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#1 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » La baston autour de la copie privée se jouera à Bruxelles » 21-07-2012 16:19:03

David Croquettes a écrit :
DanBe a écrit :

Je n'utilise ces medias que pour enregistrer mes propres créations logicielles et multimedia.
Comment puis-je me faire rembourser ?
Il est aberrant que je doive payer des droits d'auteur sur mes propres créations !

Je paie des cotisations de sécurité sociale alors que je ne suis jamais malade. Comment puis-je me faire rembourser ? Il est aberrant que je paie pour que vous pussiez vous soigner alors que jamais je n’ai affaire à un praticien.

Pourtant c'est exactement ce que font indirectement les mutuelles de santé allemandes lorsque les années ont été clémentes envers leurs clients.

Mais bon, ceci étant dit, il faut quand même une sacrée dose de mauvaise foi pour mettre sur un plan d'égalité le service de santé, qui est une mission de service public par la quelle tout le monde a de fortes chances de passer un jour, avec la taxe sur les supports privés...

#2 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Hadopi: le nouveau patron de la Sacem à fond sur la sanction » 28-06-2012 18:58:03

lybderby a écrit :

Là non plus je ne suis pas spécialiste en droit. Simplement quand le marché de la vente de musique baisse de 80% en 10 ans, comment faut il qualifier le fait de se procurer gratuitement un produit que l'on aurait du acheter ?

Ok vol n'est pas le bon terme si vous voulez mais c est l'idée. On produit une chanson, soit les gens qui veulent se l'approprier payent pour cela ou non. Si ils ne paient pas, il y a un déséquilibre entre l'investissement de la production et la recette générée. La musique ne se vend plus elle se vole, OOPS, elle glisse par magie en toute gentillesse dans vos écouteurs. Effectivement il n'y a pas un propriétaire du morceau qui se retrouve dépossédé de son bien, mais de la valeur de son bien...

Enfin bon, d un coté des gens produisent de la musique, disons un album pour un budget de 100 000€. De l'autre les consommateurs achètent pour 20 000€ et téléchargent gratuitement pour ce qui aurait généré un bénéfice de 200 000€ si ils avaient acheté. Résultat, les producteurs virent l'artiste, la maison de disque vire la moitié du staff, les techniciens ne travaillent plus, la maison de disque signera 80% d artistes en moins l'année suivante.

Mais c'est pas grave, il reste le mythe du gars qui va télécharger 500 albums et en acheter 10. Je connais cet argument depuis des années, c'était la défense de mes potes téléchargeurs au début de l'histoire "oui non mais ce groupe je l aurais pas acheté de toute façon..." Hm hm, 10 ans plus tard ils ont bien des milliers d albums qu'ils n'écoutent jamais sur leurs PC mais ils n'ont plus acheté un seul disque, ni payer pour du téléchargement légal, et pourquoi le feraient-ils ?

Au fait : "(discours lobbyiste)", vous le sortez d'où ? Je défends, tout seul et modestement, l'idée que, ne pas contribuer financièrement à la production d'une oeuvre quand on se l'accapare est immoral. Je ne suis pas syndiqué et personne ne me dicte mes propos, hormis mon seul jugement sur l'état des choses et ce que j'observe de manière concrète (studios qui ferment, labels qui virent, artistes qui perdent leurs contrats). Je peux être approximatif dans le choix des termes, ou étaler des idées un peu naïves, mais à mon avis mon discours a l'intérêt d'être celui de quelqu'un qui vit les choses de l'intérieur. Les -80% ils sont là, devant mes yeux, tous les jours, sans besoin d'un quelconque lobby pour m'aider à les voir.

Sans vouloir être cynique, chaque avancée technologique coule des industries et en fait florir d'autres.

Vous dites que les ventes de disques ont dramatiquement baissé ces dix dernières années. Mais êtes vous certain que l'industrie du disque durant ces dix années a fait les meilleurs choix ?

Au lieu de chercher à tirer parti des nouvelles technologies, ou au minimum à faire évoluer leur modèle économique pour le prendre en compte, ils ont cherché à garder à tout prix leurs modèles d'antan. Et plutôt que de voir Internet comme une opportunité, ils l'ont vu comme une menace. Ils ont profité de l'ignorance crasse de nos députés en matière de nouvelles technologies pour que ces derniers nous imposent :
- un sévère encadrement de la copie privée en France, sa disparition dans d'autres pays. Finalement ce n'est ni plus ni moins qu'une attaque sur une liberté qui nous était jusque là garantie.
- l'ajout d'une taxe sur les supports d'enregistrement. Tel que c'est parti je sens bien une taxe sur le papier en réponse au photoco-pillage.
- Répression basée sur une identification peu fiable
- Mention spéciale à l'obligation du moindre quidam de sécuriser sa connexion internet alors que des titans comme Sony sont pas foutus d'y arriver.

