Les androïdes rêvent-ils de corbeaux électriques ?

La question me paraît légitime en ce qui concerne Death's Door, dont la façade avait pourtant tout pour me plaire. Incarner un petit piou piou au service de la Mort ? Mon rêve.
Quelle ironie, hélas, de me retrouver à collecter des âmes dans un jeu qui m'en a paru entièrement dépourvu. Tout, de son style graphique à ses niveaux en passant par son character design, m'a semblé dupliquer la zeitgeist du jeu indépendant de cette dernière décennie.
Le travail est correct, décent, fonctionnel. Mais c'est là un travail scolaire, un travail d'usine. Le jeu est tout à fait jouable, mais n'a rien d'engageant. Il est à la fois peu et trop inspiré par ses pairs, si bien qu'il n'exprime pas la moindre identité. Les types d'ennemis sont réchauffés, les énigmes limpides, le level design monotone et propice à l'égarement.

Peut-être les androïdes rêvent-ils de petits oiseaux, car ce jeu a vraisemblablement été conçu par des robots.

Post-scriptum : Au lieu de me forcer une énième fois à prendre la manette, je m'en vais feuilleter l'artbook de la Deluxe Edition car même si ces travaux n'ont rien d'original, ils sont néanmoins assez mignons et en tant qu'artiste, j'estime que c'est toujours intéressant à étudier.

Post-post-scriptum : Je demeure toutefois ravi bien que surpris que le jeu vous ait enchanté. Si son exécution m'a laissé indifférent, l'idée de base était séduisante et les efforts techniques manifestes. Aussi aurait-il été regrettable que cette œuvre ne parlât à personne.