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Libération

Sundance aux prises avec la crise

Déclin. La fréquentation du festival américain du cinéma indépendant est en baisse.
par Olivier Seguret
publié le 21 janvier 2009 à 11h03
(mis à jour le 21 janvier 2009 à 11h03)

Tout le monde l'a oublié ou presque, mais tandis qu'à Washington les cérémonies d'investiture captaient toute la lumière, le festival du film de Sundance, Colorado, battait son plein. En fait, son pas-tout-à-fait-plein, dans la mesure où la fréquentation des hôtels aurait, selon le journal professionnel Variety, chuté de 12 % cette année.

Le plus grand festival du cinéma indépendant en Amérique du Nord, fondé et toujours présidé par Robert Redford, fête pourtant sa 25e édition. Mais la crise économique qui frappe l'ensemble du territoire des Etats-Unis fait sentir ses effets jusque dans la très huppée station de sports d'hiver. Et cette édition anniversaire est tout particulièrement scrutée par les médias professionnels de l'industrie du cinéma, qui cherchent à toute force à y débusquer une grille de lecture des tendances et événements qui guettent le secteur.

Mouise. Deux des plus importants sponsors de la manifestation, Volkswagen et Adobe, ont d'ailleurs annulé leur participation au dernier moment, rapporte Variety, qui se désole aussi de voir les festivaliers bien moins arrosés de cadeaux : «Sur le papier, les "gifting suites" [chambres d'hôtel garnies de cadeaux, ndlr] sont en augmentation cette année, mais les cadeaux sont bien plus maigres. Les télés à écrans plats et GPS d'antan ont laissé la place aux crèmes hydratantes, vêtements et maquillage.» Bref, la mouise.

Plus sérieusement, le concurrent Hollywood Reporter estime que les ventes négociées au marché du film local seraient elles aussi en déclin, malgré quelques emballements sporadiques, comme ceux constatés autour de Brooklyn's Finest, drame policier d'Antoine Fuqua, ou de Tyson, documentaire rédempteur sur le fameux boxeur par James Toback, chaudement recommandé par l'envoyé spécial du New York Times.

«Vacarme». «Le sentiment confus qu'il existe une vie au-delà des Wasatch Mountains semble avoir saisi le festival, surtout en raison de l'état de l'économie et des cérémonies d'investiture», relève ironiquement le correspondant de Variety, qui produira un bilan économique en fin d'édition. «La crise financière et les difficultés du cinéma indépendant ont laissé ici une empreinte profonde, conclut le Hollywood reporter,ce qui pour l'instant signifie surtout que le vacarme des sponsors et le rythme général ont un peu diminué.» C'est déjà ça.

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