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Libération

Cinéma: DVD et VOD quatre mois après la sortie en salles

par Astrid GIRARDEAU
publié le 9 mars 2009 à 11h35
(mis à jour le 9 mars 2009 à 12h10)

Samedi, la ministre de la Culture, Christine Albanel, a annoncé que les films seraient bientôt disponibles en DVD et vidéo à la demande (VOD) quatre mois après leur sortie en salle. Contre six mois actuellement pour les DVD et sept mois pour la VOD. Ceci pour renforcer l'offre légale sur Internet, l'un des pans du projet de loi Création et Internet, dont l'examen doit démarrer demain, mardi 10 mars, à l'Assemblée Nationale.

Ce sujet, dit chronologie des médias, est loin de mettre tous les acteurs d'accord. Comme on le racontait , ce fut même le principal désaccord lors la rencontre, mercredi dernier, entre députés UMP et représentants du monde de la création. En réaction aux amendements déposés par Franck Riester et Frédéric Lefebvre, pour réduire la sortie en DVD et VOD à trois mois, Alain Terzian, président de l'UPF (Union des producteurs de films) réagissait : «trois mois, ce n'est pas réalisable économiquement. Canal + passerait à six mois» . Avant de conclure : «Tout s'écroulerait.»

«Il faut maintenir l'étanchéité des fenêtres, et l' idée de vouloir avancer la fenêtre VOD est mauvaise» , s'exclamait ainsi Bertrand Méheut, président de Canal + et de l'ACP (Association des chaînes privées). Très fortement opposé à un rétrécissement des fenêtres, il a rappelé l'importance du rôle de pré-achat de Canal +, et appelé «à ne pas rompre cette chronologie des médias» . De plus, selon lui, « faire bouger cette fenêtre serait relativement inutile face au piratage, les pirates récupérant les films le plus souvent avant même cette fenêtre. »

Intervenant en conclusion de la réunion, Christine Albanel revenait sur le sujet en évoquant un délai de quatre mois. Sur le coup, on a pu croire à une erreur de chiffres (en contradiction avec les trois mois défendus par ses amis politiques). Pourtant, c'est finalement ce même chiffre que la ministre a repris, ce samedi, dans le Journal du Dimanche . «Nous souhaitons réduire ce délai à quatre mois pour les deux supports sans pénaliser l'exploitation en salles. Une concertation avec les professionnels est en cours, a t-elle déclaré à nos confrères. Nous agirons par décret si elle n'aboutit pas» .

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