Les forums d'Ecrans

Annonce

Pour participer aux forums d'Ecrans.fr, il faut d'abord s'inscrire. Pour vous inscrire, cliquez ici.
Si vous possédez déjà un compte, cliquez ici.

#1 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Internet, garage à bitcoins » 22-04-2013 12:51:40

La problématique n'est pas le numérique face au matériel. La problématique c'est l'absence totale de régulation. Comment fiscaliser les hauts revenus si les salaires sont réglés en "bitcoin" et donc non taxés.

L'absence de régulation c'est aussi les montagnes russes qu'arpente le cours du bitcoin. Si on élargit à l'échelle de l'économie réelle, ce serait un véritable désastre.

Croire ou ne pas croire au bitcoin on s'en fiche. Ce qu'il faut c'est réfléchir sur la manière de s'adapter. Internet ayant été créé pour échanger des données numériques, je ne vois pas comment on empêcherait l'émergence de monnaie totalement numérique.

#2 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Yolobotomie » 25-02-2013 23:11:38

C'est intéressant Yolo. Sur ce que ca dit de la télévision.

Après le succès des séries basées sur des faits réels avec acteurs en carton, ils osent le pas de télé réalité scriptée assumée.
Au lieu de se faire chier à trouver un local et à tout surveiller 24/24 en espérant avoir de quoi faire une quotidienne, ils tournent juste ce qu'ils veulent, jouent sur le côté vulgaire et te balancent ca à la télé.

Quand tu vois que TF1 pour le prime du vendredi soir en est venu à louer une piscine en alsace pour faire sauter des has been (ou plutôt never been) d'un plongeoir tu te dis que coca cola doit plus payer bien cher le temps de cerveau disponible.

Si ca rencontre son public, je serais pas étonné de voir les autres chaînes suivre.

#3 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Le disque fait péter sa vieille prune » 04-02-2013 18:18:42

yt75 a écrit :
CoinCoinWC a écrit :

Ce qu’on ne réalise pas non plus, c’est à quel point la technologie progresse chaque jour et à un rythme toujours plus rapide. Le concept d’imprimante 3D est largement en avance sur son temps. Mais il ne serait pas étonnant qu’un jour on soit capable de maitriser l’environnement de manière assez fine pour déplacer des atomes et reconstituer un objet physique à partir d’une suite de 0 et de 1. Et ce jour là, l’argent n’aura plus aucun sens. Ce jour là on comprendra à quel point nous étions à côté de la plaque.

Ahlala, toujours les même légendes et petits rêves SF gentillés, vous devriez vous intéresser un peu à l'énergie, ou même aux minéraux.


Fut une époque ou l'on pensait que la terre était au centre de tout. Aujourd'hui plus on découvre de choses à propos de l'univers plus on découvre qu'on ne sait pas grand chose.
A aucun moment je n'ai prétendu que nous parviendrions à pouvoir déplacer les atomes pour les agréger selon notre propre désir. Tout ce que je me suis borné à expliquer c'est que le monde évolue à une vitesse effrénée et de facon toujours plus rapide.

Lors de la chute du mur du Berlin, on a tenté de vous vendre (moi j'étais trop jeune) la fin de l'histoire. Et pourtant le monde n'a jamais été aussi chaotique. Fermez les yeux, et tentez de vous imaginer le monde d'il y'a dix ans. Revenez au début des années 60 et autorisez vous à revenir jusqu'à au début du 20eme siècle. Qui sait ce que l'on sera capable de faire dans un siècle?

Qui aurait pu songer, il y'a tout juste 90 ans, au concept de nanotechnologies? Et qui aujourd'hui peut prétendre avoir idée des portes que cela nous ouvre?

Oui, l'impression 3D à l'échelle atomique est aujourd'hui une utopie, mais j'aime croire par moment qu'internet nous ouvre la voie à un nouveau siècle des lumières, de plus grande envergure encore que celui qui suivi l'invention de la presse.
Quand les personnes qui sont attachées à défendre les valeurs originelles véhiculées par le libre et internet, font un parallèle entre l'invention de la presse et l'invention d'internet, c'est surement parce qu'eux aussi espèrent voir naître un nouvel âge d'or de la raison. Parce qu'honnêtement, notre société moderne est plus un ersatz de moyen âge le chauffage et le smartphone en plus.

