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Libération

«FF XII» : escale épique à Ivalice

par Olivier Seguret
publié le 1er août 2011 à 12h07
(mis à jour le 7 août 2011 à 12h12)

[Tourisme virtuel 1/6]. La saga de référence du jeu vidéo regorge de trésors et de paysages qui méritent le détour.

C'est l'été, les vacances, tous vos amis sont partis mais vous êtes restés, comme d'habitude… Vous êtes trop fauchés, trop paresseux, trop casaniers pour vous permettre, vous octroyer, vous infliger des vacances, des valises, des vieilles tantes en rase campagne. Ou alors vous êtes trop gamer, et pour vous le mot «vacances» signifie : «Je remplis le frigo, je tire les rideaux et je m'immerge dans une orgie de jeux vidéo». Dans tous les cas, vous avez eu bien raison : l'été 2011 est le plus pourri depuis l'invention de la renouille et la naissance d'Evelyne Dhéliat. Et Libération vous récompense de votre clairvoyance ou de votre inertie en vous proposant six destinations de rêve pour pas un sou. Enfin, pas grand-chose : de 20 à 50 euros le billet, selon que vous achetez neuf, d'occase, que vous téléchargiez ou que vous troquiez.

Le jeu vidéo est un monde de mondes. Chaque jeu, au fond, en est un. Ils se visitent comme autant de terres étrangères. Et le joueur est un passager dans l’âme, en quête de mouvement statique et de beauté fantôme, auquel suffit l’immersion chimérique, l’illusion visuelle, sonore et mentale ou parfois juste l’idée, pour facilement voyager.

Première destination : Ivalice, terre bien connue des amateurs de Final Fantasy , puisqu'elle fut à plusieurs reprises le théâtre de cette saga sans fin. Ivalice change de visage et de topographie selon les épisodes ou les genres déclinés. Elle a une personnalité très géométrique et singulière dans les versions Tactics ou Tower Defense (par exemple dans Crystal Defenders ). Mais ce sont surtout les développeurs successifs qui donnent ses diverses physionomies à ce pays virtuel.

La dernière fois que la terre insaisissable d'Ivalice est apparue en majesté, c'était dans Final Fantasy XII , publié en France en 2007 et qui fait figure de somptueux chant du cygne pour la PS2. La profusion de landes, de déserts, de marais, de plaines, de littoraux, de chaînes montagneuses et de forêts profondes, ici disponibles, est d'autant plus enivrante que tous les décors et paysages, ou presque, sont accessibles à la libre flânerie du promeneur (contrairement à l'épisode XIII , notamment, réputé pour ses couloirs directifs). Retenons trois des très bonnes fées qui se sont penchées sur le berceau conceptuel de FF XII : Yasumi Matsuno, chef d'un orchestre où brillaient particulièrement les très réputés Hiroshi Minagawa à la direction artistique, et Akihiko Yoshida pour le design des personnages.

Les villes aussi, autant que les paysages, possèdent un cachet exceptionnel, qu'elles soient de style rétro-futuriste, néo-antique ou pseudo-ethnique. Depuis la riante, populeuse et riche capitale Rabanastre jusqu'à l'effrayante mais incontournable nécropole de Nabudis, les amateurs de belles pierres, de cités ruinées, de palais engloutis et de souterrains archéologiques n'auront ici que l'embarras du choix pour contenter leur gourmandise scopique. Selon le degré d'addiction ou de disponibilité, le voyage dans Final Fantasy XII se compte en dizaines d'heures. Mettons entre 30 et 150, et plus si affinités.

Si le jeu vidéo est la forme contemporaine la plus proche des aspirations modernes à l'épopée, alors Final Fantasy XII est l'un des plus beaux voyages épiques disponibles sur consoles. Songez-y lorsque vous vous serez, pour votre plus grand bonheur, perdu dans les gorges de Paramina…

Paru dans Libération le samedi 30 juillet.

Les autres destinations :

- « Zelda » et les reliefs du monde d'Hyrule

- «L.A. Noire» : Los Angeles 1947, mythe en devenir

- « Fable III » : les très riches heures d'Albion

- « Mass Effect 2 » : croisière sidérante

- «Red Dead Redemption» : dernier eldorado pour desperados

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