Menu
Libération

Nintendo, le public dans la poche

par Olivier Seguret
publié le 3 avril 2009 à 17h28

Comment une petite entreprise de cartes à jouer fondée à Kyoto à la fin du XIXe siècle est-elle devenue – après avoir tenté de se diversifier dans le riz précuit, les services de taxi et même les love hotels  – le numéro 1 mondial de l'industrie du jeu vidéo en ce début de XXIe  ?

Parmi la foule de success stories plus ou moins héroïques qui jalonnent l'histoire du jeu vidéo, celle de la maison Mario, sa mascotte superstar, est certainement la plus illustre et éloquente. D'autant qu'aucun expert n'aurait imaginé un tel scénario il y a un peu plus de deux ans, lorsque Nintendo essuyait encore l'échec de sa ­console GameCube, laminée par la concurrence de la PlayStation 2. En lançant la Wii à l'hiver 2006, le constructeur nippon a pris tous ses compétiteurs à contre-pied. Laissant Sony (PS3) et Microsoft (Xbox 360) s'affronter sur le terrain next-gen de la HD et des surperformances, la Wii proposait un nouveau modèle culturel et économique que l'industrie du jeu n'a pas fini de méditer.

Aujourd’hui, dans la fameuse guerre des consoles qui est livrée à chaque génération, Nintendo s’octroie environ 50 % du marché des machines de salon avec la Wii, contre un peu moins de 30 % pour la Xbox 360 et un peu plus de 20 % pour la PS3, lancée un an plus tard. Idem pour la DS, qui domine largement sa concurrente PSP, même si les ventes actuelles, au Japon notamment, ont tendance à se resserrer. Le phénomène est tel que l’on estime que l’essentiel de la croissance enregistrée en 2008 par le secteur du jeu (+ 18 %) est dû aux seules performances du constructeur-développeur. A la Bourse de Tokyo, l’action Nintendo s’est envolée à la mesure des profits, au point de représenter à l’été 2008, avant que la crise mondiale ne fasse piquer toutes les courbes du nez, la seconde capitalisation de l’archipel, juste après Toyota.

A lire aussi :

_ - DSi : gadgets et marché en ligne

_ - Le pape Miyamoto, père de Mario et Zelda

_ - Une tactique à rebours du dernier cri

_ - Le raz-de-marée du «casual gaming»

_ - 100 millions de DS et beaucoup de joueuses

Lire les réactions à cet article.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique