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Libération

Lang: «Les artistes ne peuvent pas vivre d’amour et d’eau fraîche»

par Laure Equy
publié le 17 avril 2009 à 17h56
(mis à jour le 17 avril 2009 à 21h52)

Le député PS du Pas-de-Calais, Jack Lang, se prononcera en faveur du projet de loi Création et Internet. Quitte à faire de nouveau vote à part: le groupe PS de l'Assemblée nationale ayant dénoncé un texte «inutile et inefficace». Celui-ci va revenir en examen devant l'Assemblée le 29 avril , après avoir été rejeté avec fracas par les députés. L'ancien ministre de la Culture explique son choix.

Pourquoi voterez-vous le projet de loi?

_ Il est en cohérence avec ma conviction ancienne et persistante que les artistes ne peuvent pas vivre seulement d’amour et d’eau fraîche. Il n’est donc pas déraisonnable de tenter de trouver un équilibre entre les droits des auteurs et la liberté de communication. Le tout est de trouver la ligne de crête permettant de concilier les libertés des uns et des autres, même s’il n’est jamais aisé d’arbitrer intelligemment en la matière. Le texte est certes imparfait, évidemment provisoire, les technologies étant elles-mêmes amenées à évoluer. Mais ce qui importe est sa valeur pédagogique. Et même si l’on ne peut pas débattre paisiblement sur un sujet si sensible, ne diabolisons pas les choses: on n’est pas dans un pays qui bride Internet et le libre accès est préservé.

Pourtant, vous étiez absent lors du vote, le 9 avril, quand le projet de loi a été rejeté...

_ Le vote est intervenu à l’improviste, personne ne s’y attendait. Le gouvernement est tout à fait fautif. Quand on attache une importance à un texte, c’est une maladresse et une légèreté de le programmer à une telle date.

La droite a justifié ce rejet par une «manœuvre» des députés PS. Qu’en pensez-vous?

_ Ils sont contre ce projet de loi. Même si j’ai une différence de sensibilité avec eux sur le contenu, je comprends qu’ils mettent en harmonie leur hostilité au texte et leur volonté d’être présents en nombre à un moment-clé.

Après avoir été le seul parlementaire socialiste à approuver la révision constitutionnelle, l’été dernier, ne craignez-vous pas de vous mettre une nouvelle fois à dos vos camarades du groupe PS?

_ Je ne crois pas, je ne peux pas renier mes convictions profondes. Cela signifierait de rompre avec tout ce que j’ai accompli lorsque j’étais ministre de la Culture. Sur un tel sujet, ce sont des raisons de conscience. Et des camarades socialistes au Sénat l’avaient voté en première lecture.

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