Ce qui se dit sur le net est-il séditieux ? On en reste en général à des vitupérations qui ne gênent personne. Où voyez-vous une alternative au modèle social dominant, qui aboutit à la mise hors jeu d’une partie de la société, sans travail, privée du minimum de ressources indispensables, frustrée de n’avoir pas accès aux biens de la société de consommation, et son inévitable part de délinquance. Ségolène, puis Besancenot de façon plus restreinte, on suscité des espoirs, mais ne délivrent aucun message crédible pour transformer le moteur économique, si ce n’est cet aveu d’échec de l’antilibéralisme. Quant aux capacités de renouvellement de la classe politique aux manettes, vous y croyez ?

Les vrais enjeux sont économiques et le but de ces mesures coercitives est d’empêcher toute atteinte à l’épaisseur et la destination des flux financiers que génère notre « modèle » social. Certaines pratiques sur le net l’écornaient. L’irréalisme des mesures en cours d’adoption a été souligné par la plupart des intervenants, de la même façon sur d’autres forums que celui de Libé. Mais comme certains le soulignent, le flicage est déjà totalement établi, y compris sur l’internet. Qui peut dire que personne ne met le nez dans la correspondance qui passe par nos grands fournisseurs de messagerie ? A commencer par les spammeurs qui peaufinent notre profil d’acheteur. Comment je ne sais pas, mais certains ici doivent bien avoir quelques idées ?

Mais le droit à la parole est-il menacé ? Cet espace, celui de l’analyse qui porte, reste à conquérir. A moins que les médias qui sont le support de cette parole et les journalistes qui s’y expriment, voient leur propre liberté restreinte au « politiquement correct », ou nous censurent sans y être autrement invités que par la sauvegarde de leurs recettes publicitaires ou les propriétaires de ces journaux, souvent des banques ou des industries de l’armement. J’espère que la boucle n’est pas bouclée ?