Les forums d'Ecrans

Annonce

Pour participer aux forums d'Ecrans.fr, il faut d'abord s'inscrire. Pour vous inscrire, cliquez ici.
Si vous possédez déjà un compte, cliquez ici.

#1 17-10-2008 16:39:11

g_marc
Habitué
Inscription : 16-08-2008
Messages : 281

Espace pornographique réservé aux adultes pourvus de leur consentement

Espace pornographique réservé aux adultes pourvus de leur consentement

Je n'exposerai pas les photos, question de décence ou afin d'échapper aux procès pour usage abusif de droits d'auteur — et à ce petit jeu-là, les pornocrates avec licence en droit doublée d'une maîtrise en gestion écraseraient même le 4X4 avec pare-buffles et porte-pétasses d'un magnat de l'industrie du disque, fût-il plus pété qu'une Pompadour en tutu de dentelle à quatre pattes sur le gras double de son éléphant rose —, aussi vous devrez me croire sur parole.

Car je viens de tomber sur un « blog » (guillemets incontournables) qu'on qualifiera de « léger » (toujours les guillemets) par politesse et par respect pour les associations caritatives et/ou d'anciens combattants, peut-être à cause d'une pointe d'envie de faire des manières — cela arrive —, un « blog » donc ou s'exposent à la queue leu leu (trivial d'une licence papouètique) quatre séries de clichés, lesquels ont en commun des bimbos genre merluches qui se dépoilent pour finir plus montagnes pelées qu'en saint-jean. Certains s'en offusqueront, d'autres n'éprouveront même pas le besoin de bâiller d'extase de la même façon que d'ennui, un peu comme quand on se balade dans les allées des rayons produits blancs d'un quelconque supermarché, en prenant soin d'insister sur le terme quelconque.

Rien d'extraordinaire pensera immédiatement le quidam droit dans ses bottes et bien assis sur les bases en béton armé de son excellence critique et de sa conscience blancheur Persil, versus Monsieur Propre, — un modèle d'extase d'homo sapiens sapiens en pleine croissance d'objectivité qui haussera les épaules avant d'aller se faire, et à juste titre, voir ailleurs. Si possible entre une cure de Créatine et une autre de civilités. — Certes ! On s'en tape, on s'en fout, et puis basta !

Non ! Moi, ce qui m'intéresse là-dedans, c'est le choix, manifestement calculé, l'ordre que le blogueur à retenu pour présenter les séries en séquence. Quatre, je le rappelle.

Sur la première série : une fille qui tient en main un de ces appareils photo haute technologie, probablement un Canon ou un Nikon, muni d'un téléobjectif apo-chromatique d'une longueur focale que je juge, au pif, de l'ordre de 400 millimètres, voire plus. Une bête. — Elle finira à poil avec une saucisse de plastique à vibrations salaces entre les jambes.

Le seconde : une nana d'un mètre quatre-vingt pour trente-deux kilos toute peinturlurée des couleurs « camouflage » des para-commandos, cela, comment dire ? « à fleur de peau », laquelle gonzesse tient en main une machine à courbure métallique dressée par-dessus la culasse, un de ces fusils d'assaut mieux connu sous l'amusant patronyme de AK-47, kalashnikov pour les intimes (c'est convertissable en un nom commun), voire même karabinek Tantal pour nos amis polonais, devenus depuis la création du divin objet pétaradant des Européens sous Prozac, silicone mammaire et Viagra bleu turquoise à l'odeur de floches. Un peu comme nous. Même assez bien comme nous. — Le croiriez-vous ? Elle finira à poil avec une saucisse de plastique à vibrations salaces entre les jambes.

