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UPFI : «La licence globale est obsolète et dépassée»

par Sophian Fanen et Camille Gévaudan
publié le 25 janvier 2012 à 15h34

La licence globale, pas encore essayée mais déjà dépassée ? C'est apparemment l'avis de l'Union des producteurs phonographiques indépendants (UPFI), qui représente principalement des labels déjà assez conséquents.

Son directeur général, Jérôme Roger, qui s'est exprimé dans un point presse ce matin, estime que l'offre légale de musique en ligne est aujourd'hui suffisamment «riche et diversifiée» pour que les internautes n'aient nul besoin d'aller voir ailleurs, et notamment du côté des échanges en peer-to-peer. Entre les forfaits de streaming du type Deezer/Spotify/Qobuz et les possibilités de téléchargement classique comme sur iTunes, il est vrai que l'offre légale musicale est bien plus avancée que celle de la VOD, par exemple. L'UPFI en conclut donc que dans le domaine de la musique, qui est «en passe de réussir» sa conversion numérique, «la licence globale est une mesure obsolète et dépassée» .

Cette conversion numérique, si elle est déjà actée aux Etats-Unis, où 50,3% des actes d'achat de musique se sont faits dans la sphère numérique en 2011, est encore fragile en France. L'an dernier, selon le Syndicat national de l'édition phonographique (Snep), qui représente pour sa part les grosses maisons de disques, les ventes par téléchargement ont progressé de 15%, tandis que les revenus du streaming (hors 3G) progressaient de presque 46% à la fin du troisième trimestre. Selon les différents acteurs du secteur , la «bascule», le moment où le numérique prendra le pas sur les formats physiques, devrait intervenir chez nous en 2013.

Dans tous les cas, que faire des indécrottables pirates et récalcitrants de la carte bancaire? Il faut, selon Jérôme Roger, forcer leur «consentement à payer» en conservant le système de surveillance et d'avertissements mis en place par l'Hadopi : «il est important que la réponse graduée reste un repère.»

L'UPFI ne se dit toutefois pas opposée à une évolution de la loi et des missions de l'Hadopi, pourvu que son bras armé soit gardé intact. Stephan Bourdoiseau, le président de l'UPFI, propose ainsi d' «aborder le thème de façon différente sans casser les principes de protection de la propriété intellectuelle» .

Cette «façon différente» reste à définir. Jérome Roger attend «des candidats à la présidentielle 2012 des réponses claires et ambitieuses qui soient à la hauteur des défis que la filière musicale a su relever» . Il s'agira notamment de soutenir la production locale et de mettre en place le Centre national de la musique (CNM), qui devrait être annoncé samedi au Midem, à Cannes.

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