Pour revenir sur les propos de M. Apap et les boutiques offshore britanniques, je voulais partager mon expérience de joueur-consommateur.

Quand on est un étudiant sans-le-sou, l'argument pécuniaire rentre forcément en compte au moment de l'achat d'un jeu et, souvent, il m'a fallu me priver de nombreux titres. Frustré, mais ne succombant au chant du piratage, découvrir ces sites fut un vrai bol d'air frais. Avec la somme d'argent que j'aurais dépensée pour un jeu à plein tarif, je peux m'en offrir aujourd'hui trois, voire quatre.
Mais ce qui a radicalement changé, c'est la multiplicité et la diversité d'expériences vidéo-ludiques qui se sont offertes à moi. A ces prix, je peux tout simplement prendre le risque d'acheter ces jeux médians qui se situent entre le blockbuster indispensable et la production indie dématérialisée, si on veut caricaturer. Par ce moyen j'ai pu découvrir des titres aux défauts certains mais qui m'ont procuré un vrai plaisir de jeu, en vrac je peux citer Brütal Legend, Nier, Resonance of Fate ou plus récemment Enslaved. Des jeux que je n'aurais jamais achetés à prix plein et introuvables six mois plus tard, leur demie-vie en rayon étant particulièrement courte. (du moins dans ma région reculée). C'est pouvoir consommer tout ce jeu vidéo pas forcément indispensable mais tout à fait crédible, regorgé d'excellentes idées bien que souvent maladroitement implémentées. En ce sens le vieux con de gamer élitiste que j'étais a appris l'humilité et faire fi des défauts, à l'instar de son ex-petite copine. Un monde existe en-dessous de la note 8/10.
Forcément, on peut s'interroger sur l'indécence des prix pratiqués par ses sites et se demander si acheter systématiquement ses jeux chez eux permettent aux développeurs et éditeurs de s'y retrouver. J'ai quelques fois l'impression d'être le collaborateur silencieux d'une liquidation d'invendus profitant du malheureux insuccès d'un titre. Mais il est force de constater qu'en contre-partie je n'ai jamais autant consommé. Où se situe l'équilibre? Quel est le juste prix?

Je suis tout à fait intrigué par l'utilisation de l'expression "mise en abyme du gameplay". Dans le cas trivial, je le comprends comme l'implémentation d'un jeu au sein du jeu, à l'instar de ce qui est présent dans Shenmue ou GTA San Andreas. Néanmoins, j'ai eu un peu plus de difficulté à la comprendre pour Bioshock. [SPOILER] S'agit-il de la subjectivité du joueur qui n'est pas placée en Jack, mais dans la volonté d'Atlas, Ryan ou Tenenbaum ? Nous jouons la volonté qui joue avec Jack ? [/SPOILER]. Ou s'agit-il d'autre chose ?