L'Europe des 10 (Mbps)

par Camille Gévaudan
publié le 18 novembre 2009 à 18h14
(mis à jour le 20 octobre 2010 à 17h25)

Les chiffres du premier semestre 2009 ( rapport en PDF ) viennent d'être d'être publiés par la commission européenne: «Haut débit en Europe : situation au 1e juillet 2009.» Bilan ? Plus de lignes, moins d'ADSL, meilleurs réseaux, meilleur débit.

«Malgré la conjoncture économique morose» , la progression du haut débit dans l'Union Européenne a réussi à maintenir une belle croissance : 11,5 millions de lignes supplémentaires depuis juillet 2008, soit une progression de 10,7 %. Les États du nord-ouest sont comme à leur habitude en haut du classement. Sur le podium, on trouve le Danemark (37,3 % de la population connectée en haut débit), les Pays-Bas (36,2 %) et la Suède (31,3 %). La France arrive peu après mais reste sous la barre symbolique des 30% (27,7).

Technologies

La courbe de progression des technologies autres que l'ADSL est bien plus marquée que celle de la moyenne des connexions haut-débit. Principal bénéficiaire : la fibre optique. Celle-ci est en plein boom (40% d'augmentation en un an) mais n'est encore présente que dans quelques pays... et c'est la Lettonie qui se révèle être la mieux équipée. Au total, seuls 1,75% des foyers européens connectés ont un accès FTTH ( fiber to the home ). Le câble, lui, a progressé de 16% en un an.

Ces technologies alternatives ne sont que très rarement proposées par les opérateurs historiques, qui représentent seulement 5% du marché non-ADSL.

Dégroupés

Après avoir décliné avec régularité ces dernières années, la part de marché revenant aux opérateurs historiques s'est stabilisée en 2009. Ils gèrent en moyenne 45,2 % des connexions, soit seulement 0,5 points de moins que l'an dernier. France Télécom s'en sort un peu mieux que cette moyenne, avec 46,3 % des abonnements hexagonaux à sa charge. Le reste des parts va aux «nouveaux entrants», qui nécessitent un dégroupage des lignes et investissent de plus en plus dans leurs réseaux, contribuant selon le rapport à «créer un marché du haut débit plus concurrentiel» .

Tous opérateurs confondus, le dégroupage, qu'il soit total ou partiel, concerne aujourd'hui près de trois quarts des connexions européennes (71,4 %).

Mobile

L'Internet mobile progresse également, notamment grâce au succès des abonnements 3G proposés par les opérateurs mobiles, mais de façon très inégale selon les pays. Alors que l'Autriche et la Suède montrent des taux d'équipement exceptionnels (respectivement 13,8 % et 12,6 %), Chypre, la Bulgarie, mais aussi (et plus étonnamment) le Luxembourg et la Belgique en ont à peine entendu parler. La France n'est pas beaucoup plus avancée, avec un taux de pénétration de 1,9 %. La moyenne européenne est de 4,2 %.

«La vitesse vous manque ?»

«Poum. Et bu-u-u-u-ut. Oh la la...» Qui se souvient de la pub pour Cegetel montrant un match de foot au ralenti ? À l'époque (2006), l'opérateur promettait 512k pour combler le manque de vitesse. Et aujourd'hui ? 80% des internautes européens ont un débit supérieur ou égal à 2 Mégabits par seconde, ce qui leur permet non seulement d'afficher des pages web -- même avec des images ! -- en un temps record, mais aussi de regarder des vidéos en streaming. Ou même la télévision, pour les 15% de chanceux qui sont au-dessus des 10 Mbps.

Médaille d'or pour la Bulgarie, avec 54,8% d'internautes au-dessus des 10 Mbps, et gros retard pour Chypre qui compte 77,3% de connectés sous les 2 Mbps. La France n'ayant pas transmis ses données à temps, on ne saura pas où elle se situe entre ces deux extrêmes.

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