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Libération

Zoom : Accès interdit

par Astrid GIRARDEAU
publié le 3 mars 2009 à 15h51
(mis à jour le 3 mars 2009 à 15h55)

Imaginez que vous avez envie de découvrir pourquoi 2009 sera l'annus de la chute pour le PC ou mater le dernier Vendredi, à poils ! Vous vous dirigez donc tranquillement sur votre site préféré (mais si), quand, tout à coup, hop, surgit une fenêtre affichant «Accès interdit». La fenêtre recouvre, et masque peu à peu tout l'écran. On peut alors y lire que «les contenus de ce site ont été jugés inappropriés pour être visibles en Australie» . S'affichent également des données relatives aux logs de connexion : Date et heure de connexion, url consultée ou encore adresse IP de l'internaute.

Cette simulation a été lancée par No Clean Feed , le mouvement monté par l'organisation Electronic Frontiers Australia (EFA) pour informer et agir contre la mise en place d'un système de filtrage au niveau des fournisseurs d'accès à Internet voulu par le gouvernement travailliste au pouvoir. Car si le démarrage des tests pilotes à grande échelle ne cesse d'être retardé, comme on le rapportait récemment , le projet n'a pas été abandonné, et peut toujours être lancé d'un jour à l'autre.

Aussi, par ce petit site ( siteblocker ), qui permet à chacun de simuler le blocage de l'accès à son site, No Clean Feed veut souligner que si le projet prévoit de bloquer des contenus jugés «dangereux et inappropriés » pour les enfants, le Ministre des Communications et de l'Economie numérique, Stephen Conroy, a également parlé de filtrer «d'autres contenus indésirables» . Mais, déplore l'organisation, on ignore qui va dresser cette liste et la mettre à jour. Elle rappelle également qu'un tel système provoquera un fort ralentissement du débit et le blocage par erreur de nombreux sites. Des premiers tests ont en effet révélé qu'environ 10000 pages web sur un million seraient bloquées par erreur et que le débit d'Internet pourrait baisser de 30% à 80%.

En France, à une semaine du passage de la loi Création et Internet devant l'Assemblée Nationale, la Quadrature du Net a lancé un appel invitant tous «les citoyens épris de liberté à procéder au "black-out" de leurs sites, blogs, profils, avatars, etc.» C'est-à-dire à le draper totalement ou partiellement (bannières) de noir . En référence au mouvement Black-out lancé en Nouvelle-Zélande qui a, entre autres, permis de geler la mise en place d'un système de riposte graduée, il s'agit pour le collectif de «protester contre cette loi imbécile» .

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