Les forums d'Ecrans

Annonce

Pour participer aux forums d'Ecrans.fr, il faut d'abord s'inscrire. Pour vous inscrire, cliquez ici.
Si vous possédez déjà un compte, cliquez ici.

#1 01-03-2008 14:31:42

Ecrans.fr
Administrateur
Inscription : 25-06-2007
Messages : 1 000

« Propriété intellectuelle » est un euphémisme malencontreux

« Propriété intellectuelle » est un euphémisme malencontreux

{{Traduction de {[«Intellectual property» is a silly euphemism->http://www.guardian.co.uk/technology...

Lire l'article

Hors ligne

#2 01-03-2008 16:46:06

no
Nouveau membre
Inscription : 11-10-2007
Messages : 2

Re : « Propriété intellectuelle » est un euphémisme malencontreux

Article nécessaire merci.
Les citoyens que nous sommes ont besoin d'être renseignés sur ce domaine;
On peut utilement compléter ses connaissances ici: http://www.laptitemaison.com/ptitemaiso … rticle=615
Les différentes conceptions de la propriété intellectuelles y sont exposées. A travers le fameux livre de Florent Latrive, cette association de musique expérimentale qui travaille en Creative Commons, explique comment elle envisage la propriété intellectuelle.

Hors ligne

#3 01-03-2008 18:45:47

jacquesbolo
Nouveau membre
Lieu : Paris
Inscription : 01-03-2008
Messages : 9
Site Web

Re : « Propriété intellectuelle » est un euphémisme malencontreux

N'importe quoi!

Ce n'est pas parce qu'il existe plusieurs formes de propriété que la propriété intellectuelle n'existe pas. La question de la "propriété" de ses enfants montre qu'il n'est ici question que d'un jeu sur les mots (en l'occurrence sur le possessif) et sur les sentiments. Il n'est d'ailleurs pas besoin de rappeler qu'il existe plusieurs moyen de se vendre (son corps ou son âme). Mais ce n'est décidément pas la question.

Je ne sais pas si cet article a été payé, parce que je pense que sa valeur est égale à zéro. Peut-être peut-on considérer cet article comme une sorte d'aveu inconscient.

J'ai moi-même écrit un article sur le sujet, "Droits d'auteurs litigieux", gratuitement, disponible en ligne sur http://www.exergue.com/h/2006-04/tt/dro … eur01.html. J'ai la prétention de penser que sa valeur n'est pas nulle.

Si la question est donc l'absence de hiérarchie correcte des valeurs, et de celle du prix des choses et du travail intellectuel, nous pouvons donc admettre que nous en avons ici une parfaite illustration!

Hors ligne

#4 02-03-2008 09:15:48

goj
Nouveau membre
Inscription : 02-03-2008
Messages : 1

Re : « Propriété intellectuelle » est un euphémisme malencontreux

Article très intéressant !
Effectivement la notion même de "propriété intellectuelle" aboutit à de nombreuses dérives comme déposer des brevets sur le vivant. On peut inclure notre sacro-saint "droit d'auteur" dans cette critique de la "propriété intellectuelle", celui-ci ayant, à l'heure du numérique, clairement besoin d'être redéfini. Pourquoi un peintre ou un sculpteur ne vendrait-il son oeuvre qu'une seule et unique fois, tandis qu'un chanteur touche des droits chaque fois que son oeuvre est jouée ?
En fait de droits d'auteur il s'agit essentiellement de droits du distributeur, et avec internet le modèle de distribution a clairement changé. S'il est évident qu'il faut trouver un moyen de rémunérer les auteurs correctement, il est moins certain qu'il faille contribuer à rémunérer les distributeurs dans le cadre d'oeuvres immatérielles distribuées dans une économie de réseau.

Dernière modification par goj (18-03-2008 10:28:26)

Hors ligne

#5 03-03-2008 10:12:15

decagonus
Nouveau membre
Inscription : 03-03-2008
Messages : 1

Re : « Propriété intellectuelle » est un euphémisme malencontreux

L'analyse est très bien faite et très claire. Bien sûr ceux qui ont quelque chose à défendre (pécuniairement parlant) vont nier cette vérité. Pourtant, dans la logique des choses, la notion de "propriété intellectuelle" est très ambiguë et permet toutes sortes de dérives et font le bonheur des grandes compagnies.