#4 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Le disque fait péter sa vieille prune » 04-02-2013 16:32:09

Reveprogrès a écrit :

...




Je peine à comprendre en quoi le modèle économique du streaming n’est pas viable. Et surtout en quoi il peut être pertinent de comparer une rente à un revenu exceptionnel.
Comment aborder cette question épineuse?

Il faudrait peut être parler d’internet, en premier lieu, et comprendre ce qu’est ce réseau, en quoi il change nos habitudes et nos comportements. Ce qu’implique cet objet si neuf dans l’histoire de l’humanité et en quoi le concept du numérique à changé à tout jamais (et continuera de le faire de plus en plus) le paradigme sur lequel repose notre économie réelle.

Avant qu’internet ne devienne un objet grand public, pour consommer un produit culturel il fallait se rendre en boutique et l’acheter. C’était un objet rare puisque matériel. Par conséquent un objet cher. Ce qui faisait la valeur d’un disque n’était pas la qualité intrasèque de l’oeuvre culturelle qu’il herbergeait, mais l’agrégeat de tout un tas de coûts liés à la production et parfois la promotion de l’artiste et de son album. Aujourd’hui, une oeuvre culturelle est reproductible à l’infini, du moins tant qu’on dispose de l’espace nécessaire pour en effectuer une copie. Cette abondance ne peut par conséquent qu’entraîner une réduction drastique de la valeur de l’oeuvre culturelle. Un prix n’a jamais été défini dans notre système économique en fonction de sa valeur intrasèque, en fonction du mérite de son auteur, de son coût objectif, mais fixé par une rencontre entre l’offre et la demande. Aujourd’hui, l’offre potentielle est infiniment supérieure à la demande réelle, par conséquent le prix de l’oeuvre culturelle ne peut que tendre vers le 0 absolu.
Ni plus ni moins.

Maintenant tout le monde sera d’accord pour estimer qu’un artiste mérite une rétribution pour son oeuvre si celle ci est diffusée et exlpoitée. A titre public ou privé, avec une visée commerciale ou non commerciale. C’est en cela que les plate formes de streaming offrent une réponse valable à la consommation de biens culturels numérisés. Et plutôt que de payer une fois pour toute un support, on s’acquitte d’un droit d’écoute lors de chaque lecture. C’est le concept du streaming, une redevance versée à l’artiste lors de chaque écoute d’une de ses oeuvres.

Si on tient du compte du fait que je rémunère l’artiste à chaque fois que j’utilise une de ces oeuvres, alors je pense qu’on peut légitimement estimer que pour la première fois la rémunération d’un artiste n’est plus basée sur une valeur fictive, déterminer de manière arbitraire par le marché, mais bel est bien basée sur la qualité intrasèque de son oeuvre.
Le dernier album d’un artiste en vogue est disponible sur Spotify? Très bien, je l’écoute. Il ne me plait pas? Tant pis, je ne l’écouterai plus. A côté de cela je vais pouvoir retourner écouter un artiste que j’apprécie de longue date, et à chaque nouvelle écoute de son titre, il récupérera une petite somme. Je trouve le titre valable? A chaque fois que je l’écoute l’artiste paye. Tout le monde est content.
L’album n’est pas à mon goût? J’ai économisé 15 euros et l’artistes ne touchera rien. Non pas parce que je suis un vilain pirate qui refuse de rétribuer le travail de l’artiste, juste qu’à mes yeux son oeuvre ne mérite pas d’être écoutée, donc je n’ai aucune raison de le rétribuer.

Evidemment ca met à mal tout un système économique qui reposait sur cette loi d’offre et de demande qui lui permettait de fixer un prix élevé pour un album et lui assurait de confortables revenus. Les critiques envers l’industrie musicale ne datent pas de la première version d’Hadopi, elles ont été largement mises en avant à l’époque du projet de loi DADVSI. Et beaucoup avaient déjà conscience de ce changement de paradigme à l’époque de l’affaire Napster. Les critiques formulées à l’égard de cette industrie ne sont pas des attaques contre la cutlure ou contre la création artistique, elles ne sont pas des attaques contre les artistes eux mêmes, même pas contre l’industrie. Elles sont une éxhortation à prendre conscience de ce changement radical qui s’est opéré.

