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Libération

Google à vélo, la Cnil au créneau

Pour couvrir encore plus de rues, le géant du web déploie des tricycles équipés de caméras
par François Arias
publié le 12 août 2009 à 18h09

Présent depuis maintenant un an en France , Street View, la partie de Google Maps permettant de se promener au niveau de la rue, couvre désormais la plupart des grosses agglomérations. Mais la couverture étant pour l'instant limitée aux rues accessibles aux fameuses Google Cars, les rues piétonnes et les parcs ne sont donc pas couverts. Mais plus pour longtemps, car le géant de Mountain View a déployé début début août plusieurs tricycles pour couvrir ces zones non photographiées. Équipés comme leurs équivalents motorisés de caméras à 360°, ces tricycles sillonneront ce mois-ci Paris mais aussi Honfleur ou Lille. Et pour les personnes souhaitant éviter de se faire photographier, Google s'est engagé à détailler ses itinéraires aux mairies et offices du tourisme des villes concernées.

Pour l'occasion, la Cnil s'est fendue d'un communiqué. titré comme un article de presse : «La Cnil dans la roue du vélo de Street view» . Il ne s'agit pas vraiment d'une mise en garde ou d'une condamnation, la commission se contentant de faire le point sur la situation et de montrer ainsi l'attention qu'elle porte aux au dossier Street View.

Elle rappelle que Google a accédé à ses demandes concernant le respect de la vie privée, mais que si la technologie «a été sensiblement améliorée, [elle] n'est pas encore fiable à 100%. La CNIL a ainsi été saisie d'un certain nombre de plaintes sur le sujet» . Par exemple, les personnes ou plaques d'immatriculation situées derrière un grillage ou prises d'un angle inhabituel ne sont pas forcément floutées. Tous ces visages et plaques non floutés représentent autant de violations du droit à l'image et au respect du droit à la vie privée (dans le cas des voitures). La Commission précise aussi que si Google a mis en place un outil de signalement pour les personnes souhaitant faire flouter ou effacer des photos, les délais de traitement restent encore trop longs.

Le débat «respect de la vie privée contre évolution technologique» est donc loin d'être terminé, d'autant plus que Google n'est pas en odeur de sainteté auprès des Cnil européennes . L'entreprise ne se considère en effet pas concernée par leurs règles et recommandations, ses serveurs étant basés aux États-Unis.

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