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Libération

Google, le bon élève écolo

par Camille Gévaudan
publié le 8 février 2012 à 17h54

Entre ses enquêtes et ses rapports sur le riz génétiquement modifié, la déforestation amazonienne ou la chasse aux baleines, Greenpeace garde toujours un œil alerte sur le comportement écologique des plus grandes entreprises high-tech de la planète. Et elle vient de sacrer Google champion de la lutte contre le réchauffement climatique, ce matin, dans son grand palmarès annuel intitulé « Cool IT ».

Seule entreprise à obtenir une note au-dessus de la moyenne (53/100), Google se place devant Cisco -- fabricant américain de composants électroniques -- et Ericsson -- spécialiste suédois des télécommunications. «Google est en haut du podium parce qu'il joint les actes à la parole» , constate l'analyste de Greenpeace, Gary Cook. Ses efforts sont particulièrement notables sur la question des gaz à effet de serre : «Google est la seule entreprise du tableau, avec Vodafone, à soutenir clairement l'augmentation de l'objectif actuel de réduction des émissions , visant plutôt 30% d'ici à 2020.» Elle également fait un grand pas dans la transparence en acceptant enfin de communiquer son empreinte écologique... Laquelle est encore loin de la neutralité, malheureusement. Les autres bons points concernent ses investissements financiers et ses objectifs en matière d'énergie renouvelable (35% de sa consommation en 2012), qui font d'elle «un exemple majeur pour toutes les sociétés high-tech» .

Greenpeace décerne une mention spéciale à Softbank, fournisseur japonais de services Internet, pour ses engagements et ses efforts post-Fukushima en faveur des énergies propres.

Oracle est bon dernier de la classe «IT» grâce à (ou plutôt à cause de) son opacité effrontée en matière de consommation énergétique. Pas de chiffres, pas de médaille ! Chez Apple, c'est encore pire : «le groupe ne figure pas dans le tableau de cette année car ses efforts ne lui permettent même pas de remplir les critères définis» par Greenpeace.

Quant à Facebook, il ne remplit pas non plus les conditions car il vient à peine de passer du bon côté de la force : il a fallu attendre décembre 2011 pour qu'il fixe ses premiers objectifs sur l'utilisation des énergies renouvelables. Cela faisait des mois que Greenpeace essayait de dénoncer le comportement catastrophique du réseau social, qui tire une grande partie de son électricité... du charbon ! Soit des méthodes de dinosaure, comme l'expliquait un petit dessin animé réalisé par l'ONG. A l'heure où Facebook implante un nouveau datacenter à Luleå , dans le Nord de la Suède, le problème devenait crucial. Greenpeace continuera de surveiller étroitement le sujet, et célébrera peut-être l'an prochain, sur cette chouette imitation du «Journal» Facebook , des premiers résultats encourageants...

Un graphique du dossier de Greenpeace ( ici en PDF ) rappelle toutefois que les datacenters ne représentent qu'une part mineure des émissions de gaz à effet de serre. Les efforts doivent surtout redoubler dans le secteur des ordinateurs et des composants électroniques. C'est l'objet d'un autre classement de Greenpeace, le Guide to Greener Electronics , qui couronne cette année Hewlett Packard.

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