Plus d'un an après son exclusion, l'application Android de Grooveshark réapparait sur Google Play . La firme de Mountain View n'a pas précisé quel motif l'a poussé à remettre sur ses étalages l'application du service de streaming musical. Néanmois cette réhabilitation intervient peu de temps après une récente victoire judiciaire du site. Grooveshark, qui fait face à plusieurs procédures judiciaires pour violation de droits d'auteur , a remporté une bataille importante le mois dernier face à Universal . La justice a balayé l'argumentaire de la major qui s'appuyait sur une bizarrerie du droit américain sur le copyright .
L'application du site de streaming n'est jamais restée totalement absente d'Android, il était possible de la trouver ailleurs que sur la boutique de Google. Mais en réintégrant Google Play, ce qui nécessite une validation du géant du Net, Grooveshark gagne en visibilité et se refait une légitimité.
Il faut dire que le site enrichit sa base de données musicale de façon originale et discutable : ce sont les utilisateurs qui uploadent les morceaux, les mettant ainsi à disposition de tous. Le site se réfugie derrière le Digital Millennium Copyright Act, qui régit le droit d'auteur aux États-Unis depuis 1998, pour justifier son fonctionnement. Une méthode qui ne plait guère aux maisons de disques qui accusent Grooveshark de se faire de l'argent sur leurs dos via les abonnements payants et la pub.
Les applications du site ont ainsi été déclarées persona non grata sur les plateformes les plus populaires, comme Facebook et l'App Store d'Apple. Le scénario est toujours le même : la plateforme reçoit «un avis d'infraction au copyright» auquel elle obtempère en dégageant l'application de Grooveshark.
C'est la RIAA, qui représente les principales maisons de disques outre-Atlantique, qui avait obtenu le retrait de Grooveshark de Google Play (baptisé Android Market à l'époque) en avril 2011. La RIAA a vu ses revenus s'effondrer comme l'a révélé il y a deux semaines TorrentFreak . En deux ans, ses revenus sont passés de 51 millions de dollars (40 millions d'euros) à 29 millions de dollars (23 millions d'euros) sur l'année 2010/2011. Principale cause de ce recul, la diminution des cotisations versée par les majors. Une situation qui a obligé la RIAA à revoir à la baisse ses frais de justice et à arrêter certaines procédures. Difficile de juger cependant si cela pourrait entraîner un retour de Grooveshark sur les plateformes dont il est toujours exclu.