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Libération

Piratage: l'Argentine ferme deux sites

publié le 25 janvier 2012 à 15h08
(mis à jour le 25 janvier 2012 à 15h31)

L'affaire MegaUpload n'en finit pas de déployer ses ramifications internationales. Aujourd'hui, on apprend que les sites argentins Cuevana (qui donnait accès à des films ou séries) et Taringa! (un réseau social d'échange de contenus), sont visés pour avoir largement puisé dans le catalogue mis à disposition via MegaUpload.

Cuevana , lancé en 2009, revendique 2 millions de visiteurs par jour, dont 90% en Amérique latine, pour un catalogue de 3000 films et 250000 épisodes de séries. Son créateur, Tomas Escobar, un Argentin âgé d'une vingtaine d'années, est directement visé par la justice de son pays.

Le site fait l'objet de plusieurs plaintes présentées notamment par l'Union argentine de producteurs de vidéo (UAV), ainsi que par la chaîne câblée américaine HBO. Tomas Escobar assure que la création de Cuevana a été pour lui «un besoin personnel: pouvoir classer séries et films sur Internet» . «Il n'y a jamais eu là l'intention de faire de l'argent , a-t-il complété dans une interview donnée au site spécialisé Alt1040 . Nous voulons passer des accords avec les producteurs, les distributeurs et les propriétaires des contenus.»

«Cuevana a volé nos contenus , lui a répondu un responsable de l'UAV, Daniel Parise. Toute négociation est exclue : ils vont devoir désactiver leurs sites. Ce qui arrive à Megaupload dépasse nos attentes, l'industrie réagit enfin.»

Taringa, qui clame 6 millions de visiteurs par jour, est pour sa part mentionné dans l'enquête du FBI sur MegaUpload. Le réseau a été créé en 2004 par les frères Matias, 32 ans, et Hernan Botbol, 29 ans, en compagnie d'Alberto Nakayama, 30 ans. Ils sont les propriétaires de la société Wiroos SRL, qui héberge le portail dont la publicité est sa principale source de revenus, et avaient déjà été mis en examen en 2010 pour reproduction de livres sans autorisation.

Taringa a démenti dimanche «avoir eu un quelconque accord commercial» avec MegaUpload. «Ce sont les utilisateurs qui choisissent les sites avec lesquels ils veulent se lier» , ont expliqué les représentants du portail.

L'UAV, qui représente 65% du marché de la vidéo en Argentine, a porté plainte au pénal en décembre 2011 contre Cuevana. Une plainte qui est venue s'ajouter à une autre déposée par HBO. «Le web 2.0 permet la création de contenu en commun, a reconnu le procureur Ricardo Saenz. Mais cela ne nous autorise pas à nous approprier des contenus protégés par la loi.»

Sur douze pays qui donnaient MegaUpload parmi les 30 sites les plus visités, huit étaient latino-américains, selon la liste Alexa . En Argentine, MegaUpload occupait la dix-huitième place de ce classement, la 256e aux Etats-Unis.

La semaine dernière, Cuevana avait été le seul site argentin à rejoindre les quelque 10000 pages web qui se sont arrêtées pendant 24 heures pour protester contre les projets de loi antipiratage controversées SOPA (Stop Online Piracy Act) et PIPA (Protect Intellectual Property Act) en discussion au Congrès américain.

(Source AFP)

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