Hors ligne

#6 03-03-2008 13:10:07

DR34D
Nouveau membre
Inscription : 26-02-2008
Messages : 9

Re : « Propriété intellectuelle » est un euphémisme malencontreux

Si cet article est vraiment libre de tout droit :

Pourquoi signer cet article ?
Pourquoi un crédit photo ?
Pourquoi préciser qu'il s'agit d'un article du Guardian ?
Est une voiture ou le modèle qui est déposé?
Puis-je me permettre de reprendre à mon nom cet article sur mon blog et en modifier certains passages qui me dérangent ?

Est-ce que la gratuité des droits les supprime ?

Hors ligne

#7 04-03-2008 16:27:14

pyg
Nouveau membre
Inscription : 04-03-2008
Messages : 2

Re : « Propriété intellectuelle » est un euphémisme malencontreux

@jacquesbolo : Vous dites:
"Ce n'est pas parce qu'il existe plusieurs formes de propriété que la propriété intellectuelle n'existe pas."
J'ai beau (re)lire l'article, je ne vois pas où l'auteur indique que la propriété intellectuelle n'existe pas.
Il met par contre en avant le fait que le régime actuel n'est plus équilibré, et que le terme "propriété" fait référence a des concepts qui peuvent être erronés lorsqu'il s'agit de production de connaissances et de savoir.

"Comme l'a résumé l'ex-président de la Motion Picture Association of America Jack Valenti : « Les titulaires de droits de propriété intellectuelle doivent se voir accorder les mêmes droits et la même protection que tous les autres propriétaires… »

Durant ces dernières décennies, cette vision erronée était inoffensive. Avec l'émergence des technologies numériques, il est désormais indispensable de la combattre. Car si ces technologies permettent un extraordinaire bouillonnement créatif et facilitent la circulation des savoirs, elles peuvent aussi être utilisées pour restreindre et contrôler la culture et la connaissance d'une façon qu'aucune société libre n'a jamais tolérée jusque-là."
Extrait de la préface de Lawrence Lessig pour (l'excellent) livre "Du bon usage de la piraterie" de Florent Latrive (publié sous licence Creative Commons CC by-nc-sa sur le site http://www.freescape.eu.org/piraterie/ )

@DR34D : Vous dites
"Si cet article est vraiment libre de tout droit"
Je pense que vous faites une confusion en "libre de droits" et "sous licence Creative Commons". En effet, il est écrit en chapeau d'article : "Le texte original et sa traduction sont diffusés sous licence Creative Commons." Si l'on clique sur le lien on arrive sur la page http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/3.0/us/ qui nous explique (je caricature pour les plus pressés) que vous pouvez copier et diffuser l'article (ou sa traduction) a condition 1) de citer l'auteur (éventuellement ici aussi les traducteurs), 2) de ne pas en faire un usage commercial, 3) de publier tout travail dérivé sous la même licence.

"Pourquoi signer cet article ?"
Pour respecter la licence (cf ci-dessus)

"Pourquoi un crédit photo ?"
L'article est sous licence Creative Commons, pas l'ensemble de la page web. La photo n'indiquant pas de licence par défaut mais juste son auteur, elle est donc protégé par le dispositif complet des droits d'auteurs (alors que la licence creative commons, tout en conservant les droits moraux, donnent la possibilité à l'auteur d'ouvrir une partie des droits patrimoniaux).
Tout est donc parfaitement normal, et légal.

"Pourquoi préciser qu'il s'agit d'un article du Guardian ?"
Pourquoi le cacher ? Il n'y a pas de honte à dire "nous reproduisons ici la traduction d'un article paru là", non ?
Des personnes (ici la rédaction d'Ecrans.fr) ont jugé que cet article pourraient intereser leurs lecteurs. Ca serait dommage de passer l'article sous silence, ou de le laisser dans la langue de Shakespeare, ce qui aurait induit une diffusion moins large.

