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Libération

Le «dealer high-tech» en prison

par Astrid GIRARDEAU
publié le 8 août 2007 à 16h48
(mis à jour le 10 août 2007 à 8h16)

Deux mois après la comparution du « roi du spam » Robert Alan Soloway , un autre «roi», William Christopher Smith (alias Rizler), vient de se voir infliger une peine de trente ans de prison par la cour fédérale américaine pour l'ensemble de ses activités illégales.

En 2005, ce jeune Américain originaire du Minnesota était arrêté par le FBI pour avoir envoyé au moins un milliard de spams ou courriers indésirables à des abonnés du fournisseur d'accès AOL. Lequel avait déposé plainte pour violation de la loi CAN SPAM. Smith a alors payé une amende de 5,3 millions de dollars (3,8 millions d’euros). Mais, parallèlement, un juge l’accusait de vente illégale de médicaments, sans licence ni prescription médicale. Car la plupart de ses spams faisaient la promotion des produits pharmaceutiques (Viagra, Cialis, etc.) de son entreprise Xpress Pharmacy. Une société fructueuse de quatre-vingt salariés qui aurait engrangé 24 millions de dollars (17 millions d’euros) par la vente illégale de médicaments sur le net.

«Rizler était l'un des spammeurs les plus connus, et quiconque a été inondé de spams proposant des médicaments peut se réjouir du résultat obtenu par les autorités américaines» , se réjouissait à l'époque Graham Cluley, consultant chez l'éditeur d'antivirus Sophos. Cette semaine, à l'annonce de la sentence, il a de nouveau réagi: «les spammeurs liés aux produits pharmaceutiques sont parmi les plus pitoyables des criminels du net. Non seulement ils inondent les gens de millions de courriels non sollicités, mais ils mettent également des vies en danger avec des médicaments dangereux.»

La lourde condamnation de Christopher Smith par la cour fédérale américaine englobe donc la vente illégale de médicaments sur Internet et l’envoi massif de spams, mais aussi la menace de mort lancé à l’encontre des enfants de Bernadette Hollis, l’une de ses associées qui avait décidé de collaborer avec la justice, et sa tentative de faire migrer sa société en République dominicaine et de cacher son argent à l'Etat. L’un de ses principaux associés, Alton Scott Poe, a lui été condamné à six mois de prison, six mois en résidence surveillée et trois ans en liberté surveillée.

Lors de la procédure, Smith s'est vu qualifié de «dealer high-tech» par l'avocate de la cour Nicolas Engisch et de «pilier du médicament» par le juge Michael Davis, Christopher Smith. Ce à quoi il a répondu ne pas avoir eu l'intention de devenir «le seigneur de la pharmacie sur Internet» , mais il a admis que la plupart de ses entreprises «étaient à la frontière de ce que le gouvernement aime et n'aime pas.»

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