La troisième : une beauté russe à manifestes écarlates genre bonnets D qui se trémousse, déjà toute effleurée sur la longue tige dressée d'une sorte de « canon de soixante-quinze », modèle soviétique, dans les allées larges et remplies d'oxygène de ce que j'ai cru identifier comme une sorte de musée des armées, là où la ferraille, devenue objets de collection et de culte, semble défiler à la façon des modèles en fleurs qui, c'est de circonstance, garnissent les podiums des collections printemps, hiver, haute couture, boucherie Sanzot ou prêt-à-porter de nos amis de la fripe onéreuse (les pince-sans-rire ajouteront qu'au vu de la situation des bourses, il vaudrait mieux envisager des prêts à emporter, voire pour les plus grave, des express à transporter). D'ailleurs, par-delà l'horizon, on devine sans peine les clochers comme des mandarins pansus doublés d'or, si caractéristiques des cathédrales orthodoxes. Peut-être même cet édifice qu'un mafioso patenté jugea de bon goût de restaurer au prix de l'hémoglobine d'une brigade de combattants dans les défilés en nids d'aigle du Caucase. — Bien sûr, bien sûr ! elle finira à poil, mais elle avait déjà beaucoup mieux qu'une vulgaire saucisse de plastique à vibrations salaces entre les jambes. Et quelles jambes ! Un Oural ! Un Tchernobyl ! Prêtes pour un cent quatre-vingt degrés Seymour Butt digne du Koursk ! Joe d'Amato ressuscite déjà...

Enfin, la quatrième !.. Et là... Mon Dieu ! que voulez-vous que je vous dise ?.. Moi aussi, j'aime bien les cucurbites, surtout par grosse chaleur avec une sauce à base de crème, de ciboulette, d'huile d'olive et d'ail cru. Quelquefois la tomate et le parfum de la menthe fraîche. Mais jamais au grand jamais je n'avais eu connaissance que des légumes poussassent par groupe de trois — cinq si on tient compte de l'orifice plus en hauteur, derrière le périnée, — et même sept avec la botte de céleri qu'elle se prend dans la tronche —, au départ de cet étrange bassin fertile qu'on m'avait pourtant vendu comme une manufacture de cigognes et de choux. Surtout que la demoiselle trônait entourée de résidus vestimentaires de type Everlast au milieu d'un authentique ring de boxe : des scories d'extase brute plus écarlate — ou cramoisi — que des feux de Saint-Elme au sommet de leurs mâts ; avant de rejoindre au plus bas Baudelaire et Edgar Alan Poe dans le maelström ; peut-être en essayant de s'immiscer, mais à la nage, tel un ours des montagnes pelées, entre les rivages de Lofoden et de Moskoe.  Et cette fois-ci, je vous épargnerai mes extrapolations en eau de boudin sur les saucisses de plastique à vibrations salaces. Les experts sauront pourquoi. Les mômes iront voir leurs potes initiés sur WLM plutôt que de casser les burnes à l'absence d'un père ou le système lymphatique à la névrose d'une mère.

C'est que l'ordre des séquences, figurez-vous, me donne à penser au mythe de la croissance économique, quelque part entre les vertus du cycle Kondratiev, la courbe de ce bon vieux Walras, celle plus up to date de Phillips, encore cette vision particulièrement idiote qui fit le bonheur de Friedman sous le sobriquet de revenu permanent ; en d'autres termes, à une certaine façon de porter aux nues un mythe en train de crever pour de bon. Je verrais bien par-dessus la séquence un gros titre, par exemple : De l'idiotie d'Adam Smith aux charmes cancrelas du vide-poubelle.

Voilà qui me rappelle encore cette scène dans le Nosferatu de Herzog, excellent remake de celui de Murnau, lorsque Bruno Ganz, qui vient en solitaire de traverser une place ou s'exposent au petit matin des centaines de cercueils — les rats et la peste —, tombe sur les détritus d'un banquet, là où une femelle hirsute bourrée d'alcool et prête pour passer l'arme à gauche lui présente une coupe de vin, tout sourire, en ajoutant : « Venez donc vous amuser avec nous ! » 

Et moi, toujours petit diable, mais au ras du sol, je comprends ce que Chamfort voulait dire lorsqu'il prétendit qu'il était heureux que les êtres humains ne fussent pas comme les éléphants (roses), lesquels ne se reproduisent plus en captivité.

Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort, pas Le Govic. (Mais à relire de bas en haut en écoutant vaille que vaille Traces de toi, du dit Le Govic.)

nana51cfrth7.jpg

Merci à Jean-no, dont le post sur Stuart m'a suggéré celui-ci.

Dernière modification par g_marc (17-10-2008 16:44:56)

Hors ligne

Pied de page des forums