La deuxième partie du film est une expédition punitive dans les règles de l'art.

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Un peu de contexte : Le Vieux fusil est en quelque sorte une transcription française de ce qu'on appelle le film d'auto-défense ou vigilante movie, qui fut une tendance dans le cinéma Hollywoodien des années 70. Death Wish (un justicier dans la ville) et Taxi Driver font partie des exemples les plus connus. Une connaissance plus cinéphile que moi m'a dit un jour que le genre avait aussi connu un essor dans le cinéma italien de la même période. On est en plein dans les années de plomb. Le film rencontre un certain succès à sa sortie en France et passe encore régulièrement à la télévision, mais à l'époque la critique fut semble-t-il divisée. Il est vrai qu'il est particulièrement violent. La scène où Romy Schneider est violée puis carbonisée au lance-flamme, et sa fille tuée d'une balle dans le dos - on n'hésitait pas à montrer les meurtres d'enfants à cette époque - a dû prendre aux tripes les spectateurs de 1975. Pour l'anecdote, si je n'ai vu le film qu'hier j'en ai connu l'existence il y a 25 ans. A l'époque, un copain de lycée l'avait vu et m'en avait ensuite raconté l'histoire, m'expliquant que ses parents l'avaient mis en garde mais qu'il avait malgré tout insisté pour le regarder, et qu'il en était ressorti avec des envies de carnage.

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C'est dire à quel point le cartharsis tourne à plein régime : après avoir vu le massacre perpétré par les SS, quel spectateur pourrait attendre autre chose que la plus sanglante des vengeances ? On suit pendant près d'une heure le chirurgien dans sa méticuleuse entreprise, et c'est à ce moment que l'idée vidéo-ludique m'a explosé à la figure : bien que le contexte soit différent - l'agent 47 est un tueur professionnel, uniquement motivé par l'argent et la satisfaction du travail bien fait - le cadre et le mode opératoire de cette vengeance feraient à coup sûr une excellente mission de Hitman.

Le chirurgien n'a pour seule arme qu'un fusil de chasse et quelques munitions. Contre une bonne dizaine de SS armés de mitrailleuses, de grenades et de lance-flammes, les pronostiques ne jouent clairement pas en sa faveur. Heureusement, le héros a plusieurs atouts. D'abord le calme et la précision que lui procurent à la fois l'exercice de sa profession et sa détermination. C'est déjà ça qu'il a de commun avec l'agent 47. D'autre part, c'est chez lui que le SS se sont installés, dans un château dont il connaît chaque recoin, ainsi que les nombreux passages secrets et souterrains qu'il utilise pour se déplacer sans être vu.

L'analyse de level design étant le sujet vidéo-ludique qui me passionne le plus, cet aspect du film m'a fasciné. Il s'agit d'un château à deux niveaux de lecture : d'un côté la partie visible et claire, celle à l'usage des "habitants", de l'autre la partie sombre et dissimulée, réservée au vrai propriétaire et qui permet de relier rapidement les différents lieux du château : un puit, une sortie dérobée sur la colline, une porte battante secrète dans une chambre à coucher... J'avais adoré le Fantôme de l'opéra de Gaston Leroux (je parle bien du roman, je n'ai jamais vu aucune des adaptations au cinéma) qui faisait la même chose avec le Palais Garnier. Et j'adore encore plus ce type de construction dans mes jeux d'infiltration. The Clockwork Mansion dans Dishonored II en est un autre exemple brillant, avec en plus un level design maléable complètement fou. Dernier point important du château, comme il a été construit sur une colline, le château est un lieu isolé, uniquement accessible via un pont (que le chirurgien va, comme vous vous en doutez, très vite saboter).

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Les scènes où Philippe Noiret se déplace, presque sereinement, avec assurance et agilité, dans les catacombes ou les couloirs secrets du château, épiant ses futures victimes et attendant le bon moment pour passer à l'acte, font je trouve d'excellentes séquences d'infiltration de jeu vidéo. En voyant ses ennemis de si près, la rage pourrait le dévorer, il pourrait perdre ses moyens, mais il reste impassible, étudiant patiemment le mode de vie de ses proies. Il y a une séquence très forte où Noiret espionne les SS de derrière un miroir sans tain, un élément qui d'ailleurs serait tout à fait à sa place dans un titre d'infiltration (connaissez-vous des titres qui ont déjà exploité l'idée ?) : les SS trouvent le projecteur du chirurgien et regardent son film de vacances à la plage, violant à présent jusqu'à son intimité et celle de sa famille.