"Est une voiture ou le modèle qui est déposé?"
Pour ce que j'en sais, ce sont la marque ("Twingo") ainsi que les procédés originaux de fabrication (tels type de roues, tel type de moteur, etc.). Le tout étant bien évidemment protégé par des brevets.

"Puis-je me permettre de reprendre à mon nom cet article sur mon blog et en modifier certains passages qui me dérangent ?"
Il suffit de lire la licence (lien indiqué ci-dessus)
- reprendre cet article sur votre blog : oui
- en votre nom : non (cf plus bas)
- modifier certains passages : oui
- mais vous *devrez* indiquer qu'"il s'agit d'un travail dérivé de la traduction d'Hervé Le Crosnier pour C & F éditions d'un article originellement écrit par Cory Doctorow et placé sous licence Creative Commons by-nc-sa" (et mettre le lien vers la licence et les articles originaux).

Si vous ne respectez pas la licence (par exemple en signant de votre nom sans indiquer la licence complète), alors vous êtes en infraction, puisque vous ne respectez pas les conditions demandées par les auteurs.

Autre point : si votre blog contient de la publicité, vous devez demander l'autorisation aux auteurs pour le publier (c'est la clause "NC" - Non commerciale - de la licence CC by-nc-sa)

"Est-ce que la gratuité des droits les supprime ?"
Bien sûr que non (et heureusement). Quelque chose de gratuit n'a pas pour autant pas de valeur. Pensez à l'air que vous respirez, il n'appartient à personne, est gratuit, et pourtant sans lui vous mourrez. Autre exemple : si vous créez un poème et allez le déclamer en public, vos auditeurs ne paieront pas pour l'entendre, pourtant vous ne leur accordez pas pour autant de facto le droit de le reproduire. C'est vous l'auteur, et à vous que reviennent les droits moraux et patrimoniaux de votre oeuvre.

NB: personne ici (y compris l'auteur de l'article) ne souhaite la mort de la propriété actuelle. Il signale juste l'émergence d'un courant qui souhaite partager les connaissances qui ne soit ni complètement exclusif/abusif (copyright) ni pour autant l'abandon systématique des droits d'auteurs (domaine public, pour caricaturer).

Les 3 systèmes peuvent parfaitement coexister, sans porter de jugement de valeur sur aucun d'entre eux.

Hors ligne

#8 04-03-2008 17:44:28

Erwan
Administrateur
Inscription : 11-04-2007
Messages : 1 338

Re : « Propriété intellectuelle » est un euphémisme malencontreux

@pyg: Un seul mot : Merci !


Twitter : @erwancario / @ecrans - Gamertag Xbox Live/PSN : Nawre

Hors ligne

#9 05-03-2008 01:46:58

pyg
Nouveau membre
Inscription : 04-03-2008
Messages : 2

Re : « Propriété intellectuelle » est un euphémisme malencontreux

Ad-libitum a écrit :
Cory Doctorow a écrit :

Quand on aborde la question de l'immatériel, la « propriété » n'a aucun sens.

Ok, il fait partie de ces gens qui pensent qu'une oeuvre n'existe que si elle a un support matériel.

Pourquoi dites vous cela ?
Je ne comprends pas :
- l'auteur dit que la notion de "propriété" ne s'applique pas aux oeuvres de l'esprit
- vous dites qu'il prétend : une oeuvre sans support matériel n'existe pas.

Il y a quand même une énorme différence, non ?
A moins de faire le raccourci "tout ce qui n'appartient pas à quelqu'un n'existe pas" ?

Pour vous livrer le fond de ma pensée, je pense effectivement que l'auteur va loin en systématisant l'opposition de l'oeuvre de l'esprit à celle de la propriété. On est sans doute d'accord là dessus.

Par contre, protéger une oeuvre de l'esprit (un livre, par exemple) 70 ans apres la mort de l'auteur, c'est ralentir le processus de créativité, et favoriser la concentration entre certaines sociétés d'un patrimoine extrêmement important et qu'on appelle générale "la culture".
Ainsi, Corbis ( http://corbis.com ) détient les droits de plus de 100 millions de photos, dont un énorme fond documentaire (au hasard, cette image célèbre). Si demain la société Corbis en question (détenue par Bill Gates, soit dit en passant) décide de ne plus vendre cette image, plus personne n'aura le droit de la reproduire avant, au mieux, 2037 ! ).

