Payer pour lire une info ? Ca reste à voir... Il faut qu'elle ait une véritable valeur ajoutée. Dans les domaines spécialisés, c'est tout à fait envisageable. Dans l'info généraliste, aucune raison pour moi de payer pour lire ce qu'on lira partout, que l'on entendra à la radio, que l'on verra à la télé, dans un consensus mou et lénifiant, en tronquant les débats pour faire plaisir au puissants ou au pouvoir... A mon avis, seuls les "alternatifs" peuvent se permettre de monnayer leur info, pour leurs scoops, pour leur originalité, pour leur impertinence, pour leur liberté de ton, de parole, des sujets abordés surtout si ceux-ci déplaisent au haut-lieu. Bref, sur le net, payer pour obtenir une resucée du 20 h s'appelle de l'escroquerie ou un accident industriel, selon le point de vue où on se place. Payer pour obtenir des infos inédites, des points de vue originaux et/ou brillants, des mises en lumière de sujets laissés dans l'ombre par les valets du pouvoir, des fulgurances, des débats improbables, des propos de gens jamais invités à s'exprimer et qui ont pourtant beaucoup à dire et à apporter, cela se conçoit déjà mieux. Mais l'exercice est difficile et le marché de niche, comme l'ont voulu nos dirigeants et leurs amis qui préfèrent que nous nous abrutissions à l'aide d'une info unique et ressassée à satiété... Oui, je pense que la presse est elle-même victime de son comportement... moutonnier et/ou consensuel, de sa ligne éditoriale souvent proche de la pensée unique et/ou qui vise à plaire au plus grand nombre. Certaines générations paient encore le format papier (moi parfois), beaucoup d'individus le font pour se rassurer et se conforter dans leurs opinions. J'ai le sentiment que les d'jeuns ont moins ce besoin de se rassurer dans leurs opinions politiques (ne seraient-ils pas moins politisés), qu'ils ne paieront pas pour ça dans leur majorité, que le format du quotidien ne leur convient pas en général (touche-à-tout mais pas assez pointu), que l'actu telle qu'elle est conçue pour les "vieux" les ennuie. Ils aiment le net, ils aiment sa gratuité, son côté polymorphe, sa souplesse, son adaptabilité continuelle, la liberté qu'il symbolise encore. Donc, pour les sites d'info qui veulent passer au payant, avec eux (le public de demain), ce n'est pas gagné, loin de là.