Ces nouvelles législations se sont faites sur une campagne visant à frapper d’infamie ceux qui osent sortir du circuit de distribution classique. L'exemple le plus fragrant est l'utilisation du terme "pirate" qu'on nous reverse à toutes les sauces. Ce terme qui était à l'origine proche en sens de "terroriste" est maintenant complètement banalisé...

Lorsque ces industries se sont enfin décidées à prendre le train en marche elles ont cherché en un premier temps à avoir le beurre et l'argent du beurre, autrement dit à profiter de la forte réduction des frais de productions sans en faire bénéficier le consommateur, et à ne pas non plus changer leur modèle de vente (par exemple obliger à acheter un disque complet, et pas des titres individuels).

Le piratage a fleuri bien plus qu'il n'aurait dû pour une raison toute simple : les ayant-droit se sont évertués pendant des années et des années à ne pas fournir la moindre offre légale de téléchargement et à essayer de contraindre leurs clients à passer par les circuits classiques et les mêmes systèmes de vente, alors pourtant que les nouvelles technologie leur permettait de proposer une offre bien plus adaptée aux envies/besoins de leurs consommateurs. Je ne peux d'ailleurs m'empêcher de remarquer que vous ne parlez que comme s'il n'existait que le circuit classique...

Bref, les industries du disque en particulier et de la culture en général ont fait de très mauvais choix économiques, et par leurs comportements se sont mis à dos un bon nombre de consommateurs. Et ils ont eu la stupidité de le faire au moment même où leurs clients potentiels disposaient de la possibilité de complètement court-circuiter le réseau classique de distribution... Certains ne se gênent pas et pour cause, on les a tellement pris à rebrousse poil qu'ils sont maintenant persuadés d'avoir la moralité de leur côté.

Pour moi les torts sont très largement partagés.

#3 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Hadopi: le nouveau patron de la Sacem à fond sur la sanction » 27-06-2012 18:44:21

lybderby a écrit :

C'est quand même marrant de voir cette défense constante des outils de vol de la production culturelle.

Je suis nul en histoire d'adresse IP et compagnie, et si des gens compétents m'expliquent qu'HADOPI est inapplicable d'un point de vue technique, je veux bien les croire, mais, en regardant plus loin qu'HADOPI, d'une manière générale, en ce qui concerne la musique (je suis ingénieur du son), c'est quand même fou d'entendre toujours tout le monde railler les maisons de disques (pourquoi exactement ?) et prôner le téléchargement gratuit.

Euh, comment dire, ok un morceau de musique est un produit un peu différent d'une voiture ou d'une tranche de jambon, mais, je sens que ça va vous surprendre, il y a des coûts de production derrière la création, la mise au point, l'enregistrement, le mixage, le mastering et la distribution d'une oeuvre musicale.

Pourquoi serait-il permis de se moquer ouvertement des musiciens, des techniciens , des photographes, des graphistes, des producteurs d'une oeuvre musicale en étant favorable au vol de cette production, tout en continuant à être d'accord pour acheter une voiture ou une tranche de jambon ?
C'est à quel moment qu'un rigolo à décréter que les artistes n'avaient pas de loyer à payer, pas de factures, pas de course à faire, pas d'enfants à élever, aucun besoin matériel d'aucune sorte ? Qui a décidé qu'un banquier ou un agent immobilier méritait plus son salaire qu'un employé de la production musicale ?

Il y a derrière tout ça un tabou, que l'on voile en jetant des "salauds de producteurs" sortis d'on ne sait où et scandés bien fort pour éviter de s'avouer "ok je suis un lache sans morale qui aime profiter des outils modernes me permettant de voler, sans prendre de risque physique".

Vous êtes un révolutionnaire, un anarchiste, opposé à toute forme de possession ? Allez voler des voitures et braquer des supermarchés... Ah non pardon, on peut pas faire ça devant son écran, faudrait y aller en vrai et prendre des risques. Restons donc sagement devant l'écran à voler les artistes, ils risquent pas de venir se défendre, ces rigolos de musiciens.

Ou peut-être que certains aimeraient tout simplement qu'on remette à plat système des droits d'auteur ?

Je suis un ingénieur qui fait le tracé de ponts ou d'autoroutes ? Je suis payé à la commande. C'est tout. Des millions de personnes pourront y passer encore des siècles après ma mort (et payer leur obole pour le faire), je n'en toucherai pas un kopec. Finalement les artistes d'autrefois travaillaient un peu comme ça : à la représentation.

Je suis auteur, chanteur, artiste ? Je continuerai à toucher de l'argent sur une œuvre sur laquelle je n'apporte plus le moindre effort depuis des années. Ma famille et ma maison d'édition continueront à avoir l'exclusivité des droits d'auteurs encore 70 ans après ma mort.

Ne vous méprenez pas sur mes propos : qu'un artiste puisse gagner sa croûte par son labeur ne me pose pas de problème, et que ceux qui ont participé à ses projets soient rémunérés non plus. Mon problème est sur un plan plutôt intellectuel : on a commencé par traiter la propriété intellectuelle comme un bien matériel, ce qui me paraît être une approche assez bizarre, puis qu'à mesure que le temps a passé, on lui a accordé toujours plus d'importance et je crois qu'une limite acceptable a été franchie depuis longtemps. J'ai également beaucoup de mal à avaler le principe qu'après une longue période sans apporter de travail supplémentaire on puisse continuer à toucher des droits d'auteur.