Je pense que c'est cela que l'auteur voulait mettre en avant : "il y a certaines choses qui ne s'approprient pas" (pour détourner un slogan célèbre wink ).

Il ne s'agit pas de dire : "la propriété, c'est le vol". Mais la propriété peut être abusive, et exclure des gens comme vous et moi de la connaissance, de la culture et du savoir.
C'est une chose que l'on m'interdise de rentrer dans une maison qui ne m'appartient pas, mais c'est autre chose que de m'interdirse de faire des cartes postales de la tour Eiffel prises de nuit, sous prétexte que l'illuminé qui a eu l'idée de la couvrir d'ampoules estime que cela fait de lui LE propriétaire de l'image de la tour Eiffel de nuit.


En fait son discours est pro anglo-saxon avec le copyright et remet en question le droit d'auteur français.

Je ne vois pas en quoi il est "pro anglo-saxon", ni en quoi il remet en cause le droit d'auteur français.
Encore une fois, il s'agit d'un article originellement paru dans The Guardian, puis traduit en français, normal qu'il y soit question de "copyright" et non de "droits d'auteur", non ?

Attention quand même, le genre d'idées que défend ce monsieur peut s'avérer dangereux...

Ce qui me parait dangereux, c'est de partir du principe que ce qui ne peut pas être acheté n'a pas de valeur ou n'existe pas...

A l'inverse d'une oeuvre d'art comme un tableau, une oeuvre immaterielle, telle que le contenu d'un livre par exemple, est copiable et diffusable sans perdre de valeur ("si tu as une pomme et que j'ai une pomme, et que nous les échangeons, nous avons chacun une pomme. Si j'ai une idée et que tu as une idée, et que nous les échangeons, nous avons chacun 2 idées").

Cela n'empêche pas le livre (objet physique) d'avoir de la valeur (ex: pas cher en poche, tres cher pour l'édition originale). Et cela grâce à son contenu.
Mais dire que son contenu est la "propriété" de quelqu'un pose effectivement un problème. D'ailleurs, ce n'est pas moi qui le dit, mais un certain Victor :
"Le livre, comme livre, appartient à l’auteur, mais comme pensée, il appartient-le mot n’est pas trop vaste-au genre humain. Toutes les intelligences y ont droit. Si l’un des deux droits, le droit de l’écrivain et le droit de l’esprit humain, devait être sacrifié, ce serait, certes, le droit de l’écrivain, car l’intérêt public est notre préoccupation unique, et tous, je le déclare, doivent passer avant nous."
Victor Hugo, 1878 - Discours d’ouverture du congrès littéraire international.

Et si l'ami Victor ne vous parait pas convaincant, rappelons l'article 27 de la Déclaration universelle des droits de l'homme :
1. Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent.

2. Chacun a droit à la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production scientifique, littéraire ou artistique dont il est l’auteur.

Encore une fois, il ne s'agit pas de dire "mort à la propriété", mais de souhaiter un retour au juste équilibre entre les deux points de l'article 27, qui aujourd'hui penche, et cela est dangereux pour une démocracie vers une position extrêmiste du point 2...

Hors ligne

#10 13-03-2008 20:29:09

gama
Nouveau membre
Inscription : 13-03-2008
Messages : 2

Re : « Propriété intellectuelle » est un euphémisme malencontreux

Cela semble choquer mais la propriété intellectuelle n'est pas une notion évidente.
Si la propriété s'entend au sens de la "propriété privée" (quelque chose que l'on possède en *propre*, dont on n'a pas le droit de *priver* le propriétaire légitime), alors cette notion de "propriété intellectuelle" est absurde. En effet si on s'en tient aux faits :

- J'ai un objet, je le donne à quelqu'un, maintenant c'est lui qui l'a et pas moi.
Ce fait justifie parfaitement la notion de "propriété privée": en propre et privé. On peut facilement construire une morale là-dessus, et même légiférer en formalisant la notion de transfert de propriété, etc... Tout est logique.