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Le chirurgien devient vite un tueur redoutable. Il abat deux SS à la chevrotine, dont un du fond d'un puit. Il est même si efficace que les SS pensent que plusieurs FTP, des membres de la résistance française, ont infiltré le château. La réaction des soldats allemands m'a rappelé la paranoïa des mobs de Batman : Arkane Asylum, apeurés au point de voir des ennemis imaginaires et de tirer dans le vide avec leur mitrailleuse. Des réactions qui avaient suscité chez moi une satisfaction mêlée de sadisme chez le Batman que j'étais alors. Le Vieux fusil repose sur un renversement aussi efficace pour le spectateur qu'un bon gameplay d'infiltration pour le joueur : le héros devrait en théorie être en position défavorable, mais dans les faits c'est l'inverse qui se passe. L'efficacité et la rapidité du héros vaut la force de 10 hommes.

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Le chirurgien reste dans l'absolu très vulnérable, mais le point de bascule du film arrive quand il sabote le pont. Lorsque deux SS prennent une voiture et tentent de sortir du château, Noiret fait d'une pierre deux coups, tout en choisissant une méthode qui a, j'imagine, dû être utilisée au moins 2-3 fois par l'agent 47 : la voiture fait s'écrouler le pont préalablement saboté, ce qui tue les 2 SS sur le coup ET prend au piège tous les autres. Certains choisissent de descendre de la colline à l'aide d'une corde, mais le chirurgien l'anticipe et les attend déjà avec son fusil. Il manque l'un d'eux, mais le SS pris de panique lâche la corde et meurt dans sa chute. C'est également en vidant un réservoir pour les priver d'eau que le chirurgien parvient à attirer les SS vers le puit. Là encore, d'après ce que j'ai compris c'est comme ça que semblent fonctionner les Hitman : déclencher des événements qui vont impacter le comportement des futures victimes, anticiper leurs réactions et en tirer partie pour atteindre son objectif meurtrier.

De moins en moins nombreux et toujours incapables de neutraliser leur ennemi invisible, les SS cèdent à la peur et commencent à s'auto-saborder : l'un d'eux vole des vêtements dans la panderie du chirurgien, espérant fuir déguisé en civil. Son supérieur surprend le déserteur et l'abat, tout étant lui-même blessé. Le chirurgien supprime deux autres SS en les attirant dans un trou situé dans les catacombes. Il lui suffit alors de le remplir d'eau et de le recouvrir d'une grille, ce qui noie les deux SS. Y a-t-il beaucoup d'autres vigilante movies qui font preuve d'autant de renouvellement et de "créativité" dans les méthodes d'exécution ? Je n'en connais pas assez pour le dire. En tout cas, il y a des moments où le personnage de Noiret n'a plus grand chose à envier à l'agent 47.

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J'ai trouvé la fin tout aussi vidéo-ludique. Le chirurgien finit par brûler toutes ses cartouches mais tombe sur le power-up ultime : le lance-flamme utilisé contre sa femme l'attend sur une table de salon, et le boss de fin sera l'officier SS déjà bien amoché. Je vous laisse deviner à quoi ressemble le point d'orgue. A la fin du film le chirurgien a définitivement perdu la raison, évoquant sa femme et sa fille comme si elles étaient encore vivantes (l'expédition punitive est elle-même entrecoupée de nombreux flashbacks racontant son heureuse vie familiale d'avant) alors qu'il parle à son ami. Le plan final sur le visage de Noiret est poignant. Reste que d'un point de vue strictement technique, il a réussi une vengeance parfaite, et si un écran de fin de mission avait pu s'afficher juste après qu'il ait fait flamber l'officer SS, il aurait obtenu quelque chose comme AAA+, 100% de completion, à peu près tous les achievements et tous les sous-objectifs de missions réussis. Quoique, pas tout à fait maintenant que j'y repense. Il s'est quand même fait repérer deux ou trois fois, a encaissé une blessure au bras (qu'il a bien vite su soigner, en bon chirurgien) et a manqué un ou deux tirs. Mais de mon point de vue de joueur, ça constitue quand même une excellente perf, que je serais bien incapable de reproduire dans n'importe quel Hitman-like.

