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Libération

Apple, Ping lady

par Alexandre Hervaud
publié le 2 septembre 2010 à 14h34
(mis à jour le 2 septembre 2010 à 16h10)

A en croire Steve Jobs, les ventes de musique sur iTunes aux Etats-Unis devraient rapidement dépasser celles de CD. «Du coup, il était peut-être temps de changer de logo» . Exit donc le CD, über has been, sur le visuel du logiciel de lecture d'Apple, et bonjour aux deux croches exhumés de nos cahiers de solfège pour représenter iTunes 10, déjà disponible au téléchargement. Passé ce lifting esthétique annoncé hier soir en direct sur le Net via streaming vidéo (pour utilisateurs d'Apple seulement !), la grosse nouveauté de l'usine à gaz logicielle d'Apple s'appelle Ping . Ce nouveau réseau social musical, intégré à iTunes, est une sorte de mix entre Myspace, les fan pages Facebook et last.fm...

Jobs présente le nouveau logo d'iTunes - DR

Pour avoir installé et testé la chose, difficile d'en avoir une idée claire pour l'instant : début d'activité oblige, les potentiels contacts à rajouter (qu'il s'agisse d'amis ou d'artistes appréciés) se font rares. Limité à quelques grosses pointures mainstream (Lady Gaga, Coldplay, U2...), le réseau n'a pour l'instant que peu d'intérêt. Et à moins d'être un utilisateur fanatique d'iTunes, qui a vendu plus de 11,7 milliards de morceaux depuis son lancement, on ne voit pas (pour l'instant) ce qui pourrait motiver un utilisateur de Spotify social , service assez efficace pour partager playlists et coups de cœur entre «amis»  Facebook, de plier bagage pour entrer dans le giron iTunes.

Les rumeurs annoncées dans l'article publié hier (par ailleurs actualisé) s'étant pour la plupart confirmées, on passera rapidement sur certaines annonces attendues, comme le lancement de la location à 0,99$ d'épisodes de séries TV, uniquement fournies par les networks ABC et FOX dans un premier temps pour la nouvelle mouture d'Apple TV (pas de stockage, que du streaming), ce boîtier qui n'a jamais emporté l'adhésion des masses, de l'aveu même de Jobs.

Apple TV - DR

Signalons que ABC et Fox sont déjà maqués avec la plateforme Hulu qui permet de revoir gratuitement des épisodes en ligne (et qui, bien qu'ayant lancé une formule payante, verrait 88% des épisodes disponibles accessibles gratis d'après une étude récente ). Seulement voilà, Hulu et les locations d'épisodes mentionnés plus tôt ne concernant a priori pas pour l'instant le consommateur français (à moins de ruser à coups de proxy pour Hulu, et de compte américain pour iTunes), on va pas en rajouter une couche. Ah et puis si, c'est trop tentant. Suivant la conférence en direct, Martin Rogard, directeur France de Dailymotion, a eu ce commentaire hier sur Twitter : «4 ans après Apple vient d'inventer la Freebox» . Bouh le moqueur !

Au rayon «pas de surprise», la mise à jour du système d'exploitation iOS4.1. A été confirmée et sera téléchargeable la semaine prochaine pour iPhone et iPod Touch, avec à la clé des corrections de bugs et l'arrivée du Games Center pour jouer avec des potes ( «ou d'autres gens trouvés au hasard si vous n'avez pas d'amis» , se voyait-on gentiment préciser lors de la keynote hier). La gamme iPods a bien subi un lifting pré-rush de Noël pour ses Shuffle, Nano et Touch entièrement tactiles désormais.

On terminera sur la pique de Steve Jobs vis à vis des concurrents de Google et leur système d'exploitation Android, dont la part de marché aux Etats-Unis au premier trimestre était décrite comme supérieure à celle de l'iOS. Que nenni à en croire Jobs hier, qui du haut de ses 230000 nouvelles activations d'iOS quotidiennes s'estime «devant n'importe qui» . Et par «n'importe qui», comprendre les salauds de chez Android, qui (mais sans être nommés directement), compteraient dans leurs chiffres les mises à jour du système, et pas seulement les premières activations ! Seulement voilà, d'après un porte parole de Google , le big boss d'Apple a dit n'importe quoi : «les nombres d'activations d'Android n'incluent pas les upgrades et ne sont, en réalité, qu'une portion des appareils Android sur le marché sachant que nous ne comptabilisons que les appareils avec des services Google» . Les piques entre les deux géants ne devraient pas s'arrêter rapidement : le système d'exploitation Chrome OS et la Google TV ne tarderont pas à se dévoiler à leur tour.

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