- J'ai une idée, je la donne à quelqu'un, maintenant nous partageons cette idée.
J'en suis toujours l'auteur, mais nous l'avons tous les deux. Et je n'en suis pas *privé*, je peux encore la donner à quelqu'un d'autre et autant de fois que je veux. Et je ne la  possède pas en *propre*, nous la connaissons tous. Aucun rapport avec les faits précédents,
une seul notion morale claire : la notion de paternité de l'oeuvre.

En fait de "propriété intellectuelle" il s'agit de la "propriété des droits de diffusion attachés arbitraiement à toute oeuvre de l'esprit et initialement attribués à l'auteur ou son employeur". Toutes choses pas évidentes du tout mais qui, depuis plusieurs décennies, ont facilité la création et la diffusion des oeuvres artistiques.

Mais la vraie question est de savoir maintenant si cette construction législative a toujours un rapport avantages/inconvénients favorable quand le contexte évolue. C'est là dessus, je pense, que se positionne l'auteur de l'article. Il prétend ainsi que l'abus de langage sert aujourd'hui à justifier un conservatisme préjudiciable. Ce qui est bien exact ...

Hors ligne

#11 03-08-2008 06:49:27

stephaneerard
Nouveau membre
Inscription : 03-08-2008
Messages : 2

Re : « Propriété intellectuelle » est un euphémisme malencontreux

@Ad-libitum:

vous avez raison, il s'agit bien de discerner le savoir et le savoir-faire.
Toujours est-il que pour savoir faire quelque chose, il faut savoir.

Et donc, on commence par breveter quelle idée ? 1+1=2 ou 1+1=3 ?

Hors ligne

#12 15-11-2009 20:14:46

RAZLEBOL
Nouveau membre
Inscription : 15-11-2009
Messages : 1

Re : « Propriété intellectuelle » est un euphémisme malencontreux

Le système de protection industriel en place est une organisation criminelle.
Etant inventeur d'une technologie révolutionnaire de captation du CO2 permettant de produire de l'énergie. Je me suis défendu contre des crapules qui on oser déposer un brevet dans mon dos la complicité d'un organisme d'état.

J'ai toutes les preuves de mes dires et on m'a menacer de me poursuivre en justice, de me kidnapper, torturer et même de me faire disparaitre.

Ayant refuser de me soumettre à leur odieux chantage cette technologie va peut être mourir avec moi. Ce qui est un crime contre l'humanité pour la raison suivante communiquer à bon nombre de journalistes qui n'en parle pas par peur:


Le véritable enjeu de Copenhague : La stérilisation carbonique


Ce qu’on ne vous dit pas sur le CO2


1. Introduction

En décembre prochain, se tiendra à Copenhague le sommet de l’ONU sur le climat.

Confrontés à la menace climatique, les dirigeants du monde entier ont le devoir de trouver une solution, mais nos économies mondiales dépendent beaucoup trop des énergies fossiles pour qu’ils puissent trouver une solution à la hauteur d’un enjeu aussi crucial pour l’avenir de notre espèce.

Or les émissions de CO2 d’origine humaine sont étroitement liées à la consommation d’énergies fossiles.

Et la consommation d’énergie est elle même étroitement liée à la production des richesses d’un pays.

Réduire les émissions de CO2 correspond donc actuellement de fait à provoquer une décroissance, ce qui est impensable pour les dirigeants de nos nations d’un point de vue socio-économique et on ne peut qu’aller dans ce sens.

Le 30 octobre dernier, les dirigeants européens ont tablé sur une réduction « acceptable » des émissions européennes de CO2 maximales de 30% pour la période 2010-2020 ce qui laisse sous entendre l’échec prévisible de la conférence de Copenhague.

Les experts qui, aujourd'hui, regardent par le trou de la serrure bien à l’abri et crient au loup pour un peu de vent et près de 300.000 morts par an quand même, ne voient pas la tornade qui s'avance...

Personnellement je crains que les dirigeants mondiaux soient des plus mal conseillés et que leurs décisions ne leurs soient soufflées par quelques lobby financiers qui ne voient que leurs profits à court terme.