Vous trouvez ce genre de rapprochements nauséabonds, ou au moins dérangeants ? C'est vrai que le genre de choses qu'a vécu notre chirurgien est vraiment arrivé en 1944. Les exactions des Allemands sur la population française au moment de leur repli ont fait de vraies morts atroces. D'ailleurs, certains critiques à l'époque furent apparemment outrés, notamment chez les gens de la Nouvelle Vague, fidèles qu'ils étaient à conception moraliste du cinéma (qu'est-ce qu'un Skorecki écrirait sur TLoU2 ! Heureusement pour nous qu'il n'a jamais pu blairer le jeu vidéo).

Peut-on utiliser une époque, un contexte, des faits aussi dramatiques, et encore si proches de nous, comme vulgaire prétexte à un film de vengeance ? Je n'ai pas assez de convictions sur le cinéma pour me positionner là-dessus. Je juge uniquement le Vieux fusil en tant que joueur, et de ce point de vue je le trouve rien de moins que brillant. Et si j'étais lead designer développant un titre axé action / infiltration, que j'étais à court d'inspiration pour une mission en particulier et qu'on me montrait ce film, je sortirais du visionnage avec une carnet de dizaines de pages griffonnées d'idées et de prolongements possibles. Ce film de 1975 est une master class à la fois de game design et de level design. 

D'une façon générale, j'adorerais qu'un titre d'infiltration reprenne et développe l'idée d'un lieu clos dans lequel on travaille patiemment et ingénieusement à resserer l'étau sur ses victimes. Comme dans And Then There Were None ou dans Alien le 8ème passager, vus non pas du côté victimes (Alien Isolation l'a déjà fait) mais du côté boureau. En fait, à présent je me demande même si on peut pourrait faire un parallèle, à priori incongru, entre le 8ème passager et le Vieux fusil (les conduits d'aération du Nostromo remplacent parfaitement les souterrains du château). Ca, c'est peut-être quelque chose que Hitman n'a jamais pu faire : l'agent 47 doit rester le plus possible transparant et n'a donc pas le luxe d'être craint de ses victimes, qui n'ont même pas le temps d'avoir peur quand l'exécution arrive.

Une nuance tout de même : je suis bien conscient que toutes ces réflexions ne sont d'abord que des projections mentales de joueur (et le premier qui me dit que je joue trop au point de voir du jeu vidéo partout, je me fâche, je n'ai pas le quart du temps dont je voudrais pour jouer...). Mais je voudrais quand même proposer ce sujet, certes via un post peut-être trop développé - merci si vous avez eu la patience de le lire jusqu'au bout - et poser sur ce forum la question suivante :

Vous est-il déjà arrivé, de façon surprenante ou inattendue, de voir distinctement un jeu vidéo derrière un film ?

En ce qui me concerne, ce n'est pas ma première fois. Il y a une dizaine d'années, j'ai vu le Mécano de la "générale" de Buster Keaton. Je me souviens m'être dit à la fin un truc comme : "c'est la meilleure course poursuite de jeu vidéo que j'aie vu de toute ma vie". Là encore, il est possible que j'aie projeté beaucoup de choses (il faudrait que je le revoie pour confirmer), mais regardez ce film si vous ne le connaissez pas, c'est extraordinaire : un film quasi-centenaire et pourtant si profondément vidéo-ludique dans son esprit. Dans le cas de Buster Keaton, c'est toutefois un peu moins surprenant. Il me semble avoir déjà lu des personnes faire des liens entre son oeuvre et le jeu vidéo.

Voilà, c'était ma première contribution ici (une première depuis des années à lurker sur les 3-4 forums qui m'intéressent). J'espère qu'elle inspirera au moins quelques échanges. J'aurais voulu avoir le film en .avi et faire des captures d'écran pour illustrer plus mon texte, avec des plans correspondant aux passages que je décris. Mais ça n'a pas été possible.

En attendant, longue vie à SoJ et à sa petite communauté, et un grand merci pour tout le travail fourni. J'espère qu'Erwan et ses chroniqueurs favoris sans encore loin d'en avoir marre après toutes ces éditions (c'est le seul regret que j'aie, avoir découvert l'émission il y a "seulement" trois ans alors qu'elle existe depuis bien plus longtemps) et que l'émission a encore de longues et belles années devant elle.

