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Libération

Limewire : chassez le logiciel, il revient au galop

par Camille Gévaudan
publié le 10 novembre 2010 à 17h25

Un logiciel libre est un logiciel publié sous une licence autorisant l'étude de son code source, sa modification et la libre diffusion du programme modifié. Or, Limewire était un logiciel libre. Donc, il est parfaitement inefficace d'interdire Limewire, puisqu'il est clonable à volonté et en toute légalité par n'importe qui. Amer syllogisme à méditer pour la Recording Industry Association of America (RIAA), qui avait obtenu fin octobre la désactivation du logiciel de partage p2p.

Depuis, sa version officielle ne peut plus être téléchargée sur Limewire.com (mais elle reste disponible sur de nombreux autres sites de téléchargement dans sa dernière mise à jour du 19 août 2010). Et alors que la communauté historique du projet Limewire a annoncé vouloir travailler avec l'industrie du disque pour un come-back 100% légal, d'autres développeurs sont allés piocher le code source du logiciel abandonné pour le faire renaître de ses cendres. En mieux. «Toutes les dépendances aux serveurs de Lime Company ont été supprimées , explique l'un de ces développeurs au blog Torrentfreak . Tous les réglages distants ont été désactivés, la barre d'outils Ask a été enlevée et toutes les fonctionnalités de Limewire PRO [l'ex-version complète et payante du logiciel, ndlr] ont été activée gratuitement.» Cadeau ! Les nouveaux développeurs promettent que la Pirate Edition marchera mieux et plus longtemps que sa grande sœur officielle, et ne cherchent aucune forme de rémunération : «ni publicités ni mouchards» dans le logiciel, «les codeurs pirates font ça pour le bien de la communauté» .

Malgré un nom peu équivoque et une description carrément insolente sur la fiche Pirate Bay du logiciel ( «Middle finger at the RIAA» , qu'on n'ose pas traduire ici), la «Pirate Edition» fait l'effort d'avertir les utilisateurs sur la possible illégalité des téléchargements qu'ils effectuent : «LimeWire ne parvient pas à trouver une licence pour ce fichier. Télécharger quand même ?» Il y a fort à parier qu'une grande majorité de téléchargeurs cochera «Ne plus m'avertir» avant de cliquer sur «Oui», mais c'est l'intention qui compte : le logiciel se protège des accusations d'incitation au piratage.

Sur la même sujet :

- La RIAA obtient la peau de LimeWire (29/10/2010)

- Rira bien qui RIAA le dernier (27/9/2006)

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