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Libération

Nouveau : une vignette active pour parcourir les mots-clic !

par Camille Gévaudan
publié le 15 mars 2011 à 18h08
(mis à jour le 15 mars 2011 à 18h29)

Alerte, alerte ! La commission générale de terminologie et de néologie a encore frappé ! Ils sont dans une forme é-blou-i-ssante ! Moins d'un mois après avoir réinventé l'ardoise électronique , voilà qu'ils s'attaquent à un autre terme anglais des nouvelles technologies. Et quand on dit «nouvelles», attention, on pèse nos mots. Car la traduction du jour surfe sur la toute dernière mode d'Internet, une tendance carrément avant-gardiste et seulement connue de quelques informaticiens précurseurs, sous le nom de widget . Retenez bien ce terme, ça cartonnera en 2007 .

Bon, tentons de retrouver notre sérieux. La commission de terminologie et de néologie a donc traduit le mot widget , que plus personne n'utilise depuis des années -- puisqu'aujourd'hui, on traite d'«application» (ou d'«appli», voir d'«app» pour les plus iHype d'entre vous) tous les logiciels petits et mignons chargés de mettre en valeur des informations récupérées sur Internet ou ailleurs. Mais s'il prenait l'envie à une administration française de parler de widget , on lui recommande désormais officiellement de dire «supercerveau» et non plus « megabrain » .

Hum. Tentons de retrouver notre sérieux. Si, donc, il prenait l'envie à une administration française de parler de widget , on lui recommande officiellement de dire «vignette active». L'expression doublant allègrement le nombre de syllabes du terme original, on lui prédit un poussiéreux non-avenir, cloîtré dans le même placard lexical que ses amis l'ordiphone et la baladodiffusion.

Mais il serait intéressant d'organiser un sondage, comme le fait l'Office québécois de la langue française sur la page d'accueil de son site , pour évaluer l'accueil de l'expression chez les internautes français. L'OQLF teste actuellement le sex-appeal du terme «mot-clic», proposé pour traduire hashtag (les mots-clés de Twitter) : «L'Office propose déjà un terme construit à partir d'éléments français et qui a tout ce qu'il faut (brièveté, sonorité et intelligibilité) pour voler la vedette à son équivalent anglais qui, pour un francophone, n'a rien d'évocateur, avouons-le. Cette proposition arrive à point, avant que le terme anglais ait eu le temps de s'installer.» Autant d'arguments pertinents qu'on a du mal à retrouver dans notre «vignette active» hexagonale... Ceci dit, ça n'a pas empêché le mot-clic de se prendre un four : 17,86% seulement des votants se disent prêts à l'adopter au quotidien, contre 32,78% préférant le simple et sobre «mot-clé». Quant aux 49,36% restants, il se demandent... Mais «qu'est-ce qu'un mot-clic ?»

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