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A qui a profité le bug de Google ? A Google...

par Astrid GIRARDEAU
publié le 5 février 2009 à 14h02
(mis à jour le 5 février 2009 à 14h24)

A qui a profité le bug de Google ? Avant tout à Google lui-même, répond aujourd'hui l' AT Internet Institute dans une nouvelle étude, que nous livrons en exclusivité, sur l'impact de la panne sur le trafic Internet.

Pour rappel, samedi dernier, entre 14h27 et 15h25 GMT, toutes les requêtes du moteur de recherche aboutissaient à un message d'alerte. Hier, nous rapportions une première analyse réalisée par ce même cabinet d'études sur les conséquences du bug sur le trafic des visites venant de requêtes effectuées depuis Google (moteur de recherche, mais aussi Google News, Google Images, etc.). Aujourd'hui, AT Internet Institute publie un nouveau document, réalisé sur un audit de 54689 sites, cette fois sur les conséquences du bug sur le trafic web dans son ensemble. «Il n'y pas que Google comme moteur» , pouvait-on lire un peu partout. Et pourtant...

Evolution du trafic global et des visites effectuées depuis Google, AT Internet Institute

Le report a été très faible. La panne a en effet provoqué une chute moyenne de 21% du trafic web, avec un creux à 29,3%, à 15h43 (heure de Paris) (voir ci-dessus). Un chiffre impressionnant, effrayant même qui souligne la situation de quasi-monopole du moteur, mais surtout l'incapacité des internautes à surfer autrement. «Le report vers d'autres moteurs est faible et une bonne part des visites est bel et bien perdue. Le réflexe Google est-il si fermement ancré que les internautes ne savent plus chercher autrement ?» , s'inquiète ainsi AT Internet Institute. A noter qu'après le bug, le trafic a connu un pic, supérieur à la moyenne d'avant la panne, avant de stabiliser.

Le report vers l'accès direct (saisie directe de l'adresse dans le navigateur ou bookmark) ou vers les autres moteurs de recherche a donc été très faible. 70% n'ont pas été reportées, les internautes ayant simplement abandonnés leur navigation (ci-dessus et ci-dessous). Pour les 30% restant, 16,2% ont opté pour un accès direct, et 13,9% pour un autre moteur de recherche. Celui qui en a le plus profité est Yahoo! avec 41.7% des transferts, suivi de Live Search (24.7%) et d’Orange (13%).

Evolution des visites depuis Google, un autre moteur et en accès direct, AT Internet Institute

Enfin, le cabinet souligne que, «ironie de la panne» , c'est finalement Google qui sort le premier gagnant de la panne. En effet, pendant le bug, si toutes les requêtes sur le moteur de recherche n'aboutissaient pas, les liens sponsorisés eux sont restés accessibles. Or il semble que les internautes se sont en partie reportés sur ces liens publicitaires qui rapportent directement de l'argent à Google.

Si le monopole du moteur de recherche Google est fréquemment dénoncé, cet épisode, et ses conséquences chiffrées, le mettent en lumière. Et AT Internet Institute de se demander : «La force de l'Internet ne réside-t-elle pas intrinsèquement dans l'absence de contrôle centralisé ?»

Sur le même sujet :

_ - Bug de Google : Quel impact ? (04/02/2009)

_ - Le jour où Google s'arrêta

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