Oui, l’époque des artistes mulltimillionnaires vit sûrement ses derniers jours, mais si on apprécie la musique, on ne peut que s’en réjouir. Il n’est nul besoin de disposer d’autant d’argent pour vivre confortablement et la création musicale, la démarche artistique ne se fait pas dans le but de faire de l’argent, mais de proposer un objet à un public, de partager des sentiments, des émotions, l’inviter à vivre quelque chose d’unique. Et grâce à internet, grâce à l’évolution technologique, grâce à cette transformation radicale, il est possible pour un individu ou un groupe d’individu de créer et de partager immédiatement avec l’ensemble des internautes le fruit de son travail. Le laissant seul juge de savoir si l’oeuvre mérite une rétribution financière. La vraie critique est celle du public, et le vrai succès sera celui désigné par la critique publique.
Plus besoin aujourd’hui de devoir faire des pieds et des mains au près d’une maison de disque pour se voir offrir la chance d’enregistrer un album et de peut être rencontrer son public à l’échelle mondiale.

La vérité c’est que ces 1620 dollars par mois, peut les toucheront à moyen terme. La vérité c’est que le numérique offre la chance à tout à chacun de créer et de partager en s’affrichanssant de bon nombre d’obstacles. Ces chutes de revenus pour les artistes ne signent pas la fin de la création artistique, parce que cette création n’a jamais été motivée par un but pécunier.

Maintenant est ce pour autant moins intéressant pour l’artiste? Je ne sais pas. Il n’est jamais bon de faire d’un cas particulier une généralité, mais si je me fie à mes statistiques publiées sur lastfm, j’ai rétribué 21 artistes plus d’un milliers de fois depuis que j’utilise spotify. Et encore il manque bon nombre d’entrées puisque le scrobbling n’est pas activé tout le temps. En 2 ans c’est peu, mais c’est 21 artistes auront touchés plus d’argent par mes écoutes spotify que ce qu’ils auraient percus lors de l’achat d’un de leurs albums à la fnac. Et si j’ai écouté ces artistes plus d’un milliers de fois en deux ans, c’est parce que je les apprécie, il y’a donc fort à parier qu’au bout du compte, dans dix ans, ces artistes auront touchés près de 2 euros de revenus grâce à mes écoutes spotify, soit à peu près autant que ce qu’ils auraient touchés si j’avais achetés leurs albums.

Mais oui c’est peu, objectivement il faut l’avouer. Par contre, si l’industrie musicale ouvre les yeux et réalise le potentiel énorme de cette méthode de diffusion, elle réalisera qu’au final si tout le monde s’acquitte d’un abonnement à un service de streaming, elle dégagera des profits considérables à nouveau. Le problème du streaming n’est pas qu’il rémunère peu, le problème du streaming est qu’il reste aujourd’hui un moyen marginal de consommer la musique. Et que ce modèle ne peut être viable qu’à très grande échelle.

A partir de là, il devient aisé de comprendre en quoi l’intérêt des maisons de disques et artistes réside dans le fait de promouvoir ce nouveau modèle. C’est dans leur intérêt. Réclammer une hause de la rémunération de chaque lecture serait totalement contre productif. Deezer et Spotify peinent toujours à convertir leurs abonnés gratuits en sources de revenus réguliers, il faut donc leur donner les moyens de poursuivre la promotion de mode de diffusion et de distribution afin d’encourager les auditeurs à payer de nouveau pour écouter de la musique.

Car oui, le problème est là. Depuis Napster, tout le monde à pris l’habitude d’obtenir de la musique gratuitement. Et changer ses habitudes n’est pas une chose aisée, en tout cas sous la contrainte. Par conséquent le seul moyen de faire changer les habitudes des internautes, c’est proposer une offre plus simple, plus accessible, plus confortable que le téléchargement d’un MP3. C’est ce que sont parvenus à faire Spotify et Deezer, c’est la raison de leur succès.
Faire payer pour un service de meilleure qualité que le service disponible gratuitement.
Depuis Spotify, je règle tout les mois mes 10 euros et rares sont les albums que je télécharge de manière illégale. A vrai dire, mon lecteur MP3 est toujours avec moi mais sa collection musicale n’a pas été mise à jour depuis des mois.