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#2 26-01-2021 06:41:09

Jeremisrael
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Re : Quand les films voudraient être un jeu

Merci Lyle pour ton post sympathique. Et t'inquiète, je suis ici depuis le debut mais SoJ n'a vraiment commencé que y'a 3 ans. Je dis ca comme ca.
J'avoue que je ne vois que tres peu de films et de séries, mais depuis quelques années les long métrages qui font penser a des jeux video s'en sont très souvent eux-meme inspirés.
On ne peut en effet pas soupçonner un film de 75 d'en être, cependant je ne regarde pas de vieux films... a part quelques westerns spaghettis mythiques.
D'ailleurs qui n'aurait pas remarqué que TOUS les épisodes du Mandalorian ont leur équivalent scénaristique dans un des Sergio Leone, c'est a la limite de l'outrage... Je pense que c'est ce qui a tué Ennio Morricone l'an dernier.
Aujourd'hui, jeux vidéos et cinéma s'emmêlent, c'est devenu la meme culture.

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#3 26-01-2021 10:00:29

Yaourt
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Re : Quand les films voudraient être un jeu

Salut Lyle ! Merci pour ce message. Tu joues un peu trop au JV (ça c'est pour voir à quoi tu ressembles quand tu te fâches big_smile).

Plus sérieusement, merci pour ce topic sympatoche qui m'a permis d'ajouter un film que je ne connaissais à ma to-do-list. Je me demande par contre quel cadre mettre à cette discussion, car tu dis toi-même :

Lyle a écrit :

Que les dogfights spatiaux de Star Wars ou les films de Romero soient vidéo-ludiques, cela me semble suffisamment manifeste pour qu'on ne s'y attarde pas plus que ça.

Et pourtant les références ou liens qui ne t'ont pas forcément sauté aux yeux peuvent sembler évidents à d'autres qui s'abstiendraient alors de les citer ici, et inversement (non pas pour encourager à nous parler une n-ième fois de Star Wars hein ?!).

Enfin... il est clair qu'il n'y a pas de licence Le Vieux Fusil qui rendrait cette "parenté" évidente. De même qu'en cherchant, je suis sûr qu'on pourrait trouver un bon paquet d'autres films à longues séquences d'infiltration/observation avant de passer à l'action. Et d'autres après, au hasard Die Hard où McClane passe quelques minutes à faire du repérage dans la tour avant de commencer à s'attaquer aux preneurs d'otages, puis joue à cache-cache avec eux (il m'évoque plus un Snake issu de MGS, qui finit toujours par être vite repéré et doit ensuite "se faire oublier").

Je ne vais pas m'étaler de trop, j'avais commencé à écrire un truc très insatisfaisant de mon point de vue, car les films ne sont pas assez frais dans ma tête, mais pêle-mêle me sont venus en lisant ton intro des Citizen Kane (pour à peu près tout), The Night of the Hunter (pour l'aspect survival face à un Slenderman/Mister X toujours derrière-toi), Les Sept Samourais (pour du tactical à peu contre beaucoup), ou encore La Traversée de Paris (pour les déplacements sans être repéré, de très loin, et en plus ça finit mal tongue).
Au final, ça revenait à répéter une n-ième fois que le JV s'inspire énormément du cinéma (c'est une évidence pour tout le monde je pense), et que les concepteurs sont en sont tellement imprégnés qu'ils en arrivent à citer (consciemment ou non tellement certaines références/citations ont été reprises ad-nauseam dans la production contemporaine) des films plus ou moins oubliés des masses.

Si ce sujet a du succès, je le suivrai avec attention pour prendre note des films cités. smile

Jeremisrael a écrit :

SoJ n'a vraiment commencé que y'a 3 ans. Je dis ca comme ca.

Narcisse !

Dernière modification par Yaourt (26-01-2021 11:10:08)

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#4 26-01-2021 13:02:47

Julie
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Re : Quand les films voudraient être un jeu

Ah, on a regardé le même film dimanche soir ! Il me faut encore un peu de temps pour m'en remettre mais je trouve l'idée très intéressante (à rebours des films qui ont des influences claires dans le jeu vidéo, comme la fameuse scène de beat them all d'Old Boy). Je reviendrai si j'ai des exemples spécifiques en tête, pour l'heure je suis encore hantée par le regard embué de larmes de Philippe Noiret face à ses images de vacances à Biarritz, du temps où il était encore heureux.