Un dernier point qui m’amuse est que le pays qui est à l'heure actuelle le champion du droit intellectuel, les États-Unis, pendant une bonne partie de son histoire ne reconnaissait pas le droit d'auteur aux étrangers. De nombreux artistes étrangers à succès (Gilbert et Sullivan par exemple) se sont tout simplement fait bonnement fait plagier aux Etats-Unis sans le moindre recours possible. Ce n'est qu'une fois qu'ils avaient une industrie culturelle importante que les Etats-Unis ont été subitement intéressés par des convention internationales sur la propriété intellectuelle... Bizarre hein ?

#4 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Hadopi: le nouveau patron de la Sacem à fond sur la sanction » 27-06-2012 18:16:15

Bref, on nous vante le système des amendes automatiques sans se soucier une seconde des inconvénients... A l'heure actuelle, l'un des plus problématiques est l'absence de recours effectif en cas de contestation, qui doit pourtant être garanti par n'importe quel pays se prétendant être une démocratie.

Si un petit rigolo utilise vos plaques d'immatriculation, ou qu'une erreur ait été faite à la lecture des chiffres de la plaque, ou que vous ayez vendu votre voiture à un fou du volant (il n'y a pas de synchronisation entre le fichier des cartes grises et celui des infractions : on continue de de prendre les infractions du nouveau propriétaire du véhicule, parfois des années après la vente), les amendes et retraits de points vous tombent dessus sans que vous ayez de réelle possibilité de contester, même si vous avez toutes les preuves de votre innocence. Le fait qu'il faille renverser la charge de la preuve est déjà assez alarmant, mais il y a pire : il n'y a tout simplement PERSONNE avec qui l'on peut dialoguer. Si on tente malgré tout de contester, tout semble avoir été fait pour qu'on se lasse et paie.

On me rétorquera que ce genre d'affaire est marginal, pourtant la France s'est déjà fait condamner à ce sujet non pas une mais déjà DEUX fois par la Cour européenne des droits de l'homme.

Et on veut appliquer un tel système à Hadopi là où la seule identification d'un contrevenant se fait via son adresse IP ? Mon Dieu...

#5 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Hadopi: le nouveau patron de la Sacem à fond sur la sanction » 27-06-2012 18:13:21

XXX a écrit :

Si je prend un piéton, un scooter ou autre  à 57 km/h je risque de tuer quelqu'un.

Si tu es un piéton frappé de plein fouet par une voiture à 30 km/h, tes chances de survie sont de 80%. A 50 km/h cette chance de survie n'est déjà plus que de 20%. A 60 km/h les chances de survie sont pratiquement nulles.

#6 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Hollywood veut la peau du téléchargement direct » 03-04-2012 18:46:59

David Croquettes a écrit :

Crime en anglais signifie délit et non crime comme en français. C’est un faux ami. Par contre on peut parler de crime of murder, délit de meurtre, ou carrément de murder. Malgré toute la vindicte que peut ruminer le responsable de la Paramount, je doute qu’il ait voulu se ridiculiser en comparant l’hébergement et la mise à disposition de fichiers contrefaits à l’assassinat. De toute évidence, il n’y a pas mort d’homme.

:-D

Crime est certes un faux-ami, mais c'est très réducteur de le traduire par délit. C'est un mot qui en anglais a un sens beaucoup plus large qu'en français car il peut, selon le pays, couvrir pratiquement n'importe quel gravité d'infraction, de la simple contravention jusqu'à ce qu'un français appellerait crime. En Angleterre l'utilisation du mot crime n'est d'ailleurs absolument pas lié à la gravité de l'infraction (ce qui est le cas en France) mais à la nature de l'action légale qui en découle. Aux États-Unis, le mot couvre de manière globale les crimes et les délits.

#7 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » L'Hadopi a confiance en sa «fiabilité» » 29-12-2011 22:37:00

Palmer a écrit :
Ecrans.fr a écrit :

TMG vérifie que l’adresse IP suspectée est bien en train de télécharger un fichier en l’appâtant avec un leurre, et doit transmettre à l’Hadopi un segment du fichier téléchargé en guise de preuve.

C'est pas interdit, l'incitation au délit ?

Est-il interdit de sortir en oubliant de fermer sa porte parce que ça incite le vol ? (remarque, HADOPI en est à ce niveau de ridicule...)

La simple incitation à commettre des infractions n'est pas interdite, sauf dans des cas très particuliers régies par des lois individuelles taillées sur mesure pour ces cas (par exemple incitation à la haine raciale, incitation au suicide...).

Par contre la provocation au délit (c'est-à-dire une incitation circonstanciée par une promesse, une menace, un abus d'autorité, etc.) est considérée comme un acte de complicité. Mais on est absolument pas dans ce cadre.

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