Je suis d'accord que ça ne passera pas, mais pas pour cette raison-là - la garantie constitutionnelle d'expression pluraliste ne s'oppose pas à l'interdiction de l'expression de certaines opinions, depuis la provocation au crime jusqu'à la contestation de la qualification de génocide dès lors qu'elle a été retenue par le parlement français en passant par la diffamation ou l'injure. Et l'existence de limitations à la liberté d'expression n'est pas PAR PRINCIPE intolérable, je trouve, même si je ne suis pas forcément d'accord avec toutes celles qui ont force de loi en France à ce jour.

Mais là, il s'agit d'autre chose : d'interdire de CONSULTER des sites, ou du moins HABITUELLEMENT.

Autrement dit, les Français ne pourront pas se faire une opinion par eux-mêmes, ils seront sommés d'accepter la version qu'on voudra bien leur donner. Je ne pourrai plus dire "Allez voir ici ce que ces chtarbés disent", au plus "Ils disent ceci ou cela, enfin, la seule fois où j'ai été voir, et je ne peux pas vous dire où".

Bon, en effet, ça ne passera pas. Mais que l'IDÉE même puisse venir au Président de la République, a fortiori qu'il l'exprime publiquement... je me dis qu'il y a une faille sérieuse dans l'éducation civique.