iMAL, du numérique au coeur de Bruxelles

par Astrid GIRARDEAU
publié le 4 octobre 2007 à 18h50
(mis à jour le 6 octobre 2007 à 11h55)

Aujourd'hui, l' iMAL (interactive Media Art Lab) inaugure son nouveau Centre de Cultures et Technologie Digitales. Un espace de 600m2, situé dans un entrepôt industriel des années 20 en plein cœur de Bruxelles, qui sera dédié aux nouvelles formes artistiques issues de la «convergence entre informatique, télécommunication, réseaux et médias.»

Contrainte de quitter les locaux qu'elle occupait, l'association iMAL a profité du changement pour s'installer dans un espace plus large. Un déménagement qui lui garantit une plus grande marge de manœuvre pour accueillir son programme d'ateliers, d'évènements et d'expositions. Jusqu'ici, leurs locaux étant trop petits, ils devaient trouver des lieux où monter leurs expositions. Exercice pas facile, notamment avec les grandes institutions culturelles tels le Palais des Beaux-Arts. «Ces institutions sont encore très peu ouvertes aux émergences numériques, explique Yves Bernard, responsable artistique de l'iMAL. De plus, leurs délais sont tels - les programmations sont fixées deux ans à l'avance - qu'ils ne sont pas compatibles avec notre fonctionnement, beaucoup plus flexible et souple » .

Cette nouvelle implémentation est «également importante au niveau des politiques et des locaux» , comme assise physique dans le paysage culturel de Bruxelles. Aujourd'hui la communauté française de Belgique est partenaire de l'association, mais Yves Bernard estime que «l'effort du gouvernement reste symbolique. Il n'y a pas vraiment d'effort financier, les budgets sont encore ridicules.» Il ressent un plus grand dynamisme pour les activités numériques côté flamand. Il collabore d'ailleurs avec les structures flamandes, même s'il se heurte à la complexité des institutions : «certains de nos projets sont subventionnés par la Flandre, mais le centre n'a pas le droit de bénéficier de fonds wallons».

Pour son lancement, le centre organise trois jour d'exposition, de concerts et de performances avec une sélection d'artistes de la scène internationale. On citera l'installation Alerting Infrastructure! de Jonah Brucker-Cohen qui se détruit un peu plus à chaque nouvelle visite de la page d'accueil du site de l'iMAL , [ I [A]M G_7304 ->http://www.overheads.org/] de Linda Hilfling, un projecteur des années 70 connecté à Flickr, et nOtbOt la machine joueuse de Walter Langelaar ( lire l'article ). Pour l'inauguration, le collectif Second Front présentera The Gate , un pont visuel en direct entre les visiteurs du centre et les avatars de l'île Odyssey sur Second Life .

Pour 2008, le centre se penchera particulièrement sur les smart objects (ou objets intelligents). Ce sera l'occasion de rencontres avec des entreprises technologiques. C'est en effet l'un des souhaits de l'iMAL de «s'ouvrir davantage à la recherche et à l'industrie» . Yves Bernard cite l'exemple français du RIAM (Réseau pour la Recherche et l'Innovation en Audiovisuel et Multimédia) qui «s'investit de plus en plus dans des associations artistiques tournées vers le numérique» . Des initiatives qu'il aimerait voir se développer en Belgique.

iMAL - Centre de Cultures et Technologie Digitales

_ 30 Quai des Charbonnages

_ 1080 Bruxelles (Belgique)

_ www.imal.org

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