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#5 26-01-2021 15:59:25

stonga9
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Re : Quand les films voudraient être un jeu

Un film qui correspond à tes critères (1968) et allie infiltration et action : Quand les aigles attaquent avec Richard Burton et Clint Eastwood

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#6 26-01-2021 16:16:18

Red
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Re : Quand les films voudraient être un jeu

District 9, Edge of Tomorow, mais ton exemple du Vieux Fusil est super classe. J'aimerai beaucoup voir plus de jeux aborder des thèmes sociaux plus contemporains comme les films des frères Dardenne, et aussi (et ça n'a rien à voir) un grand jeu en monde ouvert ou genre Uncharted mais pendant une  invasion extraterrestre sur Terre à La Guerre des Mondes. Un genre d'Half-Life mais de nos jours.

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#7 26-01-2021 22:44:28

Lyle
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Re : Quand les films voudraient être un jeu

Merci pour votre accueil et vos suggestions.

Il y a clairement un problème de cadre avec ce thread. On pourrait en effet citer des centaines, des milliers d'oeuvres cinématographiques dans lesquelles on pourrait voir des propositions vidéo-ludiques. Je savais qu'il y avait un risque d'ouvrir un thread fourre-tout et c'est pourquoi j'ai tenu à délimiter le champ d'investigation, mais à présent je ne suis plus vraiment sûr de ce que je cherche moi-même.

Après avoir écrit mon post, je me suis souvenu d'un autre exemple intéressant. Il n'est pas de moi mais je pense qu'il est dans le style de ce qu'on cherche ici. Dans une émission de France Inter il y a quelques années, le critique Jean-Baptiste Thoret voyait dans Fenêtre sur cour une sorte de jeu vidéo avant l'heure : invalidé par sa jambe cassée, James Stewart envoie Grace Kelly espionner ses voisins et exécuter toutes les tâches qu'il ne peut pas faire lui-même. Il se sert d'elle comme un joueur se sert de son avatar. J'avais trouvé le parallèle convaincant et très bien vu. On devrait sans mal pouvoir trouver d'autres exemples chez Hitchcock.

Et c'est vrai qu'en matière d'action / infiltration, on pourrait trouver un paquet d'autres exemples. Le premier Die Hard, qu'ils ont aussi repassé dernièrement, est un bon représentant. Il serait alors intéressant de voir lesquels d'entre eux s'approchent le plus de séquences vidéo-ludiques du même genre.

J'ai à présent en tête une manière un peu différente d'orienter le thread : les cas où le cinéma reste plus fort que le jeu vidéo (mais débarquer ici en proposant de démontrer la supériorité du cinéma, ce serait un comble).

L'exemple de La Nuit du chasseur, film fascinant mais que j'ai vu il y a longtemps, est à étudier. Citizen Kane par contre, je m'en souviens plus assez pour pouvoir en tirer des liens avec le medium. Merci enfin d'avoir suggéré Quand les aigles attaquent, ça pourra me motiver à le regarder si j'en ai un jour l'occasion.

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#8 27-01-2021 00:32:15

Red
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Re : Quand les films voudraient être un jeu

On avait abordé un sujet connexe dans ce thread si tu veux smile

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#9 27-01-2021 07:52:12

Yaourt
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Re : Quand les films voudraient être un jeu

J’évoque Citizen Kane par facilité. Le film a tout posé : les travellings de caméra, les changements de profondeur de champ, les flash back, etc. Mais bon, au moins les deux premiers points, si ça n’avait pas été lui, ça aurait été un autre assez rapidement. Là où il m’intéresse plus, c’est dans son aspect précurseur du cinéma d’enquête, au premier rang desquels un bon paquet de films noirs, qui prefigurent bon nombre de point-n-click ou des trucs à la L.A. noire, mais je tire peut-être beaucoup trop fort, d’autant que Kane en soi ne me semble pas avoir de parallèle direct avec le JV comme tu l’as dressé pour Le Vieux Fusil ou Fenêtre sur Cour...

Sinon, un domaine où le cinéma écrasera le JV encore longtemps, c’est le genre tranche de vie molle et chiante surreprésenté dans le cinéma Français. Exemple au pif Je vais bien, ne t’en fais pas (lui-même adapté du roman éponyme tout aussi mou). Je mets au defi quiconque de nous faire un bon jeu avec ça.

Dernière modification par Yaourt (27-01-2021 22:36:48)

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#10 27-01-2021 22:14:14

jenesuispasunrobot
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Re : Quand les films voudraient être un jeu

Ça fait envie de voir le vieux fusil! Dispo sur Filmin et Amazon Prime.


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