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Libération

«Zelda» et les reliefs du monde d’Hyrule

par Olivier Seguret
publié le 2 août 2011 à 11h14
(mis à jour le 7 août 2011 à 12h11)

[Tourisme virtuel 2/6] . Vous aussi, découvrez ce royaume enclavé et délivrez la princesse dans ce décor beau à pleurer.

Selon les documents les plus fiables, le monde d'Hyrule n'a été découvert qu'en 1986, par celui que l'on tient souvent pour le plus grand pionnier du jeu vidéo, l'explorateur nippon Shigeru Miyamoto. Il en a aussitôt fait le cadre du premier opus des Aventures de Zelda , qui allaient devenir la plus prestigieuse franchise du secteur vidéoludique.

Depuis, Hyrule a pris les formes les plus fantastiques et les proportions les plus variables selon que le pays servait de décor à des petites ou grosses productions. En 1998, cependant, la représentation du monde d'Hyrule atteignait une sorte de perfection dans le chef-d'œuvre de Miyamoto, Ocarina of Time . A l'époque, les saisissants documents enregistrés dans ce royaume nous étaient parvenus sous la forme d'une cartouche dite N64 dont le format est aujourd'hui caduc. Grâce à un remarquable travail de sauvetage archéologique entrepris par les équipes spécialisées de Nintendo (supervisées par le gourou Miyamoto lui-même), on retrouve désormais l'intégralité de cette petite merveille dans sa fraîcheur originelle. Aujourd'hui, on peut donc profiter de ce miracle moderne : visiter un monde extraordinaire dans son état non seulement primitif, mais plus intact encore qu'à l'heure de sa découverte. En effet, non seulement la définition des textures a été améliorée, mais le jeu tout entier a été augmenté du très réussi relief sans lunettes que propose la nouvelle console de poche 3DS.

Avant de se rendre à Hyrule, une connaissance minimale du système politique en vigueur s'impose : Hyrule est un royaume, splendide, certes, mais relativement autoritaire, du fait des dangers qui le menacent sans cesse et le poussent à une certaine claustration. Un roi assez peu assidu y règne depuis la nuit des temps ou presque (Daphnès Nohansen Hyrule, qui a donné son nom à son pays, comme nous l'apprendra l'épisode suivant, The WindWaker ) mais c'est surtout sa fille, la princesse Zelda, qui incarne l'essence véritable et le destin du royaume. Zelda a l'infortune de se faire régulièrement enlever par des méchants dont les noms comprennent plein de consonnes rugueuses. Et c'est sur les visiteurs de votre espèce - qu'elle identifie systématiquement à des chevaliers -, qu'elle compte pour retrouver son honneur et sa liberté. Surtout, si elle vous appelle Link, ne la détrompez pas !

La langue officielle d’Hyrule serait l’hylien (du moins selon Wikipédia, dont on ne relativisera jamais assez l’autorité), mais pas d’inquiétude : toutes sortes de traducteurs automatiques proposent des versions de l’aventure en langues terrestres, que vous pourrez configurer dans le menu de la console elle-même.

D’une très grande diversité de peuples et d’ethnies (les Gorons, les Zoras, les Minish, etc.), Hyrule offre aussi une impressionnante variété de reliefs, contrées, villes et même donjons. Le lac Hylia fait partie des étapes absolument indispensables pour un premier voyage. Ceux que la plongée n’effraie pas y découvriront même un château englouti. De même, la forêt Kokiri, la forteresse Gerudo ou le fort hanté offrent d’inoubliables motifs pour de futures soirées diapos mentales.

Que tout le monde se rassure à propos du titre sibyllin sous lequel le royaume d'Hyrule apparaît dans cet épisode : l'ocarina dont il est ici question n'a rien à voir avec le traumatisant Song of Ocarina (par Diego Modena et Jean-Philippe Audin) qui s'incrusta des semaines en tête du Top 50, au début des années 90. En revanche, l'ocarina disponible dans le jeu est à l'origine de la seule véritable contrainte qui attend les voyageurs : s'exercer à atteindre une dextérité minimale dans la composition de cinq ou sept notes successives avec cet instrument. Cela donne un petit air idiot (surtout si l'on est en public) mais c'est une humiliation mineure, et indispensable, en regard des gains obtenus en échange.

Voyageant dans l'espace d'Hyrule et dans le temps de son enfance grâce à la musique magique qui est fondue dans le gameplay, le joueur d' Ocarina of Time s'offrira l'un des plus beaux voyages poétiques que le jeu vidéo ait jamais proposé.

Paru dans Libération le lundi 1er aout.

Les autres destinations :

- « FF XII » : escale épique à Ivalice

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