L’ironie de cette tout cela, c’est que l’idée de Licence Globale qui a été avancée à l’époque de DADVSI avait été rejetté par toute l’industrie, et finalement aujourd’hui on se dirige vers l’acquittement mensuel d’une licence globale nous permettant de consommer de manière illimitée et instantannée une large part de la biliothèque musicale mondiale. La seule différence, c’est que l’intermédiaire est une entreprise privée et non l’état.

Je sais que c’est long, et je vous ai peut être perdu, mais je pense sincèrement qu’on peine à réaliser la transformation radicale qui s’est opérée via Internet au cours de ces 13 dernières années. Tout est à refaire, tout est à repenser et à reconstruire. Et si les industries en place ne le font pas, d’autre le feront pour eux, à leur détriment.

La vraie mondialisation, c’est sur internet qu’elle se déroule. Les frontières physiques n’existent plus (à quelques exceptions près), le vrai libéralisme c’est Internet. Tout le monde peut entreprendre et on fait disparaître tout les coûts superflus pour proposer le meilleur tarif possible à l’utlisateur final.

Ce que mettent en lumière les histoires d’optimisation fiscale de Google, Amazon ou Apple (pour ne citer que les plus gros) c’est que la mondialisation du monde réel est loin d’être achevée. Et qu’en l’absence d’une harmonisation fiscale au niveau mondial, toutes les entreprises qui pouront jouer avec les lois, le feront. La seule question c’est de savoir comment cela se fera, savoir si on prendra modèle sur le plus inégalitaires des sytèmes ou si nous seront capable de mettre en oeuvre des solutions profitable à tous.

Internet boulverse le monde, et ceux qui en sortiront vainqueur sont ceux qui sauront comprendre avant les autres comment et pourquoi internet change tout.
Qui aurait cru, il y a 10 ans, qu’un système aussi ouvert qu’Android puisse dominer le marché mondial de la téléphonie? Personne, parce qu’à l’époque toutes ces solutions gratuites, ouvertes, modifiables n’intéressaient personne. Aujourd’hui la question n’est plus de savoir s’il y’a un avenir pour le libre et le gratuit, la question est de savoir s’il reste une place pour les solutions fermées, verrouillées et propriétaires.

Des amateurs sont capable par passion, sur le temps libre, de manière tout à fait bénévole, de concevoir des systèmes d’exploitations totalement gratuit et parfaitement fonctionnel. De s’organiser et de proposer des solutions. Du coup, si un jour les chanteurs ne pouvaient plus vivre de leur musique, je ne me fais pas de soucis, je sais que l’on trouvera toujours des gens amoureux de la musique, de la poésie, des gens, des idées, pour partager en toute sincérité avec le reste du monde. Tout comme il est possible d’être à des milliers de kilomètres d’un mouvement révolutionnaire et d’y participer activement.

Ce qu’on ne réalise pas non plus, c’est à quel point la technologie progresse chaque jour et à un rythme toujours plus rapide. Le concept d’imprimante 3D est largement en avance sur son temps. Mais il ne serait pas étonnant qu’un jour on soit capable de maitriser l’environnement de manière assez fine pour déplacer des atomes et reconstituer un objet physique à partir d’une suite de 0 et de 1. Et ce jour là, l’argent n’aura plus aucun sens. Ce jour là on comprendra à quel point nous étions à côté de la plaque.

Et si vous êtes encore vivant ce jour là, vous pourrez repenser à cet article, et repenser votre critique à l’égard de l’auteur de cet article. Journaliste qui tente à ce niveau de faire comprendre ce qu’est internet, les enjeux qui concernent cet objet et les mutations qui s’opèrent.
Peut être relirez vous les articles de ces derniers mois et y découvrirez que si Ecrans.Fr est un blog libération, il reste néanmoins attaché à une certaine forme d’esprit critique puisque le blog s’est fait l’écho au travers de plusieurs articles, des questions que soulevaient cette histoire entre la presse Européenne et Google.

Et puis c'est agréable de voir des gens parler de questions importantes comme celle de la neutralité du net, tenter d'expliquer en quoi elle importe et pourquoi il faut la défendre.


Bref, tout ca pour dire qu’il n’y a rien à proposer à l’industrie musicale et aux artistes à part le fait de s’adapter ou de disparaître. C'est la dure loi de l'évolution.

Pied de page des forums

Propulsé par FluxBB