Après la présentation des nouveaux iPad d'Apple à San Francisco, puis le grand lancement de Windows 8 et de la tablette Surface par Microsoft, Google ne pouvait pas rester en retrait. Il avait loué, lui aussi, une vaste salle de conférences new-yorkaise pour organiser un «événement Android» à sa taille et faire miroiter sa nouvelle gamme d'appareils tactiles devant un parterre de journalistes américains. Mais «Sandy» en a décidé autrement... La soirée à été annulée pour cause d'ouragan, et Google s'est contenté d'un sobre communiqué de presse sur son blog officiel pour faire ses annonces.
Comme le pressentaient les rumeurs du petit monde technophile, l'heureux événement concerne l'agrandissement de la famille Nexus : pour les fêtes de fin d'année, la petite Nexus 7 accueille à ses côtés une grande sœur, la Nexus 10, et un petit frère, le Nexus 4. Cette dénomination chiffrée peut paraître obscure, mais l'explication est simple et cohérente : les numéros correspondent tout simplement à la taille de l'écran, exprimée en pouces. Les deux premiers appareils sont donc des tablettes tactiles de respectivement 7 et 10 pouces de diagonale ; le dernier est un smartphone très large avec un écran de plus de 4 pouces.
Le smartphone made in Google en est à sa quatrième édition. Google a choisi de confier sa construction au coréen LG, après s'être reposé sur HTC puis sur Samsung pour les précédents modèles. Pour rappel, sa spécificité -- comme celle de toute la gamme Nexus -- est de ne contenir aucune «trace» visible du fabricant de l'appareil : celui-ci s'appuie exclusivement sur les recommandations de Google pour monter la machine et y installer le système d'exploitation, sans y ajouter la moindre petite application maison. Ainsi, on ne trouve pas sur un smartphone Nexus de «surcouche» logicielle : il est vendu presque «nu», équipé seulement de la dernière version d'Android censée exploiter ainsi le meilleur de ses capacités. En outre, un appareil Nexus est toujours le premier à recevoir les mises à jour du système Android, car elles ne sont pas retouchées par le constructeur avant publication.
Démonstration du logiciel Photosphere .
Avec le Nexus 4, Google continue sa folie des grandeurs en poussant encore un peu la diagonale : de 4,65 pouces pour le précédent modèle, qui commençait déjà à prendre beaucoup de place dans une poche, on passe à 4,7 pouces. La toute dernière version d'Android (Jelly Bean 4.2) l'enrichit au passage d'une petite série de fonctionnalités sympathiques, comme le logiciel PhotoSphere qui permet de construire facilement des photos panoramiques -- comme sur l'iPhone 5 -- et une saisie gestuelle sur le clavier, pour glisser le doigt de lettre en lettre et taper les mots plus rapidement.
C'est en juin de cette année que Google s'est enfin décidé à produire sa propre tablette, après en avoir équipé des dizaines de modèles, de marques différentes, avec Android. La petite tablette 7 pouces est maintenant remise au goût du jour, avec une nouvelle version à 32 Go de mémoire pas beaucoup plus chère que celle à 16 Go : 249 € pour la première, 199 € pour la seconde.
La véritable nouveauté côté logiciel est la gestion des comptes multiples : il est désormais possible, sur Android 4.2 -- et sur tablette uniquement --, de partager l'usage d'un seul appareil entre plusieurs personnes pour que chacune d'entre elles retrouve rapidement ses propres applications, e-mails, fonds d'écran, documents, contacts, photos... et scores de jeux.
Enfin, et c'est ce qui manquait à la gamme Nexus, arrive la tablette grand format. Google se targue d'avoir «la plus haute résolution au monde» avec 2560 x 1600 pixels (300 ppi). C'est bien plus que le tout nouvel iPad 4, pourtant très fier de sa qualité d'affichage, mais le débat reste brûlant chez les tablettophiles de tout bord : la course aux pixels ne devient-elle pas ridicule à ce niveau de détail ? Est-il vraiment indispensable d'afficher plus de points par pouce que l'œil humain ne peut en discerner ? (1)
Disponible à partir du 13 novembre aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Australie, en France, en Allemagne, en Espagne et au Canada, la Nexus 10 tacle méchamment Apple sur son prix de vente : la version 16 Go est à 399 € et la 32 Go coûtera 499 €, soit 100 euros de moins la même capacité du côté de la pomme. Noël approche ; la guerre commerciale est ouverte.
(1) Ne vous étripez pas trop dans les forums.