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Libération

Chine : Google se fait passer pour un .cn

par Gregory Rozieres
publié le 29 juin 2010 à 16h43
(mis à jour le 30 juin 2010 à 8h18)

Nouveau rebondissement dans le duel Google/Chine. La société américaine a annoncé sur son blog que la page Google.cn ne redirigerait plus automatiquement vers le site de Google de Hong Kong, qui donnait accès au moteur de recherche non censuré aux Chinois. Cette redirection avait été mise en place par Google après une attaque venue de la Chine sur les services de la société.

En allant sur le moteur de recherche chinois, on constate effectivement que la redirection n'est pas automatique. Sur le site, une image toute simple est affichée et redirige, quand l'internaute clique dessus, vers le fameux moteur google.com.hk, basé à Hong Kong. A première vue, on pourrait croire à une blague, car cela ne change quasiment rien. Sauf que Google, en arrêtant la redirection automatique des internautes chinois vers le moteur non-censuré, espère apaiser les autorités chinoises qui trouvaient que ce détournement était totalement inacceptable. «Cette nouvelle approche est conforme à notre engagement de ne pas s'auto-censurer et, nous l'espérons, devrait être conforme aux lois locales» , explique David Drummond, vice président de l'entreprise.

Google fait ce geste vers Pékin alors que le gouvernement chinois

doit décider s'il renouvelle la licence ICP (Fournisseur de contenu internet) de Google, qui prend fin le 30 juin. «Sans licence ICP, nous ne pouvons pas exploiter un site web commercial comme Google.cn -- donc Google deviendrait effectivement inaccessible en Chine» , précise Google sur son blog.

Dans le même temps, Google est encore confronté à Pékin à un autre problème. Le gouvernement chinois a mis en place de nouvelles législations sur la cartographie en ligne, qui obligerait chaque entreprise réalisant des cartes en ligne (comme Google Maps) à demander une licence au gouvernement. Google est en train d'examiner ces nouvelles règles pour essayer de s'y conformer. Les négociations sont donc doubles pour le géant du web qui doit faire la part des choses entre sa volonté affichée de ne pas céder à la censure et la nécessité de négocier avec le gouvernement chinois, pour ne pas être tout simplement éjecté du plus grand marché internet du monde avec plus de 400 millions d'internautes -- en constante augmentation.

Sur le même sujet :

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