2. Ce qu’on nous dit sur le CO2 :
 
Il est  regrettable que l’on fasse trop souvent un amalgame entre le CO2 anthropique et le CO2 faisant partie du cycle de la vie,  car si d’un point de vue chimique et biologique ces molécules jouent les mêmes rôles, le CO2 anthropique trouve sa source dans l’exploitation d’énergie fossile retirée du cycle du carbone depuis des milliards d’années.

Sa réintroduction massive ( et on parle de plusieurs centaines de milliards de tonnes étalées sur plus d’un siècle )  menace désormais de nombreux équilibres que le vivant a mis des millions d’années à imposer à la planète et qui ont conditionné réciproquement l’évolution de la vie.

Un de ces équilibres, le plus médiatisé, est l’impact du CO2 sur le climat par effet de serre.

Il n’est pas le plus crucial, car même si un peu partout sur la planète, il provoque une augmentation des phénomènes climatiques extrêmes, il ne menace pas la totalité de notre espèce.

Un autre de ces équilibres perturbé est celui qui touche l’alimentation humaine, car la modification du climat planétaire sur nos cultures entraîne déjà des  problèmes un peu partout sur le globe.
Un exemple anodin si on peut dire est la modification des dates des vendanges en France qui se font désormais avec plus d’un mois d’avance par rapport à il y a à peine 10 ou 15ans et menace à terme l’activité vinicole Française.

Un exemple  plus dramatique et qui touche des pays  plus fragiles est la perturbation de l’agriculture qui déjà menace de famine des millions d’êtres humains, notamment en Asie et sur le continent africain pour ne parler que des zones géographiques les plus touchées par la modification de cet équilibre.

Dans cette optique il est à noter qu’à 2 mois du sommet de Copenhague, lors du Forum Mondial sur le Développement Durable organisé à Ouagadougou, le ministre de l’environnement du Burkina Faso, Salifou Sawadogo a indiqué à l’AFP au nom de tous les pays africains qu’il fallait 44 milliards d’euros pour pouvoir faire face aux changements climatiques dans leurs pays et que c’était un devoir de solidarité pour les pays riches.

A ce sujet, le 30 octobre dernier, lors de la réunion de la Commission Européenne à Bruxelles, la chancelière allemande Angela Merkel a clairement dit qu’elle ne voulait pas de chiffres, ce qui est de mauvais augure pour Copenhague et selon les Verts européens, cette réunion s’est soldée par «un résultat calamiteux pour le climat».

Pourtant, ne serait-ce que par obligation morale des pays les plus pollueurs et sachant que la taxe carbone imposée aux Français par Mr Sarkozy  va représenter sur le seul territoire français une manne d’imposition de 5 à 15 milliards d’euros pour la seule année 2010 qui va « plomber » les plus bas revenus français, on peut s’interroger sur l’orientation de ces fonds s’il ne sont pas affectés à la lutte contre les conséquences du réchauffement planétaire, là où elles sont le plus dramatiques.   

Un autre équilibre menacé est l’augmentation de l’acidité des océans, dont  l’impact potentiel sur l’humanité vient juste d’être reconnu par le GIEC et  le Secrétaire Général des Nation Unies, Ban Ki-Moon, lors du dernier sommet du G20.

Loin d’être anodine, la dissolution colossale du CO2 dans les océans au cours de ces 100 dernières années a permis à la terre de limiter considérablement l’impact climatique dû aux gaz à effet de serre, et les océans comme une éponge se sont gorgés de CO2, ce qui a entraîné une modification de leur acidité.

Cette acidité, comme conséquence la plus visible est en train de stériliser les coraux de régions entières et menace la survie des cheptels aquatiques dont c’est l’habitat et donc à court terme, par effet domino, les quelques 700 millions d’individus qui en dépendent pour se nourrir, et malheureusement encore dans les pays les plus pauvres du monde.

3. La menace cachée du CO2 :

L’impact  du CO2 sur les océans  est de loin la pire menace qui nous guette sans que nul n’en parle, car il s’agit là d’une véritable bombe à retardement.

En effet, il ne faut pas oublier que la dissolution du CO2 est une réaction chimique totalement réversible et qui dépend principalement de 2 facteurs :

-L’acidité des eaux, et comme je viens de le dire, les océan s’acidifient de façon alarmante.

-La température des eaux, et avec le réchauffement planétaire il est évident que la température des eaux augmente de façon proportionnelle.


Il existe de plus le risque de ralentissement, voire d’arrêt des courant halo-thermiques, par la fonte des glaces aux pôles, lesquels courants jouent un rôle prépondérant dans la répartition thermique des océans.
Ceci va diminuer considérablement les échanges thermiques entre les eaux froides de la planète  et les eaux chaudes tropicales, entraînant ainsi au niveau des eaux équatoriales une augmentation localisée de la température et donc une libération prématurée du CO2 emprisonné par les océans.

Les océans menacent ainsi non seulement de ne plus capter nos émissions de CO2 et pire encore de relâcher de façon rapide et brutale des millions, puis les milliards de tonnes de CO2 captés au cours du siècle dernier.

Un autre bouleversement d’équilibre beaucoup plus terrible va alors se produire, celui d’une interaction néfaste du CO2 anthropique avec la vie, au point de la rendre impossible pour les espèces les plus évoluées,  et qui fera entrer  la planète dans une ère que l’on peut qualifier de « stérilisation carbonique »

4. La solution :

La seule solution  acceptable serait une technologie capable de capter le CO2 en grande quantité et qui pourrait fournir de l’énergie afin d’enrayer nos émissions de CO2 tout en offrant une alternative énergétique à moindre coût.

Cette technologie a été présentée par Mr jean Luc Quéré lors de la 3ième Conférence Internationale sur l’Hydrogène qui s’est tenue à Rabat du 28 au 30 octobre 2009.

Cette technologie de traitement du CO2 se fait en post combustion et donc sans modification
majeure de l’outil industriel.

Les fumées d’usine traversent une unité de dissolution remplie d’un composé poreux
de sa conception, qui va dissoudre de 70 à 98% du CO2 qui le traverse en fonction du
réglage, offrant ainsi un extraordinaire potentiel d’épuration des effluents d’usines, sur la plus grande source de CO2 anthropique mondiale.

Mieux encore, le CO2 est utilisé de façon révolutionnaire pour décomposer l’eau et produire de l’hydrogène.

Le CO2 ainsi traité peut être stocké sous forme solide ou gazeuse à un prix qui devrait se trouver dans une fourchette de 15 à 80 euros la tonne.

L’hydrogène ainsi produit à l’état natif devient une véritable source d’énergie, ce qui devrait le faire sortir de ce rôle de vecteur énergétique qui le maintient dans les laboratoires.

Ceci est de nature a lancer véritablement l’économie hydrogène avec une production énergétique théorique de 880Kw par tonne de CO2 traité, et changer la donne au niveau mondial en transformant le CO2, aujourd’hui déchet néfaste en un véritable vecteur énergétique.

De la même façon, cette technologie pourrait permettre de réguler de façon artificielle le CO2 de l’atmosphère, lors de sa libération massive  par les océans.



5. Conclusion

Devant le problème majeur des émissions de CO2 anthropique, dont le réchauffement planétaire qui menace notre environnement et la survie de notre espèce n’est que l’arbre qui cache la forêt, ce procédé révolutionnaire de capture du CO2 et de production d’hydrogène qui y est associé, survient au moment le plus opportun pour offrir à l’humanité une porte de secours à travers l’économie hydrogène.

Encore faut il que cette technologie soit suffisamment développée avant l’emballement de nos écosystèmes.

Ceci va nécessiter un réel effort de solidarité à un niveau planétaire, lequel doit permettre une mise en place massive et rapide de ce procédé dans le plus grand nombre de pays possible, pour avoir un impact déterminant sur ce danger qui menace l’humanité toute entière.

Pour ce faire, il faut élaborer une structure indépendante à l’abri des égoïsmes nationaux et de la cupidité de certaines sociétés privées qui n’ont que leurs intérêts à court terme pour tout horizon.

Devant cette incontournable nécessité, les média ont un rôle immense à jouer afin d’informer les populations et d’alerter les chefs des différents états avant leur participation à la conférence de Copenhague où tout va se jouer.

Hors ligne

Pied de page des forums